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Guerre de succession : Yannick Noah rejette le corps de son oncle et revendique le statut de patriarche

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Le Franco-Camerounais s’oppose à l’organisation des obsèques de son oncle dans la concession familiale, a appris lebledparle.com de l’hebdomadaire Kalara.

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Yannick Noah (c) Droits réservés

Le journal juridico-judiciaire dans son numéro 306 informe que, « Après plus de 30 ans, l’héritage laissé par le patriarche Noah Bikié Simon, grand-père de Yannick Noah, continue de susciter de vives tensions, de la haine et des divisions au sein de sa grande famille. Les nombreuses procédures pendantes devant les juridictions en témoignent comme si cela ne suffisait pas, le décès de Jean Jacques Noah, l’oncle du tennisman, issu du deuxième lit de feu Simon Noah Bikié survenu le 16 juillet 2019, est venu encore jeter du trouble au sein de cette famille déjà divisée ».

Karala explique que le problème, c’est que Yannick Noah qui revendique le droit de propriété absolu et le titre traditionnel de « patriarche de la famille Mvog Ahanda du clan des ituri (Etoudi) », bien que sa qualité soit fortement contestée, n’est pas d’accord pour que la cérémonie des obsèques de son regretté oncle, prévue du 2 au 3 août prochains se tiennent dans la concession familiale située au quartier Tongolo à Yaoundé qui demeure inaccessible jusqu’à ce jour de son fait.

La star planétaire qui s’oppose à ce que les restes de son oncle reposent dans le caveau familial a donné sa position à travers un message écrit après avoir reçu notification d’une correspondance dans laquelle les frères du défunt, ses autres oncles, lui ont exprimé leur intention.

 « … j’ai aussi eu vent d’une rumeur comme quoi la cérémonie et l’enterrement pourraient se passer dans ma propriété et dans le caveau où reposent Maman Ngon, Papa Tara, Jean Gaston et Papa. C’est impossible. Ceci dit, je me tiens à votre disposition si vous avez besoin d’une aide. Sincèrement », peut-on lire dans sa correspondance contenue dans les colonnes du journal.

D’après notre confrère, les frères du défunt ont saisi la justice pour établir les responsabilités : « En vue de se mettre à l’abri des mauvaises surprises, les frères du défunt ont saisi le procureur général près la Cour d’appel du Centre d’une plainte. Ils sollicitent l’autorisation d’ouverture forcée des portes du domicile familial restées hermétiquement fermées et abandonnées. Les clés sont détenues par les cohéritiers de son feu frère consanguin, Zacharie Noah, défunt père de Yannick Noah ».

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Les proches du disparu souhaitent selon Kalara qu’une partie du terrain dans ses proportions raisonnables sur l’ensemble de l’immeuble légué par feu Noah Bikié soit cédée pour l’inhumation de Jean Jacques Noah. Ces derniers indiquent que cette parcelle de terrain constituera la seule et unique part dont va bénéficier le défunt sur l’ensemble des biens laissés par son défunt père Noah Bikié Simon.

« Alors que la réaction du procureur général est toujours attendue, les Noah entretiennent une interminable querelle », peut-on lire.

Pour bien comprendre cette affaire, il convient de revisiter l’arbre généalogique de cette célèbre famille. En effet, le patriarche Noah Bikié, grand-père de Yannick Noah, pionnier de l’État et richissime commerçant tué par fusillade à l’occasion du putsch manqué contre le président Biya en 1984, avait eu deux lits au cours de son existence.

Marié en premier à Mme Mekongo Elisabeth, il avait fait six enfants, soit quatre filles et deux garçons, dont Jean-Gaston et Zacharie, le père de Yannick. Plus tard, M. Noah Bikié prendra une deuxième épouse, Mme Essengue Jacqueline, avec laquelle il obtiendra quatre autres enfants, une paire de filles et une autre de garçons parmi lesquels Jean Jacques Noah, le défunt.

Le patriarche passera sa vie avec sa famille dans le célèbre camp Noah à Yaoundé. Mais il va mourir le 11 avril 1984 entre les mains de sa seconde épouse, avec qui il a passé ses derniers jours sous le même toit. Le polygame a laissé un important patrimoine qui aiguise les appétits de ses descendants.

Lorsque les procédures de sa succession sont engagées, Mme Essengue et ses enfants seront chassés du domicile qu’ils occupaient et ignorés dans le jugement d’hérédité bien qu’ayant été reconnus du vivant de leur père.

En 1986, Mme Essengue et ses enfants ont décidé de saisir le tribunal coutumier de Yaoundé (tribunal de premier degré) pour obtenir l’ouverture de la succession de M. Noah Bikié.

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Mais, cette procédure va échouer, la première épouse du disparu et ses enfants ayant décliné la compétence du tribunal et le dossier vont donc se déporter au Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi.

Le 20 décembre 1995, le TGI du Mfoundi a tranché en faveur de la première épouse du patriarche disparu, tout en déniant à Mme Essengue ainsi qu’à ses quatre enfants toute qualité de bénéficier des biens laissés par son défunt époux sous prétexte que celle-ci n’était pas légalement mariée à M. Noah Bikié.

Du coup, les enfants sont considérés comme adultérins et n’ont pas droit à l’héritage. En réalité, tout au long du procès devant le TGI du Mfoundi, Mme Mekongo Elisabeth, la grand-mère de Yannick Noah, a prétendu avoir noué devant l’officier d’état civil des liens de mariage avec son défunt époux, sous le régime de la monogamie.

Le 19 novembre 2008, le TGI du Mfoundi a reconnu aux quatre enfants de Mme Essengue, la qualité d’héritiers de leur père et déclaré les 10 enfants cohéritiers de leur défunt père, décédé le 11 avril 1984.

C’est alors que la qualité d’épouse légitime et usufruitière reconnue à Mme Mekongo, la première épouse du feu patriarche, lui sera démise.

Mais la Cour d’appel du Centre va annuler le jugement de novembre 2008 au motif que la « requête civile » de Mme Essengue aurait dû être adressée à la Cour d’appel du centre pour obtenir la rétractation de son arrêt qui confirmait en partie le jugement du TGI de décembre 1995.

Les initiateurs de la requête civile ne se découragent pas pour autant. Ils vont aussi engager d’autres procédures judiciaires. Depuis lors, le procureur général près la Cour d’appel du Centre peine à se prononcer.


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