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Human Rights Watch : « L’interdiction par le gouvernement des manifestations du MRC est un véritable pas en arrière »

africa cameroon kamto

Dans une tribune publiée le 8 avril 2019 sur leur site web, Human Rights Watch demande au gouvernement de lever les interdictions de manifester du MRC. D’après l’ONG, « l’étau se resserre autour de l’opposition », au Cameroun.


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Le leader de l’opposition camerounaise Maurice Kamto, qui a été arrêté à Douala le 28 janvier 2019 pour des raisons apparemment motivées par des considérations politiques. © 2018 PIUS UTOMI EKPEI/AFP/Getty Image

Cette sortie de Human Rights Watch intervient trois jours après la sortie du ministre de l’administration territoriale à travers un communiqué de presse portant interdiction des marches du MRC prévues entre le 6 et le 13 avril et accusant le parti de déstabiliser le pays.

« L’interdiction par le gouvernement des manifestations du MRC est un véritable pas en arrière pour le Cameroun et devrait être levée sur le champ. Au lieu d’interdire la dissidence et d’emprisonner les opposants, le gouvernement devrait respecter les principes démocratiques et autoriser les manifestations pacifiques ».

L’ONG des droits de l’homme estime que le gouvernement est coutumier de ce type de comportement politique, en rappelant l’interdiction du consortium de la société civile anglophone au début de la crise anglophone. « Cette mesure s’inscrit dans une tendance grandissante au Cameroun. Depuis fin 2016, le gouvernement a bloqué à plusieurs reprises des manifestations antigouvernementales pacifiques en ayant recours à la force, aux arrestations arbitraires et aux détentions de manifestants. En janvier 2017, le ministre de l’Administration territoriale a interdit les activités du Consortium de la société civile anglophone du Cameroun (CACSC), une éminente organisation de la société civile qui œuvre dans les régions anglophones, où la situation est explosive », peut-on lire dans cette tribune.

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Ci-dessous, l’intégralité de la communication de Human Rights Watch.

Au Cameroun, l’étau se resserre autour de l’opposition

Le gouvernement limite le droit de réunion et interdit les manifestations de l’opposition

Lors d’une vague de répression visant à la fois l’opposition et le droit de réunion, les autorités camerounaises ont interdit une semaine de manifestations prévue par le parti d’opposition Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

Le 5 avril, le ministère de l’Administration territoriale a publié un communiqué de presse interdisant les manifestations entre le 6 et le 13 avril et accusant le MRC de déstabiliser le pays. Le ministre, Atanga Nji, a également accusé le MRC d’avoir joué la provocation en choisissant d’organiser des manifestations le 6 avril – date anniversaire de la tentative de coup d’État de 1984 qui avait voulu renverser le président Biya.

Cette mesure s’inscrit dans une tendance grandissante au Cameroun. Depuis fin 2016, le gouvernement a bloqué à plusieurs reprises des manifestations antigouvernementales pacifiques en ayant recours à la force, aux arrestations arbitraires et aux détentions de manifestants. En janvier 2017, le ministre de l’Administration territoriale a interdit les activités du Consortium de la société civile anglophone du Cameroun (CACSC), une éminente organisation de la société civile qui œuvre dans les régions anglophones, où la situation est explosive.

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Cette interdiction des manifestations du MRC survient alors que le dirigeant du parti, Maurice Kamto, va comparaître demain devant le tribunal, aux côtés de six autres membres et sympathisants du MRC, pour entendre sa décision sur leur requête d’habeas corpus. Kamto et ses six coaccusés font partie de 200 personnes arrêtées le 26 janvier, suite à des manifestations pro-MRC dans plusieurs parties du Cameroun.

On s’attend à ce que la cour d’appel de Yaoundé confirme la décision prise en première instance de maintenir Kamto en détention en attendant son procès. Le 2 avril, les avocats qui le défendent ont quitté la salle du tribunal pour protester contre la décision de tenir le procès à huis clos.

L’interdiction par le gouvernement des manifestations du MRC est un véritable pas en arrière pour le Cameroun et devrait être levée sur le champ. Au lieu d’interdire la dissidence et d’emprisonner les opposants, le gouvernement devrait respecter les principes démocratiques et autoriser les manifestations pacifiques.

Lewis Mudge

Directeur, Afrique centrale


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