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Wilfried Ekanga : « L’éducation en Afrique subsaharienne est dépourvue de pragmatisme»

EKANGA Wielfried

Dans une chronique intitulée « Les raisons de notre échec », publiée ce 19 décembre 2018 dans le groupe  Facebook Le Cameroun, c’est le Cameroun (LCCLC), l’analyste politique Wilfried Ekanga donne les raisons de l’echec de l’Afrique en général et le Cameroun en particulier.


EKANGA Wielfried
Wilfried Ekanga – DR

Les raisons de notre échec

TOUT EST DANS LA TÊTE

Cet enfant sait que ses ancêtres construisaient ces châteaux lors des siècles précédents.

Et donc, il a la conscience historique et le background culturel sur lequel reposera sa vie. C’est un Européen dans l’âme, un Occidental au-dehors comme au-dedans. Et c’est à ce titre qu’il compte perpétuer la domination de son peuple

Il peut donc commencer à faire des modèles réduits sans complexe. En un mot, il est conscient de son identité.

Tout est dans la tête

L’Africain en revanche, a été éduqué dans l’esprit qu’il ne sait rien, qu’il ne vaut rien, qu’il n’a jamais rien inventé et ne dispose d’aucune connaissance scientifique.

On lui a appris que son histoire commence avec la colonisation, car avant, il était un animal simiesque ( singe ) qui allait de branche en branche sans but précis.

Aujourd’hui, la télévision nous montre des documentaires « historiques » où l’on voit des Egyptiens à peau blanche et ça ne nous dérange pas. On avale comme du sirop d’ananas.

En gros, l’Afrique est le berceau de la civilisation, oui, mais seulement à partir du moment où les Noirs ont blanchi. Pourtant, d’Herodote à Aristote en passant par Diodore de Sicile jusqu’à l’éminent Cheikh Anta Diop, on sait que l’Égypte originelle était noire ( « Agan melanes » )

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Tout est dans la tête

Le 10 mai 2016, la chaîne <France 2> a sorti un film sur ce qu’ils appellent la « Traite Négrière ». On y voit des colons demander gentiment la permission aux rois d’Afrique s’ils peuvent emporter quelques esclaves dans leurs navires.

C’est tellement ridicule et peu crédible que le seul fait pour nous de regarder cela nous vaut le titre de fous. Depuis quand quelqu’un qui vient faire du commerce avec une arme à feu demande encore la permission s’il peut prendre le produit? Et que dire du « Code Noir » de Louis XIV qui a retiré aux Noirs toute humanité?

Dans le même ordre d’idées, quelqu’un (un Africain bien sûr) m’a écrit hier : « S’il n’y avait pas eu colonisation, nous serions des sauvages, sans voiture, ni électricité, ni école, etc … »

Ce qu’il ne savait pas : c’est que tout est dans la tête

Qui pense que les Africains ne peuvent pas faire des modèles d’œuvres d’art comme celle-ci ? Au contraire, depuis l’enfance, nous fabriquions de superbes véhicules a base de bambou et de semelles de babouches usées. Elles étaient captivantes de perfection et d’élégance.

Pourquoi donc, en grandissant, nous ne construisons pas nos propres véhicules ? Pourquoi l’empereur Lalibela a taillé un superbe complexe religieux dans la roche au XIIIe siècle, alors qu’en 2018, le Cameroun importe des préfabriqués pour ses stades?

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Parce qu’on a forcé notre talent à s’endormir. L’école coloniale nous a dit que nos créations ne sont pas à la hauteur. Elle nous enseigné que seul ce qui vient du Maitre est bon. Elle nous a poussé à conclure que « Le Blanc est trop fort » lorsque nous observons un ordinateur ou une nouvelle marque de voiture.

Le Chinois ne dit jamais que le Blanc est trop fort. Il copie, jusqu’à ce que le résultat soit meilleur que l’original. Voilà pourquoi l’Université de Shanghai compte aujourd’hui parmi les meilleures au monde, alors que La Sorbonne en France est absente du Top 20

L’éducation en Afrique subsaharienne est dépourvue de pragmatisme. Elle ne nous enseigne pas ce dont nous avons besoin et inversement. Elle alimente l’idée selon laquelle nous agissons en conséquence. Et en fin de compte, le tigre ne sait plus à quoi servent ses crocs. On le voit alors brouter de l’herbe.

Car tout est dans la tête

Ekanga Ekanga Claude Wilfried

( La Source du Retour )


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