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Edouard Tamba, un journaliste passionné de voyages : « KmerTour c’est une invitation à la découverte»

Sur le wouri en Tamba

On ne peut pas encore comparer son nom à ceux de Samuel Eto’o ou encore d’un ministre de la république, pourtant lorsqu’on parle de twitto-journalistes (néologisme camerounais) au Cameroun, il faut compter avec ce personnage devenu une référence pour les internautes du pays. 

Journaliste, bloggeur, social media manager, plusieurs casquettes pour désigner ce jeune qui a déjà une grosse expérience derrière lui. Depuis quelques années, il a lancé un projet de promotion de l’espace touristique de son pays, une initiative qui lui a permis de voyager et d’aller à la découverte de nombreuses richesses qu’il accepte de partager avec ses compatriotes.

Sur le wouri en Tamba
Edouard Tamba sur le wouri, en route pour Manoka – DR

D’entrée de jeu, est-ce que tu peux te présenter?

Je suis un camerounais passionné du voyage. Après un tour dans le Journalisme, puis la Banque, je m’amuse actuellement dans les Télécoms. J’ai la chance d’avoir un boulot qui me passionne, donc je n’ai pas besoin de travailler.

Tu as  certainement parcouru une bonne partie du pays, comment peux-tu le décrire?

Le Cameroun a la particularité d’avoir une offre variée : côte Atlantique, rivières, cascades et chutes d’eau, montagnes, forêts, savanes et animaux. Ajoutez à ça des gens hospitaliers partout et des mets succulents.

Lorsqu’on parle de Kmertour, il s’agit de quoi exactement?

KmerTour c’est une invitation à la découverte et au partage. Visiter le Cameroun, partager et inspirer ceux qui hésitent à sortir ou alors ne savent pas où aller.

Comment est-ce que tu  arrives à  financer  tes voyages/déplacements?

J’y claque mes économies. S’il arrive que le boulot m’amène dans des endroits inédits, j’en profite. Idem avec les funérailles, dots et mariages. J’ouvre toujours grand les yeux pour savourer tous mes voyages.

Qu’est-ce qui t’a motivé à lancer ce projet sur le voyage au Cameroun ?

Je suis un fan du voyage depuis toujours. Et j’ai observé que nous ne connaissons pas assez notre propre pays. En attendant que le Gouvernement prenne ses responsabilités plus au sérieux, je fais ma part. Je partage quelques instants de mes voyages.

Quel était ton regard sur le pays avant de te lancer dans cette aventure?

Je suis né au Cameroun et j’ai toujours vécu au Cameroun. Je n’ai pas l’impression que mon regard sur le pays a évolué. C’est juste une envie de partager et de sensibiliser qui me motive aujourd’hui.

Comment peux-tu décrire tes voyages en 4 mots?

Audace. Passion. Découverte. Plaisir.

Combien de cités as-tu déjà visité?

Je ne sais pas, mais j’ai déjà fait le tour des 10 régions. Et je suis loin d’avoir fini de faire ce tour.

Quelle différence fais-tu entre les  10 régions du pays?

Je ne vois pas le Cameroun en 10 régions. Je vois les montagnes, les forêts et savanes, les plages, les mets et les gens.

Pour approfondir :   Cameroun : trois mille personnes tuées par le paludisme en 2018

Quelle est la différence que tu fais  entre le Cameroun et d’autres pays de la sous-région ou certains pays que tu as déjà visité?

Je n’ai jamais mis les pieds dans un autre pays de la Cemac

Pour les autres pays que j’ai pu visiter, je dirais qu’ils prennent l’économie du  tourisme plus au sérieux. C’est un détail qui change tout.

Quelles sont les meilleures activités à faire lorsqu’on visite ce pays?

Il y a selon moi deux approches. Celle du voyageur et celle du touriste. En ce qui me concerne, je suis fan des randonnées en hauteur qui permettent d’admirer les levers et couchers de soleil.Dans tous les cas il faut avoir les moyens. Ça ne coûte rien de rouler dans du sable fin sur une plage à Londji ou à Yoyo. Mais il faut casquer pour louer un bateau et naviguer sur l’Océan Atlantique par exemple.

Nous savons que tu connais bien la région de l’Ouest. Quelle est sa particularité?

