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Opinion : Pour le Biyaïste Messanga Nyamding, Ahidjo « aimait le Cameroun », car il écoutait ses « adversaires politiques »

Messanga Nyamding

Dans une tribune publiée ce 05 mars 2019 le « Coordonnateur National du Mouvement des Biyaïstes », Pascal Messanga Nyamding fait les éloges de l’ancien président Ahmadou Ahidjo qui a suivi en son temps la voie de ses  » adversaires politiques  » pour unifier le Cameroun par le dialogue, contrairement à nos jours où presque rien n’est fait selon lui, pour la résolution des crises sociopolitiques, notamment en zone anglophone.

                                                        Messanga Nyamding
Pascal Charlemagne Messanga Nyamding – (c) DR

GENÈSE ET TRAJECTOIRE NÉCESSAIRE DE SORTIE DE CRISE PAR UN DIALOGUE POLITIQUE INCLUSIF AU CAMEROUN.

Le conflit n’est pas un mystère. Il est la conséquence des incompréhensions, des souffrances, des frustrations, des humiliations, des indifférences au quotidien, du mal que subissent à tort ou à raison un individu ou groupe d’individus; c’est pourquoi les problèmes de fond qui minent la société camerounaise doivent être mis sur un prétoire commun car on ne peut gouverner que par le dialogue politique.

Du point de vue historique, après la colonisation, le peuple camerounais a connu ce type d’expérience. Ce n’est qu’à ce prix qu’il affirma sa capacité existentielle. Cette expérience reposait alors sur trois déterminants :

– L’Indépendance du Cameroun;

– L’Unité du Cameroun

– Le Bien-être de ses populations.

Les tenants de cette trajectoire militante n’avaient jamais mis en avant les origines ethniques des camerounais. Pourtant, le Président Ahidjo va s’approprier ce cap idéologiquement tracé par ses pires adversaires politiques, les upcistes. C’est la preuve qu’il aimait le Cameroun. Après avoir obtenu l’Indépendance du Cameroun le 1er janvier 1960, les pères fondateurs de la République naissante se retrouvèrent à la Conférence de Foumban le 16 juillet 1961 et sur une même table, on vit ensemble Salomon TANDEM MUNA, John NGU FONCHA, EGBE TABI, Ahmadou AHIDJO et les autres…se mettre en accord sur l’avenir du Cameroun. En guise de conséquences:

1. Les camerounais s’accorderont pour la Réunification des populations anglophones et francophones dans le cadre du fédéralisme;

2. Du point de vue politique, l’Union Nationale Camerounaise (UNC) le grand parti unifié et non unitaire vit le jour le 1er septembre 1966 : ce fut une conséquence du dialogue inclusif entre les principaux leaders politiques et les dirigeants de l’État à l’époque.

3. Le 20 mai 1972, la révolution pacifique consolidera définitivement la volonté des camerounais de vivre ensemble. Ce fut une nième preuve consacrant le dialogue politique inclusif au rang de vecteur de la construction d’une Nation unie et stable.

C’est à ce titre que le Président Paul BIYA, arrivé au pouvoir le 6 novembre 1982 n’éprouve aucun mal à instituer par décret le statut de République du Cameroun le 21 janvier 1984.

Au courant des années 1990, les tensions sociales vont ressurgir; le Cameroun une fois de plus retombe dans la division, car le peuple revendique de manière accélérée la fin des partis unifiés, juridiquement la fin du parti unique. Une fois de plus, du haut de sa stature d’homme d’Etat et de visionnaire avant-gardiste humaniste, le Président Paul BIYA va initier le dialogue politique inclusif à travers la tripartite du 30 novembre 1991 qui l’emportera sur les sirènes de la division et de l’implosion du Cameroun.

Nos priorités politiques, sociales et stratégiques seront ainsi mises en avant à l’effet de projeter le Cameroun vers l’unité et le développement. La rigueur et la moralisation, ces chemins balisés et prescrits par le Président Paul BIYA sont non seulement compris, mais aussi acceptés par la majorité des camerounais; malheureusement, plusieurs années après, ceux-ci seront mis à mal: le château de cartes des intentions présidentielles s’écroule! La corruption, les détournements de deniers publics, le tribalisme, le népotisme, la discrimination diffuse, l’incompétence, l’injustice, l’inertie, les réseaux de l’anti système etc. l’emportent contre toute attente sur l’unité pourtant conquise au prix de nombreux sacrifices.

Comment comprendre que depuis octobre 2016 avec l’avènement de la crise anglophone précédée quelques années plus tôt par le phénomène de Boko Haram au grand Nord du Cameroun couplé de poches grandissantes d’insécurités urbaine et rurale, qu’aucune solution politique consensuelle ne soit apportée ?

En sus, l’accroissement de nouvelles menaces entretenu par des élites incite à l’exacerbation du tribalisme et à la guerre civile (dans les médias, au sein des formations politiques, dans les discours portés et dans les associations le plus souvent entretenues par les intellectuels les plus insoupconnés).

Une trève ponctuée d’une réponse de sortie de crise s’impose: confronter entre eux les corps sociaux existants en instituant un dialogue politique inclusif de « mendiants de la paix ». Ce n’est qu’à ce prix que nous sortirons de l’enfer politico-social dans lequel les anges du mal de part et d’autre veulent engouffrer le Cameroun.

En guise d’illustration suivons leurs « like » et leurs querelles stériles et inutiles dans les réseaux sociaux et dans les médias.

Aussi, devrais-je encore rappeler que la solution inclusive relève du tempérament politique du Président Paul BIYA qui, dans un passé relativement lointain a jugulé par le dialogue la crise opposant le Cameroun ?? et le Nigéria ?? sur l’Affaire de la Presqu’île de Bakassi et dans un passé tout récent a instruit et obtenu la libération de certains sécessionnistes anglophones.

Par conséquent, le dialogue politique inclusif permettrait aux sécessionnistes et aux membres du MRC en état d’arrestation notamment le Ministre Maurice KAMTO et ses compagnons, de recouvrer la liberté malgré les infractions dont la notoriété judiciaire ne souffre d’aucune contestation.

Faudrait-il de même rappeler que le MRC a enchaîné un chapelet d’actes provocateurs incorrects pour pousser à bout l’État tels: l’auto-proclamation de son Président comme vainqueur de l’Élection Présidentielle d’octobre 2018, les revendications de cette victoire chimérique par ses membres, etc…

Alors qu’avec les prochaines élections législatives, municipales et régionales de 2019, un boulevard s’offre aux opposants grincheux de faire-valoir leur véritable popularité politique et leur légitimité par la voie irréfutable des urnes, il serait nécessaire de rappeler que l’opinion nationale et internationale a plus que jamais un regard tourné vers l’évolution de la démocratie au Cameroun.

Professeur Pascal Charlemagne MESSANGA NYAMNDING.

Membre titulaire CC -RDPC, Coordonnateur National du Mouvement des Biyaïstes.

 


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