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Chronique : Maalhox est une honte ou une fierté pour la musique camerounaise?

Maahlox 2016

Je me suis posé plusieurs questions au sujet de Maalhox  en re-observant son parcours ces dernières années et surtout sur la façon dont il se considère aujourd’hui.


Maahlox 2016
A gauche le rappeur Camerounais Maahlox en France lors de sa tournée en 2016

 Sa pensée se résume à ceci : « Pour lui aujourd’hui l’essentiel est d’avoir réussi dans la musique puisque cela peut le mettre à l’abri du besoin. Et ce peu importe le prix moral ». Oui en effet Maalhox est un jeune Camerounais qui a du rêver et sacrifier pas mal de choses pour sa passion. Au point d’en arriver à ne plus faire la différence entre le rappeur et l’homme en société qu’il est. Producteur de  chansons aux contenus  «  bêtisiers » et promoteur de la bassesse et des sous-valeurs, il a trouvé son couloir pour tchop comme on dit très souvent chez nous.

Perché sur un nuage noir qui ne présage que des tonnerres, dans la spirale de la faiblesse, de la recherche d’un  confort personnel, combattant d’une cause vaine qu’il prétend ironiser.  Maalhox expose les revers de la noblesse et la dignité. Il l’expression  « mal exprimée » d’un  dégât, frontalier entre inconscience, tabous et malaise.  Il vous dira forcément qu’il est le produit de son environnement, c’est vrai, tout comme c’est vrai qu’il a choisi  d’officier dans l’ineptie. Ceux de son quartier peuvent être fiers aujourd’hui de ses posters et de son écho qui résonne. Ils peuvent  se dire « On l’a vu évoluer ici ». Félicitations ! Mais ce dont ce dernier ne tient pas (ou ne tiendrai plus compte), c’est l’impact de ses chansons aux messages pourris sur la société qu’il dit peindre. Ma question là voici : Peindre ou Plus salir ?

La musique comme un fourre-tout, comme dépôt d’ordures, comme une fosse sceptique.

Je dois vous dire la vérité « Je suis fier de Maalhox, car c’est un rappeur Camerounais de plus qui perce », Mais aussi « Je regrette et suis heurté comme beaucoup par  les contenus de maalhox ». Nous sommes tous des gars du Kwatt et on est sensé avoir un combat lorsqu’on est leader. Elever les autres au lieu de les enfoncer. Est-ce là la façon dont Maalhox a vu qu’il peut servir de model à ses cadets ? Est-ce  la façon appropriée pour faire passer un message à l’endroit de ceux qui nous dirigent, afin de leur montrer que la jeunesse est dépravée et désaxée ? Non je ne pense pas. Devenir apologiste de l’immoralité est un faux prétexte, celui d’un égoïste renfermé qui ne se fout pas mal des impacts de ses actes et des collisions qu’ils créent dans le diamètre qui l’entoure. Je parle de Maalhox. Oui d’après  certains c’est le « Showbizz »

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Ce dont Maalhox fait surement obstruction, c’est que, la musique est un exutoire, un moyen d’expression assujetti aux valeurs artistiques.   Et les gens se leurrent,  sont faibles d’esprit et de chair (mais comment les en vouloir ? ils n’ont pas le temps de constater l’épaisseur grandissante de la gangrène).  Pfffff !!! Ce serait bête que de l’encourager, en disant « C’est ce que les Camerounais aiment !». « La fameuse phrase ». Quand le souvenir musical  du berceau  de nos enfants sera « Tu montes tu descends ». Ou encore j’imagine la contagion chez les jeunes talents qui voient Maalhox aujourd’hui comme quelqu’un qui a réussi. Pensons à ce que ça nous apporte réellement, non pas seulement à court, mais à long terme. Maalhox pourrait faire mieux avec son talent, mieux que poser des messages subliminaux et des refrains orientés vers la perversité dans les oreilles de nos enfants et même les nôtres

Après « Tu montes tu descends », voici « Tu es dédans »

Je n’en parlerai pas trop, j’ai laissé mes oreilles et mes yeux se faire agresser par ce Brouhaaraaa juste le temps de prendre connaissance du contenu. Séduits par le gimming qu’il utilise et son buzz, certains font de Maalhox leur apôtre. J’ai comme l’impression que ceux-ci s’enferment comme lui avec le temps dans ce qui aurait pu etre juste éphèmère, une idée marketing pour attirer les regards. Maalhox a rémixé on pourrait le dire son propre morceau. Voici quelques points relevés.

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-Bien que plus axé sur les les percussions et le folklore, le  beat est pratiquement le même que « tu montes tu descends », il en est de même pour le thème traité avec léggèreté.

-On peut relever ici la monotonie et la faiblesse en termes de créativité. Les lyrics reviennent, pauvres en rimes, des parties hors gamme rattrapées.

-La culture de l’ouest y est représentée, mais pour le compte de la décadence morale. C’est une association qui du point de vue culturel est une honte

-Montrer des fesses de femmes, et des gens qui s’affichent de façon extasiée  et dévergondée. Voilà comment il représente son pays.

 -A vrai dire, l’ambiance de la musique est assez bonne, et c’est la seule chose positive. Mais la domination du manque d’éthique et de sérieux détériorent le produit final.

-Je le dis objectivement, artistiquement c’est la plus faible performance de Maalhox depuis le début d’année.

Le regret c’est qu’il aurait pu mieux faire, non seulement dans ce morceau mais aussi dans celui qui l’a précédé. L’artiste doit t’il devenir un diseur de cochonnerie pour attirer l’attention ? Après doit t’il s’enfermer dans cet univers en cédant place à la faiblesse et au manque d’art , surtout de questionnement sur les effets de ses pauvres chansons ?

Je finirai en disant que Maalhox est en fait un des artistes ayant compris l’enjeu de l’ancrage et d’une musique fondée sur les fusions avec les rythmes locaux. Tout comme l’intérêt d’une identité en relation avec son environnement. Hélas il ne donne pas à ses atouts et ses compositions le profil thématique et le standard mérité. Honte ou fierté au final ?


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