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Jean Lambert Nang : « Les [dirigeants] ont choisi l’art du mensonge comme technique de gouvernement »

Jean Lambert Nang

Dans une chronique publiée sur sa page Facebook le 5 décembre 2019, l’ancien journaliste sportif à la CRTV revient sur le retrait de la CAN 2019 au Cameroun pour souligner que les dirigeants camerounais ont choisi comme mode de gouvernance, le mensonge. Ils citent à temps et à contretemps les extraits de discours du président sans toutefois se les approprier pour servir le président et sont peuple.


Jean Lambert Nang
Jean Lambert Nang – DR

LE MENSONGE COMME ARME POUR DURER

Le grand mal de notre pays réside dans le rapport qu’entretiennent nos gouvernants avec le président de la république. La plupart des membres du gouvernement, les hauts commis de l’Etat sont passés maîtres dans la duperie politique, incapables de dire la vérité au chef de l’Etat. Les rapports qu’ils lui adressent sur les missions qu’ils leur confient sont des attrape-nigauds, des ramassis truffés de grandiloquence et de fausses statistiques, le but étant de donner de son rédacteur l’image du travailleur acharné qui se tue à la tâche.

Il n’est pas surprenant que, gavé par ces torchons, le Chef prenne parfois des décisions qui nous désarçonnent. L’objectif caché derrière ces fake adressés au plus haut niveau de l’exécutif est de consolider la place du ministre, du DG ou du gouverneur. Ils n’ont pour seul rêve que de durer au pouvoir mais pas de transformer le pays, de le développer et encore moins d’inscrire leur nom dans l’histoire!

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Le cas le plus récent est la CAN 2019 qui nous a été retirée. Selon Constant Omari, membre du comité exécutif de la CAF, il n’y avait aucune concordance entre ce dont les ministres gavait le président Biya sur l’état d’avancement des chantiers et la réalité sur les sites telle que rapportée par les inspecteurs de la CAF.

Les Camerounais ont choisi l’art du mensonge comme technique de gouvernement. On ment sur tout et pour rien. La vérité est une chose détestable sous les cieux camerounais. Si vous entendez un ministre ou quelque autre DG d’une société parapublique citer le chef de l’Etat à chaque bout de son discours, cela ne fait point de doute: il ment. Son travail n’est pas accompli. La chaîne du mensonge va du chef de service au président. On se ment à longueur de journée. Et les dossiers s’enlisent.

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Le président ne demande pas que ses citations noircissent les longues tirades des discours dithyrambiques et mensongers qui sont déclamés lors des cérémonies officielles. Ses extraits de paroles sont des incitations qui doivent inspirer dans le management de notre société. Or, on les voit généralement balancées à tort et à travers quand l’inspiration vient à manquer à son orateur. Pour faire bon disciple.

Plusieurs projets piquent du nez dans leur sommeil alors que de faux rapports adressés en haut lieu font mention de leur achèvement si ce n’est plus. Résultat des courses: on assiste plus, chez nous, à davantage de poses de la première pierre qu’à des inaugurations…


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