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Opinion : « Si ce régime consacrait son énergie à la résolution des problèmes camerounais, le Cameroun serait déjà émergent »

Biya Paul

Dans une chronique publiée sur les réseaux sociaux le 23 avril dernier, Alain Christian Djoko, juriste parle des panafricanistes et des patriotes de la dernière heure. Le philosophe par ailleurs, montre que certains intellectuels camerounais scandent le patriotisme, lorsque les amis du Cameroun donnent leur point de vue sur la situation socio-politique au Cameroun. Mais lorsque les camerounais souffrent en interne pour certaines incohérences gouvernementales, ils sont portés disparus. Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de cette chronique.


Biya Paul
Paul Biya – DR

Les panafricanistes de la dernière heure

Les sbires et autres laudateurs du régime sont devenus subitement des grands panafricanistes devant l’éternel. Il fallait s’y attendre. Le « plan com » se met progressivement en place.

Ils iront de tribunes en plateaux (CRTV, Vision4, La Veuve, L’Orphelin, Essingan, etc.) lancer les appels vaseux et incantatoires à l’unité nationale et au patriotisme. Ils nous sommeront de défendre la nation contre la tentative (imaginaire) de déstabilisation.

D’ailleurs, ils appellent déjà à défendre le Cameroun contre l’ingérence de l’UE. C’est pourtant les mêmes qui exhibaient il y a encore peu le soutien des députés du parti raciste de Marine Lepen et la lettre de félicitations de Macron. En réalité, personne n’est dupe. L’UE n’a rien dit de nouveau. Elle n’a fait que répéter ce que la majorité des camerounais ne cesse de crier à tue-tête depuis de nombreuses années.

Sinon, il était où ce patriotisme lorsqu’il fallait nous prémunir de la honte infligée par le retrait de la CAN ? Il était où ce patriotisme lorsqu’on opposait aux revendications sociales et corporatistes (NOSO) une violence inouïe ? Il est où ce patriotisme lorsque toute une génération est sacrifiée pour la survie d’une gérontocratie en soins palliatifs ? Il est où ce patriotisme lorsqu’on délaisse les soi-disant hôpitaux de référence du Cameroun pour aller soigner une égratignure en Europe ?

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Il est où ce patriotisme quand on apprend que l’Etat du Cameroun a perdu 6000 milliards de FCFA entre 2012 et 2017 dans les détournements de fonds publics ? Il était où ce patriotisme lorsque certaines forces de sécurité ont réprimer dans le sang les marches blanches du MRC ? Il est où le patriotisme quant on laisse nos villes s’enlaidir et s’infecter davantage sous le poids des déchets ménagers ? Il est où ce patriotisme lorsque nos étudiants boursiers de l’Etat sont abandonnés à eux-mêmes au Maroc ? Il est où ce patriotisme lorsque les Koumatéké de ce pays s’éteignent constamment à l’ombre des caméras ?

Il était où ce patriotisme lorsqu’on volait l’enfant de Vanessa ….Il était où ce patriotisme lorsque Omer Tchuenkam passait dix ans en prison sans jugement ? Il était où ce patriotisme lorsque de nombreux grands commis de l’Etat (Mebara, Marafa, Olanguena, etc.) ont été embastillés et condamnés à l’issue des procès kafkaïens ? Je ne parle même pas de Maurice Kamto.

L’amnésie des Clupeidae est particulière !

Retenez-le : l’hypocrisie en cours de téléchargement consistera à accuser l’Occident d’être responsable des maux dont le régime Biya est pourtant le vecteur principal.

Si ce régime consacrait son énergie à la résolution des problèmes camerounais au lieu de contester des évidences, il y a fort à parier que le Cameroun serait déjà émergent. Que nenni!

Sous le paravent de la souveraineté et la non-ingérence, les tenanciers du régime travaillent inlassablement à la préservation de leur strapontin ministériel, de leur voiture de service, de leurs entrées VIP en boite, de leurs faux monnayages, de leur « droit » de cuissage, de leurs frais de mission indus, de leurs accès privilégiés aux concours pour leur progéniture, de leurs shoppings parisiens et autres voyages de plaisance.

« Une société qui se ment, n’apprend rien. Elle est condamnée à vivre dans le chaos permanent. Se mentir soi-même c’est le péché intellectuel sans rémission […] C’est la vérité qui rend libre. C’est la vérité qui sauve ». Eboussi Boulaga

Christian Djoko


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