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Point de vue : « Le combat pour l’égalité des sexes n’est pas un combat des sexes », selon Wilfried Ekanga

Ekanga et phenomenal woman bon

A travers une tribune publiée cette veille de la célébration de la Journée internationale de la Femme demain 08 mars, L’activiste politique Wilfried Ekanga appelle les hommes et les femmes à bien cerner le sens du combat pour « l’égalité » des genres, pour ne pas être « hors-sujet ».

                                              Ekanga et phenomenal woman bon
Wilfried Claude Ekanga et une « phenomenal woman » – (c) DR

« On ne naît pas femme, on le devient » ?
QU’EST-CE QU’UNE PHÉNOMÉNAL WOMAN?

Le bras de fer absurde entre les hommes et les femmes est devenu LE Highlight de la Champions League sociale en ce siècle.

Beaucoup disent: « L’homme et la femme ne sont pas égaux; ils sont complémentaires.» Sauf que l’un n’exclut pas l’autre. Au contraire, c’est bien parce qu’ils sont complémentaires qu’ils sont égaux. Ils participent de la construction sociale à 50 % chacun. Il s’agit donc d’une équivalence parfaite, et c’est bien qu’il en soit ainsi.

En gros, si la nature a créé les femmes, c’est parce que le monde avait besoin de femmes. Il est donc important qu’elles évoluent en tant que telles, sans chercher à devenir ce qu’elles ne sont pas, dans l’espoir de s’affirmer. S’il n’y avait que des hommes sur terre, l’humanité n’aurait pas d’avenir. Et s’il n’y avait que des femmes, le chaos serait tout aussi certain. C’est ce qu’on nomme le caractère « téléologique » de la nature.

C’est-à-dire que nature ne fait rien pour rien. Tout a un but, une finalité.

Mais si le monde a besoin de femmes, un constat nous refroidit quand on observe nos sociétés actuelles : les femmes semblent cantonnées à ce rôle marginal de « sexe faible », pire, de « mal nécessaire ». Un attribut dégradant qui se manifestent dans l’attitude de la gent masculine à leur endroit. Il faut dire que même dans les pays dits développés, les inégalités de salaire (pour un même travail) et la difficulté d’accès à divers postes de responsabilités (pour une même qualification) témoignent du cadre subalterne laissé à la femme, de manière plus ou moins inconsciente.

Sans compter les piques verbales dont elles font l’objet au rythme des vents.

LE COUAC

Toutefois, la méthode choisie pour remédier à ce mal n’est pas toujours la bonne. En voulant combattre un fléau, il est en effet crucial de veiller à ne pas en créer un autre.

En clair, au lieu de replonger dans les arcanes de leur histoire et découvrir ce qu’était la Femme Africaine d’avant l’aliénation coloniale, nombre de nos femmes se laissent emporter par le tsunami féministe occidental, et ses nombreuses icônes : Simone Veil, Simone de Beauvoir … bref, toutes les Simone que ce courant a produit en Europe.

Le hic, c’est que ce type de féminisme pose l’équation : « promotion de la femme = front anti-hommes »

Simone de Beaucoir justement, écrira en 1949 : « Le deuxième sexe ». Un essai paru en deux tomes chez Gallimard. De ces travaux, une phrase demeurera célèbre :

« On ne naît pas femme, on le devient »

En lisant ceci, vous pensez sûrement qu’elle recommande aux filles de structurer dès l’enfance, leurs vies de manière à tendre vers un idéal : celui d’être une femme, avec tous les statuts sociaux et les exigences que cela comporte. Mais il n’en est rien.

Dans son essai, elle conçoit au contraire le terme « Femme » comme une insulte, une humiliation. Elle part du principe (certes véridique) qu’à la naissance nous sommes physiquement et intellectuellement identiques, mais que la société nous transforme ensuite en femmes et hommes sans notre avis, (Par exemple par la promotion du rose et des poupées d’un côté, des jeux vidéos et du football de l’autre)

Sauf que si dès la naissance l’on soumet une fille à une éducation « masculine », on obtiendra un garçon manqué à la Lady Oscar. Ce que l’essayiste française néglige, c’est que cette méthode serait de facto contre-nature. Le lion n’apprend pas à brouter à ses lionceaux, vu qu’ils sont d’essence carnivore.

Parallèlement, la nature a doté les femmes des aptitudes qui font leur féminité et dont elles ont à être fières, plutôt que de les considérer comme Infériorisantes. Le faire, c’est même donner raison au sexisme. Une épine dans le pied en somme.

L’Afrique pré-coloniale est présentée par le mode occidental d’éducation comme une époque sombre où la femme n’avait aucun espace d’expression. L’on nous enseigne que ce sont nos colonisateurs, ceux qui sont venus nous enchaîner, qui nous ont en même temps appris la liberté. À ce niveau, le non-sens est total.

La vérité est toute autre : avant la colonisation, la femme africaine était une < Phenomenal Woman >

Elle ne vivait pas sur la comparaison. Elle savait qu’elle était tout aussi utile à son peuple que ne l’étaient les hommes. Si l’Afrique impériale méprisait ses femmes, comment Kimpa Vita, la princesse Yenenga (fondatrice de l’empire Mossi) et autres Anne Zingha auraient-elles connu autant de gloire ?

Une Phenomenal Woman se définit et existe par elle-même. Sa valeur ne dépend pas de ce que l’élite ou la société masculine a décidé pour elle, et surtout pas non plus du statut social de son éventuel partenaire. Car si te jauges par rapport à ce que les hommes pensent de toi, tu leur lègues les pleins pouvoirs de décréter si tu as de la valeur ou non. Or il ne doit pas en être ainsi.

De même, si la considération que tu as pour toi-même dépend du métier ou du poids du porte-monnaie de ton cher mari, ta valeur dégringolera aussitôt que sa pente financière se raidira ou qu’il perdra son prestige. Une autre hécatombe. 
Ces valeurs n’ont jamais été africaines. Ce sont ceux qui prétendent les combattre aujourd’hui qui nous les ont apportées au Moyen Age, en s’imposant par la force physico-religieuse.

En un mot, une Phenomenal Woman élabore ses projets de la même manière qu’elle le ferait si les hommes n’existaient pas. Mais vu que les hommes existent, elle se laisse épauler là où elle atteint ses limites, tout comme elle épaule les limites masculines. Le féminisme africain (Pour ainsi dire) doit avoir pour vocation de combattre les discriminations créées par les hommes, et non de combattre les hommes. Quand on est condamné à vivre sur la même planète et qu’on dépend de l’autre pour perpétuer l’espèce, il serait irrationnel de baser l’interaction sur le bras de fer.

Et quand vous observez la structure sociale et familiale en Occident, pas besoin d’être devin pour voir qu’ils sont au bord de la dislocation. Malgré la pléthore de féministes qui ont germé comme des champignons au XXe siècle, c’est un échec total. L’idée même d’y voir grandir ses enfants est effrayante.

Une femme est femme de par sa morphologie féminine (qui en fait une femme en partie), et de par sa constitution psychologique (qui la complète et en fait une femme totale). Le combat pour l’égalité des sexes n’est pas un combat des sexes. Et toute femme qui conçoit les choses ainsi est hors-sujet,

Tout autant que les hommes qui ont besoin d’écraser physiquement et mentalement les femmes pour se sentir vivants et se prouver qu’ils sont des mâles.

Claude Wilfried Ekanga Ekanga

(En tout cas hein, la femme à l’image est une Phenomenal Woman)

7/03/2019

 


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