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Richard Makon : « Ce n’est pas pour demain, la réduction du train de vie de l’Etat »

Richard Makon scenes de presse

La loi de finance 2019 a été adopté par l’assemblée nationale du Cameroun. Dans cette loi de finance, nous notons une pression fiscale, dû au fait que le Cameroun subit des contraintes financières à cause de l’insécurité à l’Extrême-Nord, au Nord-Ouest et Sud-Ouest. Pour pallier à cette situation, l’on s’attendait à ce que le gouvernement entre autres mesures, réduise son de train de vie. Hélas ! Ce n’est pas le cas, et le Dr Makon le souligne de plusieurs traits dans cette chronique que vous propose Lebledparle.com.

Richard Makon scenes de presse
Richard Makon – DR

CE N’EST PAS POUR DEMAIN, LA REDUCTION DU TRAIN DE VIE DE L’ETAT !

« Sous un bon gouvernement, la pauvreté est une honte.

Sous un mauvais gouvernement, la richesse est aussi une honte ! »

Confucius, Livre des sentences.

Le Cameroun connait actuellement d’importantes contraintes économiques. Dans un contexte marqué par une importante baisse de ses recettes, du fait entre autres des APE et de la chute du prix du baril de pétrole, l’Etat doit faire face à une augmentation importante de ses dépenses. C’est le cas des dépenses militaires et sécuritaires occasionnées par la lutte contre Boko Haram et les mouvements séparatistes de la partie anglophone ; les dépenses relatives au financement des grands projets structurants, les chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019, à côté des contraintes usuelles liées au fonctionnement normal de l’Etat.

Avec l’augmentation continue du taux de chômage, une croissance en berne, une inflation galopante, une balance de paiement et une balance commerciale déficitaires, sans des mesures radicales, la situation de marasme économique du pays est partie pour durer, sinon s’empirer.

Pour approfondir :   Grégoire Owona : « Qui mieux que Joseph Dion Nguté pour conduire ce dialogue ? »

Face à de tels indicateurs moroses, l’on se serait tout naturellement attendu à ce que ‘‘la diminution du train de vie de l’Etat’’, tant de fois scandée, devienne le fil conducteur de l’élaboration de la Loi de finance 2019. Cette entreprise capitale devait débuter par la dégression de la taille du Gouvernement, l’élimination des poches de dépenses superflues, l’évitement des activités inutilement dispendieuses et l’amélioration de la qualité de la dépense publique (effectivité de la dépense, efficacité de la dépense, juste prix, etc.) entre autres.

Malheureusement, au vu du projet de budget et des échanges y relatifs devant le parlement, l’exécutif opte pour le maintien du cap. On prend les mêmes et on recommence, et bonjour la jolie pagaille. La taille du gouvernement reste inchangée, puisque le budget 2019 garde la même ossature, le même contenu pour le même nombre de ministères. Les lignes budgétaires finançant la vie de château du gouvernement et le fonctionnement d’institutions budgétivores et inutiles restent intactes, mais ce sont les citoyens lambda, le lumpenprolétariat, le petit peuple des misérables corvéables à souhait, les oubliés du système capitaliste, qui vont trinquer jusqu’à l’agonie et le sang. En effet, pour financer ses interminables lunes de miel, ses villégiatures et sa vie princière, le gouvernement des ‘‘aristocrates’’ a trouvé la solution miracle : élargir l’assiette fiscale en systématisant les prélèvements obligatoires sur la quasi-totalité des produits qui se vendent sur le marché national.

Pour approfondir :   Dieudonné Essomba : « Le gouvernement   a refusé de bâtir une Nation originale pour se donner corps et âme à une France dont il copie les institutions »

Quelle douche froide tout de même !

Ce sont les réformateurs sociaux de Sparte, Gorgias et Hippias, interpellant les gouvernants, qui eurent cette généreuse formule : « Redistribuons les patrimoines et la société aura davantage de citoyens utiles ! » Ils estimaient alors, tout comme Protagoras, que tout homme a deux métiers, le sien propre et celui de citoyen.

Citoyen est donc ici un métier à plein et un rôle social de tout instant. Mais si l’on ne naît pas citoyen mais le devient, ce rôle ne peut être efficacement joué que par des hommes libres et dignes, respectueux des règles et des conventions communes. Or l’indigent n’est ni libre ni digne !

S’enrichir donc en appauvrissant le peuple est un acte antipatriotique qui déshumanise la société, fracture le lien social et remet en cause le pacte républicain !

Chronique précédemment publié dans Mutations.


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