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Salomon Olembe : « Mon plus grand souhait est de voir notre football se remettre debout »

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Salomon Olembé, double champion d’Afrique en 2000 et 2002, était présent  au centre d’excellence de la CAF ce vendredi pour assister à la cérémonie de présentation de la première cuvée de l’Anafoot. Dans un entretien accordé à nos confrères de Press-sport, ce gaucher éclectique qui a évolué au FC Nantes, à l’Olympique Marseille et partout ailleurs a donné son sentiment sur cette première cuvée de l’Anafoot dirigé par Carl Enow Ngachu. Dans cet entretien à bâtons rompus, Salomon Olembe a évoqué aussi son actualité, sa famille et ses projets.


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Salomon Olembé, ancien lion indomptable – DR

Quel est votre sentiment sur l’ANAFOOT  créée par le Chef de l’Etat pour assurer la relève du football Camerounais ?

Il n’y a pas que la relève dans ce que l’État a mis en place, l’État a créé une machine pour le sport, pour les métiers du sport, et pour la formation des jeunes camerounais. On ne peut donc pas dissocier tout cela car, c’est un ensemble, et c’est formidable effort pour le football camerounais. J’espère que les camerounais vont en profiter, que ce soit les sportifs, que ce soit ceux qui veulent être dans l’encadrement, que ce soit ceux qui veulent être dans l’enseignement, et surtout nos équipes nationales dans toutes les catégories. Cet instrument va permettre de régulariser le suivi des joueurs, d’améliorer leurs performances, et aussi surtout d’amener le football dans toutes nos régions à une plus grande échelle. C’est une machine comparable à Clairefontaine, au centre de sport de haut niveau en Allemagne, et il faudra qu’on en prenne bien soin.

Pour le commun du mortel, que doit-il comprendre concrètement de ce projet ?

Il doit comprendre l’État a créé une institution qui doit homologuer les diplômes, qui va donner des formations, qui va former des éducateurs aux métiers du sport, mais pas seulement qu’aux métiers du football. Vous avez par exemple vu ce que l’ANAFOOT a fait comme formation soit sur le plan de l’audiovisuel, sur le Team management, sur les éducateurs de base, mais ce qui est derrière. C’est que notre football va avoir une vraie vitrine maintenant. Il va avoir ce qu’on appelle une base arrière pour expérimenter, préparer non seulement la relève, mais aussi les grandes échéances. Au retour des coupes du monde on a souvent eu du mal à voir une concordance entre la direction technique nationale et les sélectionneurs, cette structure peut permettre justement que tous ses techniciens puissent se réunir pour tirer des leçons de nos participations.

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Quel rôle peut jouer les anciennes gloires que vous êtes dans ce type de projet ?

Premièrement, pour avoir écrit l’histoire qui permet de faire rêver ces jeunes, cette histoire qui a inspiré l’État dans la mise en place de cette académie, cette histoire qui est un patrimoine national, on a l’expérience  dont ces jeunes ont besoin. Vous voyez aujourd’hui comment ça commence à bouger entre les lignes, et de plus en plus on voit des anciens joueurs s’impliquer dans la gestion du football. Cela montre aussi que nos autorités ont compris la nécessité de nous intégrer dans la chose footballistique du pays, et c’est ça qui l’essentiel. On a une équipe nationale forte parce que les anciens ont su accueillir les nouveaux, c’est ce qu’on observe aussi aujourd’hui sur le plan administratif et j’espère que ça va continuer ainsi.

Votre ancien coéquipier Pierre Wome Nlend a été porté à la tête du Canon, quel est votre sentiment ?

C’est une fierté déjà pour le football camerounais qu’une icône comme Wome Nlend puisse accepter de porter cette charge, il faudra l’accompagner. C’est aussi une fierté pour les supporters du Canon car, c’est exceptionnel qu’un joueur qui a évolué dans ce club, qui est allé à l’étranger, qui a porté avec honneur les couleurs de la nation, et qui revient et montre autant d’amour pour un club. J’espère que les supporters, dirigeants anciens comme nouveaux, vont accompagner ce projet. On a besoin d’un canon fort et cela n’est pas seulement le résultat final, mais tout ce qui va concourir à rendre ce grand club professionnel. Cela passe par la structuration, la formation, l’équipement, l’infrastructure, et ce qui est essentiel c’est que l’acteur principal du football à savoir le joueur, puisse vivre de son métier.

Avec l’élection du président de la Fecafoot et la mise sur pied de l’ANAFOOT, avez-vous le sentiment que le football sort progressivement de sa léthargie ?

On n’arrête pas l’évolution, on n’arrête pas le changement. Peut-être cela s’est fait à un rythme moins soutenu, on devrait retenir que nous sommes une communauté et chacun à son niveau doit apporter sa pierre à l’édifice. Par le passé, on a cru que c’était une seule structure qui pouvait régler les problèmes du football camerounais, on se rend compte aujourd’hui que l’hôpital général de Yaoundé est d’une importance capitale pour le football, le centre des handicapés d’Etoug-Ebe qui est spécialisé dans la rééducation des athlètes est très important pour les sportifs. Donc, c’est tout cet ensemble qui doit être mis en accord pour qu’on puisse avoir le résultat escompté c’est-à-dire du beau spectacle et un football véritablement professionnel. Cela va automatiquement nous amener à laisser nos télés pour aller dans les stades.

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Que devient Salomon Olembe depuis qu’il a arrêté de jouer au foot ?

Je suis un père de famille qui essaie d’élever ses enfants au mieux. Je suis retourné vivre au pays où j’ai mes activités que je suis, je suis également très proche de la chose footballistique de mon pays, je m’intéresse à l’ANAFOOT, à l’EFBC, à la Fecafoot. Donc, je reste dans le football, chacun y est à sa manière.

Quelle est donc votre manière d’accompagner le football camerounais ?

J’ai accompagné l’ANAFOOT dans la détection, j’accompagne l’EFBC dans la représentativité, cela permet de montrer aux camerounais que c’est des projets bien faits, qui nous ont permis d’être ce que nous sommes aujourd’hui et il faut que cela continue.

Quelle est aujourd’hui votre plus grande fierté et votre plus grand souhait ?

Je suis fier d’être camerounais, fier d’avoir été footballeur et d’avoir tout donné pour mon pays, fier que mon pays soit à nouveau champion d’Afrique. Malgré la situation liée au retrait de la CAN, on garde espoir. Mon plus grand souhait est de voir notre football se remettre debout, pas seulement au niveau de l’équipe nationale, mais dans tous les coins et recoins. Cela passe par le soutien des populations en allant dans les stades, ça passe par la possibilité que les parents doivent donner à leur enfants de s’épanouir, ça passe par le rôle que chaque acteur doit jouer pour permettre à notre football de retrouver ses lettres de noblesse. Tout le monde ne sera certes pas professionnel, mais que tous les maillons puissent vivre du football.

*Entretien réalisé par Sylvain KWAMBI de Press-Sport.

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