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Jean William Sollo gagne son premier procès au Tribunal criminel spécial

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L’ancien directeur général de la Cameroon Water Utilies est sorti sauf de son premier procès devant les juges du Tribunal criminel spécial. Ces derniers ont estimé que le fait pour lui d’avoir contourné en urgence la procédure d’appel d’offres ne suffit pas pour qu’il soit déclaré coupable de détournement des fonds publics. L’information est du journal Kalara dans son édition du 7 juillet 2020.

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Jean William Sollo (c) Droits réservés

Le verdict d’une collégialité des juges du Tribunal criminel spécial (TCS) conduites par Emmanuel Ndjéré a déclaré non coupable Eugène Francis Abossolo, homme d’affaires français, des faits de détournement d’une somme de 156 millions de francs, « pour infraction non établie ».

Selon le journal Kalara, cette charge pesait également sur les épaules de ses présumés complices notamment Jean William Sollo, ancien directeur général de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) et Jean Dieudonné Mah, l’ex-directeur des affaires administratives et financières de l’entreprise publique.

La sentence est tombée le 1er juillet 2020. « Pour disculper les accusés, le tribunal a donné plusieurs raisons dont une meilleure compréhension exige au préalable de rappeler les faits au centre l’affaire ».

Sur les faits de complicité de détournement reprochés à M. Sollo et à M. Mah, « le tribunal indique qu’une collusion sur les manquements sur le Code des marchés publics n’implique pas directement le détournement. Il est nécessaire pour qu’il y ait détournement, de montrer en quoi la passation des marchés a entraîné la commission de l’infraction », lit-on. Selon les juges, les écarts sur les paiements ont été favorisés par « la mauvaise tenue des comptes par le chef de service de la comptabilité de la Camwater au moment des faits ».

Notre confrère nous apprend aussi que pendant sa plaidoirie. Me Assamba, l’avocat de M. Abossolo, avait souhaité que la Camwater soit condamnée à verser des dommages-intérêts à son client. Le tribunal a rejeté la demande en renvoyant les parties devant les juridictions civiles. Détenu depuis mars 2018, Jean William Sollo a savouré sa victoire en saluant ses proches avec le coude, distanciation sociale oblige. Mais M. Sollo et M. Mah restent détenus à la prison centrale de Yaoundé, étant concernés par de nombreuses autres procédures similaires devant le TCS.

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Rappelons qu’en mars 2012, M. Sollo avait reçu une dépêche de la présidence de la République l’informant que le chef de l’État allait procéder à la pose de la première pierre de la construction du barrage hydroélectrique de Mekin. II devait donc trouver urgemment une entreprise susceptible de fabriquer et de livrer dans un court délai une « unité mobile de fabrication d’eau potable » dans l’arrondissement de Meyomessala avant cette cérémonie. II se trouve que l’entreprise française LMS SA, leader mondial dans la fabrication de l’outil hydraulique, détient le « quasi-monopole » de la commercialisation du matériel sollicité. LMS SA se montrait donc incontournable pour le désir exprimé par Camwater.

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C’est ainsi que M. Sollo effectuait auprès des filiales de l’entreprise française au Cameroun (LMS Sari et Etablissements (Ets) LMS Cameroun) les commandes des matériels d’un montant de 1.14 millions de francs réparties en quatre marchés attribués de gré à gré (sans appel d’offre) les 2 et 3 septembre 2012. M. Abossoto, le représentant « les LMS, bénéficiait des avances de démarrage d’un montant total de 41 millions de francs. Un montant à déduire au moment du règlement définitif des factures. Après avoir passé le marché, M. Sollo saisissait la commission de passation des marchés de la Camwater pour régulariser la procédure. Une démarché approuvée par le conseil d’administration de la Camwater. Le matériel commandé avait été livré et réceptionnés par une commission instaurée à cet effet.


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