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Le CNC enterre les plaintes du MRC : L’ombre du gouvernement plane

Le Conseil national de la communication (CNC) a annoncé, dans un communiqué daté du 8 mai 2025, avoir prononcé un « non-lieu » concernant les plaintes déposées en mars 2025 par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) à l’encontre de neuf organes de presse. Cette décision, qui n’a abouti à aucune sanction contre les médias visés, soulève des questions quant à l’impartialité d’une institution régulièrement accusée de proximité avec le pouvoir exécutif.

Joseph Chebongkeng et Maurice Kamto
Joseph Chebongkeng et Maurice Kamto - DR

Le MRC avait saisi le CNC, organisme théoriquement indépendant chargé de la régulation de la communication, contre les directeurs de publication et journalistes de Info Matin, L’Expression, Génération Libre, Le Quotidien, Réalités Plus, The Reporter, News Watch, Le Pélican et Le Soir. Le parti d’opposition les accusait d’avoir diffusé des « informations non fondées perpétrées en Belgique par la Brigade Antisardinard », ciblant le ministre de la Jeunesse et l’ambassadeur du Cameroun en Belgique durant les mois de février et mars 2025.

La procédure, initiée le 14 mars 2025 par le MRC, avait connu un premier report, le CNC invoquant un délai jugé trop court pour convoquer les médias incriminés entre la réception de la plainte et la session du Conseil du 19 mars. L’examen de l’affaire avait ainsi été différé de plus de deux mois. Finalement, le CNC a conclu à un « non-lieu » dans tous les dossiers, se déclarant par ailleurs « incompétent pour connaître des cas de diffamation ».

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Cette décision du CNC ne manquera pas de relancer le débat sur sa capacité à agir en toute indépendance. Dans un contexte où l’institution est fréquemment pointée du doigt pour son alignement supposé sur le gouvernement, la question de savoir si le MRC pouvait réellement espérer obtenir gain de cause se pose avec acuité. Pour un parti d’opposition, dont les relations avec le pouvoir sont souvent tendues, saisir un organe dont l’impartialité est sujette à caution représente un pari risqué. Le rejet des plaintes du MRC pourrait ainsi être interprété par certains observateurs comme une confirmation des allégations d’inféodation du CNC, soulevant des doutes sur l’équité du traitement des acteurs politiques par les instances de régulation médiatique au Cameroun.

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Il est à noter que, dans une autre affaire, le CNC a prononcé une suspension d’un mois à l’encontre d’Ernest Obama, directeur général de Bnews1, et adressé des avertissements à deux journalistes d’Equinoxe TV, Ulrich Ngono Mbala et Hubert Kameni, dans un dossier opposant au maire de Mokolo. Cette décision, prise dans un contexte différent, ne manquera pas d’être analysée en parallèle du rejet des plaintes du MRC.


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