Lions indomptables : Je suis supporter… jusqu’à la mort

Le constat est clair. Les faits sont là. Le divorce est consommé entre l’équipe nationale de football masculine et son public. Désamour total. Séparation de corps. Représailles annoncées. Partage de biens en vue…

Les lions se sont imposés hier face à leurs homonymes congolais; une nation de football dont les performances et la récurrence des bons résultats en Afrique ne souffrent d’aucun soupçon. Ça ne fait ni chaud ni froid à personne. Aucun encouragement, aucune félicitation, aucun mérite. Les campagnes de dénigrement ont très vite pris le relais. Les critiques vont dans tous les sens et revêtent divers manteaux. On place cette victoire sur le coup du hasard.

Rien de nouveau sous le ciel camerounais. Les couleurs avaient déjà été annoncées. Pendant les entrainements, aucune effusion de joie n’a été observée; comme ce fut le cas auparavant, dans un passé qui date de Mathusalem. Le jour du match, le stade sonnait creux; coté gradins. Avant-hier, je me souviens avoir rappelé à plus d’une personne que les Camerounais allaient jouer un match amical. La CAN débute dans quelques jours seulement et voyez-vous même la morosité avec laquelle les gens en parlent.

On veut tout mettre sur la tête du coach. Le désistement des joueurs cadres (tellement cadres qu’ils sont effrayés à l’idée de perdre leur place de titulaire en club en participant à la CAN. J’en connais dans la vieille garde qui leur riront au nez…). L’environnement pourri observé autour de cette équipe depuis belle lurette. Les performances en dilettante. Et pourtant… il a une forte personnalité, le mec. La discipline militaire qu’il a réussi à instaurer dans ses effectifs en témoigne à suffisance. Sans compter le fait qu’il ne se laisse pas marcher sur les doigts. Les bons résultats suivent, petit à petit. Une équipe, ça se construit sur le long terme. « Les meilleures choses ont besoin de patience » dixit Jean Anglade.

Ce qui est curieux c’est que ces détracteurs sont passés maitres dans l’art de l’exécution de la danse Bafia. Quand tout va bien, les pronostics en faveur des Lions frisent les extrêmes; même si le coup n’est pas jouable. Quand ça va mal, bonjour le discrédit; tous les Camerounais étant des sélectionneurs…

Je ne suis pas apatride. Je crois en l’équipe de mon pays qui a écrit, jusqu’à preuve du contraire, les plus belles pages de l’histoire du football africain -je mesure mes mots. Prenez les 4 CAN, la médaille d’or aux J.O., la Coupe des Confédérations presque gagnée contre la France en 2003 vous jetez. Et je le lui faiq savoir. Elle me le rend bien; du moins quelques fois. Lorsqu’on dit qu’on s’aime, on n’a qu’à supporter. En vrai. Comme nous supportons inconditionnellement le Real Madrid, le Barca, la Juve, PSG, Arsenal, Chelsea, l’OM … en dépit des résultats sportifs en demi-teinte pour certains. En prenant en compte l’apogée et le déclin de ces clubs. Jusqu’à la mort. Une déclaration d’amour à notre équipe nationale. Ton pied mon pied.

Allez les Lions!