Depuis plusieurs mois, les bonnes nouvelles s’enchainent pour l’ex patron de la SCDP. Les éléments de preuve contre Nguini Effa, condamné à 30 ans de prison, tombent les uns après les autres, comme un château de cartes rapporte InfoMatin.
C’est un homme que des proches décrivent comme « combattif » et « déterminé à démonter son innocence », qui a rendez-vous avec le Tribunal criminel spécial (Tcs) les 8 et 9 mai. L’ancien directeur général de la Société camerounaise camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp), Jean Baptiste de la Salle Nguini Effa, sera à la barre pour la suite du contre-interrogatoire l’opposant au représentant de l’entreprise publique dont il avait la charge jusqu’au 18 juin 2009. A l’audience du 17 avril, déjà, l’homme, condamné à 30 ans de prison ferme le 12 octobre 2012 par le tribunal de grande instance (Tgi) du Wouri pour détournement de plus de 2 milliards de francs, a outrageusement embarrassé son contradicteur, Dzou Abéga, acculé dans ses derniers retranchements et pratiquement contraint de reconnaître, de façon implicite, l’innocence de M. Nguini Effa. Sans la moindre hésitation, le détenu a passé en revue les multiples accusations de crimes économiques et de fautes de gestion dont on l’accable, mettant son vis-à-vis au défi d’apporter des éléments à charge contre sa personne.
Mêmes faits dans les mêmes rapports.Tour à tour, l’ancien secrétaire général des Mines, de l’Eau et de l’Énergie est revenu sur les montants querellés, rappelant au passage que le fameux rapport d’expertise, disqualifié par la Cour suprême, ne pouvait plus servir de document à charge contre sa personne. De même, s’est-il étonné de constater que des montants d’argent différents, prétendument détournés, apparaissaient pour les mêmes faits dans les mêmes rapports. Dans sa détermination à laver son honneur et à recouvrer la liberté, l’ex-Dg de la Scdp a poursuivi sa démonstration en rappelant avoir, devant le Conseil de discipline budgétaire et financière (Cdbf) du Contrôle supérieur de l’État (Consupe), produit tous les justificatifs des sommes collées à son passif.Plus tard, déclarera l’ancien chef de département de chimie de l’université de Yaoundé, et alors qu’il était déjà sous mandat de dépôt, d’anciens collaborateurs, pour des raisons inconnues, refuseront de certifier les documents à décharge qu’il comptait produire à la barre du Tgi du Wouri.Sans voix, Dzou Abéga aura passé la séance à répéter à son interlocuteur de prisonnier : « Je n’ai aucune réponse à votre question. » Et il n’est pas sûr qu’il adopte un comportement plus convainquant à la prochaine audience, confirmant ainsi ce que beaucoup décrient depuis des années : Jean Baptiste Nguini Effa est innocent.
RappelLe 20 juin 2017, l’ancien directeur des bourses du ministère de l’Enseignement supérieur, aux arrêts depuis le 26 août 2009, était acquitté par la Cour suprême, dans une affaire de détournement de plus de 1 milliard de francs. Les juges de la haute instance avaient alors confirmé l’illégalité du principal élément à charge : le rapport d’expertise judiciaire, telle que soulevée par les conseils du mis en cause.Ce qui n’empêchera pas le même dossier de rebondir, le 12 octobre suivant, devant le Tcs. Pour tout dire, ils sont davantage nombreux, ceux qui soutiennent d’ores et déjà que le fondateur de Renaissance football club de Ngoumou mérite, purement et simplement, d’être libéré. Vivement le 8 mai…