La banque mondiale fustige la situation de monopôle de la Cameroon Telecommunications (Camtel) dans le secteur des télécommunications et pense que cela pourrait être une entrave à l’émergence du Cameroun en 2035 tel que souhaité par les autorités, apprend-on de TIC Mag.
Dans son rapport intitulé Cameroon Economic Memorandum (CEM), qui évalue les performances à réaliser par l’économie camerounaise pour atteindre ses objectifs d’émergence, la Banque mondiale pense, qu’il est tout à fait anormal que Camtel qui bénéfice déjà du monopole sur les infrastructures terrestres soit à la fois opérateur de services.selon la Banque mondiale, il s’agit d’une situation qui favorise le déséquilibre du marché des télécoms. Pour justifier sa position, la Banque rappelle son constat selon lequel «l’accès au téléphone mobile et à la large bande est faible au Cameroun par rapport à d’autres pays dépendants des ressources naturelles ayant un PIB par habitant similaire… Les tarifs mensuels de location et d’appel pour la téléphonie fixe sont plus élevés qu’en Indonésie, en Malaisie, en Côte d’Ivoire et au Nigeria».
«La mauvaise performance sur ces indicateurs pourrait être associée aux insuffisances des réglementations relatives à la téléphonie fixe et des infrastructures à large bande passante qui ne suivent pas les pressions concurrentielles pas plus qu’elles ne favorisent la concurrence », indique le rapport. « Des règles transparentes et non discriminatoires applicables à l’accès au réseau à large bande passante de Camtel et à la passerelle internationale pourraient stimuler la concurrence dans les services de télécommunications, réduire le coût des TIC pour les entreprises et accroître leur compétitivité », poursuit le document de la Banque mondiale.
La Banque mondiale propose au gouvernement de restructurer la Camtel, à défaut de la démanteler. Selon la directrice des opérations Elisabeth Huybens, ce démantèlement favorisera l’émergence d’une bande passante pour tous. Aussi, elle estimait que les autorités camerounaises devraient renforcer la transparence dans l’attribution des licences 3G et 4G, et que Camtel, comme tous les autres opérateurs devait s’acquitter de ses droits.