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Akere Muna promet de « protéger Paul Biya » s’il est élu Président du Cameroun en 2018 – INTERVIEW

Akere 2018

C’est fait, le fils de Solomon Tandeng Muna (artisan de la réunification des deux Cameroun) vient de confirmer qu’il se présentera aux élections présidentielles de 2018 au Cameroun.


Akere 2018
Akere Muna – DR

Comme lebledparle.com l’annonçait le 1er octobre 20187, l’ancien président du Conseil Économique et social de l’Union Africaine vient de confirmer dans un entretien exclusif accordé à Jeune Afrique édition du 08 au 14 octobre, ses intentions de challenger Paul Biya en septembre 2018. A lire un morceau choisi de l’interview de l’avocat engagé depuis plusieurs mois pour le retour au calme en zone Anglophone du Cameroun.

Vous avez décidé de vous présenter à l’élection présidentielle de 2018

Oui je suis candidat, car l’état de mon pays m’incite à vouloir faire partie de la solution. Depuis deux décennies, j’ai beaucoup travaillé sur la gouvernance, l’économie, mais aussi l’Etat de Droit. Me présenter est la seule façon de partager mon expérience au bénéfice des camerounais.

Dans le passé, vous avez pourtant déclaré ne pas vouloir être candidat face au Président Biya . Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?

En ce moment troublé de notre histoire et face aux périls qui nous menacent, il serait souhaitable que Paul Biya passe le relais. Mon espoir est qu’il nous offre une transition paisible. Ahidjo et Biya n’ont pas accédé au pouvoir par la volonté du peuple. Je veux croire qu’en 2018, pour la première fois, les Camerounais pourront vraiment choisir leur président.

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Vous êtes le fils de Solomon Tandeng Muna, l’un des artisans de la réunification des deux Cameroun. Est-ce un avantage dans ce contexte où l’Etat unitaire est remis en question ?

Mon père a été parmi les pionniers de la réunification de la République fédérale. Il souhaitait que les Camerounais se retrouvent après les décennies de séparation. D’aucuns pensent qu’il a « vendu » les anglophones. Mais il était de bonne foi, et j’assume son héritage sans regrets, même s’il n’est pas juste de juger un fils qui se propose d’agir aujourd’hui sur ce qu’a fait son père il y a soixante ans.

Et vous-même, choisirez-vous l’Etat unitaire ou le fédéralisme ?

Je choisirais la forme de l’Etat qui respecte nos différentes cultures. Je rapprocherais le pouvoir du citoyen, ce qui correspond au fédéralisme.

Qu’est ce qui inspire les manifestations récentes survenues dans les deux régions anglophones ?

Je l’ai ai vécues dans la douleur. Rien ne justifie que des camerounais soient tués. Ensuite, certaines personnes croient que ce pays leur appartient. Elles pensent détenir une autorité supérieure et pouvoir prévoir l’avenir des autres. C’est triste.

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Pensez-vous que le pays soit prêt à élire un anglophone à sa tète en 2018 ?

Je pense que les Camerounais sont prêts à élire un Président susceptible d’améliorer leur quotidien et de ramener la fraternité entre eux. Un président proche d’eux. A cet égard, ma double culture est un atout. N’ai-je pas été élu bâtonnier par un barreau en majorité francophone, dont les membres se sont juste demandés ce que j’étais capable de faire pour eux ?

Paul Biya devra t-il s’inquiéter si vous êtes élu ?

Non. Il est hors de question d’entreprendre quoi que ce soit contre lui. Je me sens une obligation, en tant qu’Africain, de le protéger. Je suis avocat et j’estime qu’il faudrait une raison vraiment extraordinaire pour le poursuivre. J’ajoute que le président de république a longtemps travaillé avec mon père et que j’ai une relation spéciale avec lui. Souvenez-vous : lorsque Ahmadou Ahidjo s’absentait, mon père assurait l’intérim. A l’époque, j’ai vu le secrétaire général à la présidence qu’était Paul Biya venir travailler avec mon père à Buea.

© Entretien avec Jeune Afrique


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