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Georges Dougeli : « Le régime de Yaoundé est pris au piège des monstres qu’il a créés et dressés pour assurer sa défense »

Georges Dougeli

Dans une chronique partagée dans les réseaux sociaux, le journaliste de Jeune Afrique Georges Dougeli, fait une incursion dans la société camerounaise actuelle avec tous les problèmes auxquels il fait face. Il estime que les causes de la fragmentation sont le fait de personnes acquises de ceux qui détiennent les pouvoirs de décision.

                                Georges Dougeli
Le journaliste Georges Dougeli – (c) DR

« La vérité est que le régime de Yaoundé est pris au piège des monstres qu’il a créés et dressés pour assurer sa défense. Ils sont avocats, journalistes, fonctionnaires, militaires, universitaires, anglophones ou francophones mais, surtout, sans foi ni loi. », écrit le journaliste dans un extrait.

Ci-dessous, sa chronique :

SE TAIRE FACE A LA DERIVE AUTORITAIRE ET TRIBALISTE 
Le personnage qui a diffusé cette « émission » radio est rentré chez lui avec le sentiment du devoir accompli. Il a pourtant juré de faire la guerre à toute une partie de la population camerounaise. Pour commencer, il appelle les forces de l’ordre à « tirer sur la tête » des manifestants, ces gens dont il dit reconnaître l’accent. 
Son discours trahit un univers mental qui pourrait relever de la psychiatrie s’il n’était partagé par un nombre effrayant de personnes apparemment douées de bon sens ! Dans cet univers névrotique, les « rédactions » sont des annexes de commissariats, et les journalistes des policiers. Pour ce Tonton Macoute, ceux qui ne pensent pas comme lui sont des ennemis à éliminer. Physiquement, s’entend. 
Dans le bric à brac qui lui tient lieu d’idéologie, il n’existe pas de nuances : tous les manifestants sont forcément des partisans du « Gourou ». Et tous les partisans dudit « Gourou » viennent forcément de la région du « Gourou ». C’est ainsi et pas autrement. Ceux qui ne cèdent pas au « patriotisme » injonctif en vigueur sont contre le pays dont on apprend, ahuri, la privatisation. Les Camerounais seraient des êtres incapables de penser par eux-mêmes, marionnettes dansant au bout de ficelles tenues par toutes sortes de manipulateurs : les gourous, les Français, les Américains, les Pédés, les sectes … 
Ainsi de sa radio comme de certaine télévision et d’une flopée de journaux qui prolifèrent sur la marché de l’invective tribale. Ils en ont tant fait et… rien. Ils sont toujours rentrés chez eux, sans un détour par la case tribunal pour incitation à la haine. Normal, ils sont dans le bon camp, contrairement au gourou qui, lui médite son sort dans une cellule pour avoir osé user d’une liberté constitutionnelle, celle de manifester. Constitutionnelle ? Quelle Constitution ? Cette descente de lit que l’on piétine quand il s’agit de l’article 66 relatif à la déclaration des biens ou de nombreux principes de droit crânement ignorés, mais que l’on réhabilite pour distinguer autochtones et allogènes … 
La vérité est que le régime de Yaoundé est pris au piège des monstres qu’il a créés et dressés pour assurer sa défense. Ils sont avocats, journalistes, fonctionnaires, militaires, universitaires, anglophones ou francophones mais, surtout, sans foi ni loi. Ces profito-situationnistes se nourrissent de la décomposition d’un Etat qui ne tient plus que sur quelques fils : la fiscalité punitive, les brutalités policières et la distribution des prébendes. Cette armée de mythomanes au passé trouble et aux parcours sinueux s’invite dans tous les débat pour mieux les abîmer en attaques personnelles et en généralisations tribalistes.
Enfermés dans leur bulle, ces messieurs de Yaoundé laissent fermenter ce ragoût de haine avec la certitude de garder le contrôle de la situation … Ils ont réveillé la bête immonde. Leur responsabilité historique est engagée. Chacun répondra de ses actes.


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