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Le nouveau journaliste camerounais : laquais en deçà des lumières, people au-delà

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L’une des phrases les plus hypocrites de notre époque est celle-ci : « le journalisme est le plus beau métier du monde ». Ils sont nombreux qui la prononcent souvent, mais sans y croire. Surtout les journalistes eux-mêmes.

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Car les journalistes qui sont contents de leur métier aujourd’hui, ne sont pas ceux qui l’exercent véritablement, mais ceux qui exercent d’autres métiers que le masque de journaliste permet de rendre fructueux.

Ainsi, sous des apparences de journalistes, certains sont quasiment des salariés des ONG internationales qui financent les luttes pour les libertés et les droits de l’homme. Ils tiennent de temps en temps une réunion ici, un séminaire là, énoncent des résolutions qu’ils joignent aux factures, aux photos et fiches de présence des participants et les acheminent aux sièges de ces ONG. Les financements qu’ils obtiennent pour ces activités leur garantissent des années de salaires de cadres du secteur privé.

D’autres enfilent publiquement les habits de journalistes, alors qu’ils sont en réalité des chargés d’études de « cabinets noirs » (l’expression est à la mode) financés par des officines des pouvoirs politico-administratifs. Leur mission est souvent de sonder l’opinion en lançant des ballons d’essai, de « bazooker » des cibles désignées, ou de « kilaver » des actes et des personnages moralement hideux.

Certains autres journalistes en apparence, exercent plutôt des métiers qu’ils qualifient pompeusement et faussement « communication » : mouchards, colporteurs de ragots, calomniateurs, laudateurs, apprentis-avocats, pseudo-magistrats. Ils travaillent soit pour le compte de leur communauté ethnique, soit pour des magnats (et autres « capitaines d’industries »), soit pour des hommes politiques (dont des politiciens escrocs). Grassement payés, ils n’ont aucun scrupule à falsifier les faits, à produire des faux témoignages ou à tenter de torpiller le savoir scientifique.

Puis il y a ces « journalistes » qui sont réellement des domestiques à gages auprès de personnalités dans différents domaines, notamment le sport, la culture, les affaires. Quand vous voyez leur « boss », ils ne sont jamais très loin. Leur rôle est souvent de « gérer la presse » pour leur employeur au noir, mais ils n’hésitent pas à insulter et même à bagarrer quand ils estiment que « leur personne » est attaquée. Ils sont ainsi à la fois domestiques, bodyguards, et même entremetteurs.

Beaucoup de ceux qui se présentent comme journalistes pratiquent ainsi divers autres métiers par vocation pour l’immoralité et la cupidité, ou pour échapper à la misère financière et matérielle que nos Etats liberticides réservent à ceux qui veulent véritablement exercer le métier de journaliste dans les règles de l’art. Au fond, quand ils se retournent vers leur conscience, celle-ci leur crie qu’ils ne sont finalement que des laquais au service de « maître mensonge » qui règne sans partage sur notre monde actuel.

Pour approfondir :   Opinion : « Les pauvres Camerounais seront toujours transportés sur les motos, même étant dans le coma »

Peut-être est-ce pour cela que, pour se consoler et donner l’impression d’être heureux, beaucoup de ces journalistes affectés à d’autres activités se sont autoproclamés « people ». Les réseaux sociaux sont l’album dans lequel ils présentent les signes extérieurs de leur « bonheur ». Et quand des jeunes voient ces photos de virées et fêtes régulières, ils se prennent à rêver de devenir eux-aussi journalistes, pour être souvent entre 2 avions, et vivre en permanence dans une atmosphère de strass et paillettes, aux côtés de stars inaccessibles à « la masse ».

Ceux qui attendent de bons reportages ou des enquêtes fouillées et objectives de journalistes devraient donc prendre leur mal en patience, tout en nourrissant l’espoir d’un hypothétique renouveau du journalisme au Cameroun.


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