Jean Robert Wafo : « on veut nous faire croire que le Cameroun dispose désormais officiellement de huit régions »

Le ministre du Shadow cabinet du Social democratic front (sdf) en charge de l’information et des médias, Jean Robert Wafo, a réagi après la Fête nationale de l’Unité lundi 20 mai et accuse le gouvernement de diviser le Cameroun en deux, en organisant des réjouissances dans la partie francophone au moment où la zone anglophone, en guerre, n’a pas connu de célébration.

Ce 20 mai fêté comme d’habitude avec tambours et trompettes dans des conditions actuelles de non vie et avec le bilan hallucinant enregistré dans les deux régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays, est moralement indigeste et politiquement indécent. Sauf si l’on veut nous faire croire que le Cameroun dispose désormais officiellement de huit régions au lieu de dix. Il est difficile de donner du tort à ceux qui estiment que organiser par la suite des réjouissances populaires dans ces huit régions alors que les populations des deux régions du nord-ouest et du sud-ouest sont terrées chez elles participe d’une reconnaissance maladroite de ce qu’il y a deux Cameroun et donc d’un aveu tacite de la séparation qui est pourtant à proscrire. Dans une démarche exceptionnelle consistant à relever la situation inquiétante qui prévaut dans les régions et compte tenu du dialogue annoncé par le Premier ministre qui a dit parler en son nom, le Président de la République aurait pu limiter le défilé sur l’étendue du territoire strictement à la parade de nos forces de défense et de sécurité. Pour montrer que le pays traverse un moment délicat de son Histoire. Maintenir les mêmes activités comme les années précédentes peut être considéré comme une banalisation du drame insoutenable que vivent nos compatriotes dans ces deux régions. Certaines articulations festives auraient dû faire l’objet de sobriété absolue et pourquoi pas d’annulation pure et simple comme la réception au Palais de l’unité, pour faire comprendre à l’opinion publique nationale que la situation humanitaire dans ces deux régions n’est plus seulement préoccupante comme au tout début de la crise. Qu’elle est devenue extrêmement inquiétante et de ce fait requiert un temps d’arrêt symbolisé par l’annulation des agapes sur toute l’étendue du territoire national.

De Jean Robert Wafo, paru dans  le Journal La Nouvelle Expression, édition du 21 mai