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Wilfried Ekanga : « Les véritables prisonniers sont les 25 millions de Camerounais hors de Kondengui »

Wilfried Ekanga dieu

Dans un texte intitulé « Les marmites sales », publié ce 29 mars 2019, – que Lebledparle vous propose –  l’analyste politique Wilfried Ekanga, estime que les vrais prisonniers au Cameroun sont ceux qui n’osent pas se lever contre les auteurs des souffrances dont ils sont victimes, car ceux qui sont incarcérés, ont au moins une raison d’être dans les quatre murs.

                       Wilfried Ekanga dieu
Wilfried Claude Ekanga – (c) DR

Les marmites sales 
PAUVRE CAMEROUNAIS, TON MAL EST SI GRAVE

Tous les jours j’entends des gens me dire : « Si tu es courageux, viens ici au Cameroun »

Vous ne vous rendez même pas compte qu’en disant cela, pis confirmez que vous vivez dans un pays voyou, où le droit est absent, où la dignité humaine a disparu et où la logique est un corps étranger. En gros, sans le vouloir, sans le savoir, vous donnez raison à tous mes textes.

Je vous ai dit que les véritables prisonniers sont les 25 millions de Camerounais hors de Kondengui. Au moins là-bas, les détenus sont conscients de leur condition. Par contre, ceux qui sont « dehors » vivent dans une prison sans murs. Chacun pense être libre, mais il sait pertinemment qu’il ne peut rien dire qui fâche Paul Biya. La seule liberté dans ce pays, c’est celle d’aimer son bourreau.

Voilà pourquoi votre mère transpire de peur lorsqu’elle vous entend dire « J’aime la politique ». Ou pire : « J’aime le MRC »

Ce pays vous a tellement transformés en monstres que vous en arrivez à souhaiter la prison à quelqu’un qui n’a commis aucun crime. Parce mes écrits sont populaires et que mes sorties média vous piquent, vous n’avez plus qu’un souhait : que j’aille à Kondengui au même rang que les criminels, les coupeurs de tête, et les détourneurs de fonds de la République.

Ce pays où l’on tire sur des femmes devant un hôpital, où on emmène en prison des blessés par balles, où la police demande à un citoyen dont elle vient de perforer les jambes de se lever et de marcher. C’est ce pays là que vous vantez, au point de vouloir qu’on me fabrique un chef d’accusation de toutes pièces, comme dans toute dictature qui se respecte.

Vous êtes incapables de dire mon crime, mais ça vous dérange que je sois un homme libre.

Ce qui est réellement choquant, c’est que ça ne vous choque pas. Pauvre Camerounais, ton mal est si grave.

Claude Wilfried E. E.

( Le plus drôle, c’est que de juin à novembre 2018, j’étais au Cameroun et j’ai sacrément pourri la vie à la bande à Biya. Pendant ces six mois où l’on me fuyait presque, je n’ai pas vu l’ombre de ceux qui me disent aujourd’hui : « Viens au Cameroun ».

C’est souillant hein )

 


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