J’ai du mal à confiner l’Ouest au découpage administratif. Ceci dit, la particularité de l’Ouest c’est probablement ses montagnes, son climat frais, son héritage culturel bien entretenu avec en prime des musées. Et les petites distances, c’est important aussi.

mont Manengouba
Sur les hauteurs du Mont Manengouba – DR

En quelques mots, comment décrire les populations de cette partie du pays (l’Ouest)?

Comme partout ailleurs au Cameroun, elles sont accueillantes et hospitalières. Elles vous donnent envie d’y séjourner.

4 sites que tu recommanderais à un touriste qui souhaite visiter le pays

Je recommande surtout de voyager, se déplacer sans forcément aller vers un lieu aux coordonnées GPS prédéfinies. Pour les recommandations, je reste sur mes préférées et pas compliquées à expérimenter.  Prenez quelques jours pour faire le tour de Jakiri, Kumbo, Ndop et Bamenda. C’est un spectacle unique avec les « collines de Sabga » comme cerise sur le gâteau. Vous pouvez déposer vos valises à Bafoussam et ensuite partir pour une journée dans le Ndé, une autre dans le Haut-Nkam, les Bamboutos et ainsi de suite avec Dschang, Bandjoun et même le Noun. C’est l’avantage des courtes distances à l’Ouest. Un tel scénario est possible à Limbe aussi. D’abord vous prenez une chambre. Le lendemain, vous allez passer la journée à découvrir l’ancien port d’esclaves à Bimbia. Un autre jour vous allez jusqu’à Debunscha en longeant la côte Atlantique. Et pourquoi ne pas prendre 2 jours ensuite pour remonter vers le sommet du Mont Cameroun en suivant le chemin creusé par les larves de la dernière éruption ? Enfin, le massif du Manengouba si vous êtes un peu sportif et fan de randonnées et de collines verdoyantes à perte de vue. Vous pouvez passer par Banguem. Mais je préfère m’installer à Mbouroukou.

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Si tu renouvelles cette aventure, quels sites aimerai-tu visiter?

Je suis tout le temps en aventure. Il y a la région de l’Est en général, le pays Bassa et le Grand-Nord que je n’ai pas vraiment exploré. Ça ne saurait tarder.

Quelles sont les difficultés auxquels tu as fait face durant tes périples?

Je vais surtout parler de ce qui m’énerve le plus : les contrôles de police, gendarmerie et comme si ça ne suffisait pas, du ministère des transports. Essayez de compter sur les axes Douala-Limbe ou Douala-Bafoussam. C’est stressant. Surtout quand tu tombes sur un type qui t’interpelle juste pour mendier : « Mon frère on est dehors comme ça depuis le matin, c’est chaud. Laisse-nous même quelque chose, on va se battre ». Si vous n’êtes pas un fan du voyage, c’est suffisant pour vous décourager.

Quelle est la place de la gastronomie dans l’image du pays? Quel est le met qui t’a le plus fait plaisir?

Si le voyage a des destinations, la gastronomie en est une. Quand vous êtes assis sur la rive du Nyong à Ebogo et qu’on vous apporte du manioc en tubercule bouilli et quelques prunes, le tout légèrement salé. Arriver au Carrefour Bangou très tôt le matin, avoir du rat rôti et du vin de raphia comme petit déjeuner. Vous connaissez l’Ekwang ? L’Ebandja ? Le Ndjapchë ? L’Okok ? Je parle de l’Okok des Eton, parce que celui des Bassa est surcôté Ou alors allez chez Elisée à Nkongmondo, il y a une sauce d’arachide là-bas que je ne saurais décrire. Au Cameroun, il y a de l’excellente bouffe partout.

Quel est le moment qui t’a le plus marqué durant tes déplacements?

En novembre 2015, j’ai conduit de Bafoussam à Ndop en passant par Foumban, Koumpa-Matapit, Bangourain et Jakiri. Près de 10h au volant avec d’infinies pauses pour savourer les paysages. Une recommandation de mon père que je n’ai pas regretté. Le paysage, les gens, le risque… J’y retournerais probablement, mais cette fois avec un 4×4.

 Quelle note de fin voudrais-tu partager avec les lecteurs.

Amusez-vous. Faites-vous plaisir. Pas besoin de longues distances pour voyager, ouvrez les yeux sur ce qui vous entoure.

© Entretien avec Simon Mbelek, correspondance


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