Ces derniers temps, l’équipe ne rassure pas. Combien de parieurs ont perdu leur mise sur leur dernière rencontre face à l’Eswatini. Leur nombre doit être énorme.
Le Cameroun humilié ?
L’Eswatini semblait la proie facile de ces qualifications pour le mondial 2026. Parmi tous les paris sportifs au Cameroun, bien peu de Camerounais ont misé sur une défaite, pas même sur un match nul.
Pourtant, la 159ème nation mondiale est parvenue à tenir bon contre le Cameroun , 49ème équipe au classement FIFA. Dans un match particulièrement soporifique, les attaquants Camerounais ont vendangé presque toutes leurs actions. Les ramasseurs de balles ont peut-être même fini par rester en tribune.
Mis à part une belle équerre à la 18ème minute de jeu, les occasions franches ont autant manquées dans ce match que les tirs cadrés. Seuls les maillots et la retransmission de la rencontre permettaient de comprendre qu’il s’agissait d’un match international.
Toutefois, la faute est-elle à mettre toute entière sur le compte des joueurs ? Pas sûr.
Des problèmes d’organisation ?
Si dans le jeu, on ne peut que constater que les joueurs ne se trouvaient pas les uns les autres, surtout dans la dernière passe, une autre organisation est à pointer du doigt : celle du voyage.
Pour réussir à rejoindre Nelspruit (Afrique du Sud) pour jouer le mercredi à 17 heures, il fallait que l’équipe quitte Yaoundé le mardi matin au plus tard. En cause ? L’heure de fermeture de l’aéroport de Nelspruit. Pour partir à l’heure, le staff a donc annulé un entraînement.
Sauf qu’en cours de route, l’avion de la délégation camerounaise devait déjà faire un arrêt au Congo, pour réaliser le plein des réservoirs. Une perte de temps calculée, mais qui n’en tolérait aucune autre. Le problème, c’est qu’une fois sur le sol Sud Africain, la douane de Johannesburg est entrée en jeu. Le milieu de terrain du CSKA Sofia, James Eto’o, s’est retrouvé bloqué par les douaniers pour des questions de situation administrative.
Ce retard a rendu tout atterrissage à Nelspruit impossible, l’aéroport ayant fermé ses portes. Seule solution pour les Lions, se rendre à Mbombela (la ville de l’aéroport de Nelspruit), 370 kilomètres plus loin, en bus. Heureusement, l’état des routes de l’Afrique du Sud permet de réaliser ce type de trajet en environ 4 heures. Sauf que les 4 premières heures ont été passées à attendre l’arrivée du bus. Les joueurs ont donc rejoint leur chambre d’hôtel 8 heures plus tard, vers 3 heures du matin.
Est-ce un excès de zèle de l’administration sud-africaine, ou une erreur du ministère des sports camerounais ? En tout cas, les affres du voyage se sont ressentis sur les joueurs. Et on ne peut pas dire que cette contre-performance soit liée au niveau de jeu des joueurs de l’Eswatini.
Qui est l’équipe de l’Eswatini ?
4 fois défaites en 4 rencontres des éliminatoires du mondial, l’Eswatini est le nouveau nom du Swaziland, un État d’à peine plus d’1 million d’habitants répartis sur 17 000 km². A titre de comparaison, Yaoundé compte 4 fois plus d’habitants et la région Nord-Ouest s’étend à elle seule sur près de 18 000 km².
Evidemment, dans cette situation, les joueurs de l’Eswatini évoluent quasiment tous dans le football amateur. Le seul à disposer d’une valeur marchande sur Transfermarkt est l’attaquant Fanelo Mamba, membre de l’équipe des Young Buffaloes Simunye, l’un des trois principaux clubs du pays.
Si l’équipe a fait son apparition sur la scène internationale en 1978, elle ne s’est jamais qualifiée pour la phase finale d’une coupe du monde ou pour la phase finale d’une Coupe d’Afrique. En 2013, elle a même dû annoncer forfait au tour préliminaire de la CAN pour cause de manque d’argent.
Cette même année, l’équipe B égyptienne leur a imposé la plus lourde défaite de leur histoire : 10-0. A l’inverse, la plus mémorable victoire de l’Eswatini s’est jouée à Casablanca, le 12 juin 2015. Ce jour-là, l’équipe emmenée par Tony Tsabedze s’est imposée sur le score étriqué de 2-1 face à la Guinée, où une épidémie d’Ebola faisait alors rage.
Alors, une honte pour le Cameroun ? Peut-être pas, mais un match à oublier au plus vite.