Les services canadiens de l’immigration ont refusé de délivrer un visa d’entrée à plus de 200 participants au Forum social mondial (FSM) qui doit débuter mardi à Montréal, et d’autres conférenciers sont toujours en attente de leur visa, a-t-on appris vendredi auprès de l’organisation.
À ce stade «234 invités ont été refusés, et le nombre augmente de jour en jour», a expliqué à l’AFP Safa Chebbi, porte-parole du FSM.
Les voyages antérieurs du demandeur, sa situation financière ou l’incertitude quant à son retour dans son pays d’origine, sont les trois motifs de refus principalement invoqués par le gouvernement canadien, selon les réponses données aux organisateurs par les participants déboutés.
Les organisateurs avaient adressé des lettres d’invitation à 2000 personnes dans le monde afin de leur permettre d’engager les démarches auprès des services consulaires des ambassades canadiennes.
Pour les événements internationaux organisés sur le sol canadien, le ministère de l’Immigration propose une assistance dédiée aux organisateurs pour faciliter les démarches administratives pour l’entrée des visiteurs.
«Depuis que l’événement a été enregistré, aucun contact n’a été établi entre les organisateurs (du FSM) et l’unité spéciale événements» d’Immigration Canada, a indiqué vendredi Nancy Caron, porte-parole du ministère.
«Les formulaires de visa sont traités au cas par cas» sur des éléments précis fournis par le demandeur, comme l’état de santé, l’antécédent judiciaire ou les ressources financières nécessaires au séjour, a-t-elle poursuivi.
Les refus de visas touchent en majorité les pays d’Afrique et du Moyen-Orient, comme les citoyens de la République démocratique du Congo, du Maroc, du Nigeria ou d’Iran, mais aussi des Népalais ou des Haïtiens.
Des personnalités comme la militante altermondialiste malienne Aminata Traoré, qui a posé symboliquement sa candidature au poste de secrétaire générale des Nations unies, le président du syndicat palestinien des postiers Imad Temiza, ou Rogerio Batista du syndicat brésilien CUT, ont vu leur demande de visa rejetée.
Loin des grands rassemblements du FSM au Brésil lors de la dernière décennie, avec souvent 100 000 personnes, l’édition 2016 à Montréal devrait en attirer nettement moins de la moitié, selon les dernières estimations des organisateurs.