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François Biba : « Au Cameroun, le gouvernement prend des décisions favorables au décrochage scolaire »

Biba Franc

Dans une tribune publiée sur Facebook, l’honorable François Biba du PRCN s’offusque des derniers résultats aux concours d’entrée en 6e au Cameroun.


Biba Franc
François Biba – capture photo

Depuis la fin de la semaine dernière, les résultats aux concours d’entrée en sixième est disponible. Ce qui frappe est le nombre de candidats admis en 6e pourtant plusieurs candidats ont postulé. Cette situation a créé la polémique sur la toile au point où le député PCRN de la nation s’est exprimé dessus.

« Sous d’autres cieux les gouvernements se battent pour assurer l’éducation et l’avenir de la jeunesse, chez nous l’on prend des décisions favorables au décrochage scolaire, à la délinquance et au banditisme », déclare-t-il dans sa tribune.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

UNE ENTREE EN 6E ET 1ÈRE ANNEE AU GOÛT ACRE

Le 06 juillet dernier, les résultats du concours d’entrée en 6e et en 1ère année étaient disponibles. Ce qui sautait aux yeux c’est la liste très restreinte des admissions de la session 2020.

En effet, dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19, la ministre des Enseignements Secondaires (MINESEC), Mme Nalova LYONGA, a instruit que les admissions ne devraient pas excéder 25 élèves par classe, ni 36 noms sur les listes d’attente.

Alors que le MINEDUB, M. ETOUNDI NGOA annonçait plus de 180.000 candidats qui se sont lancés à l’assaut du concours, l’on ne pourrait que qualifier cette décision d’aventureuse et périlleuse.

1) Que deviendront les candidats recalés? Le 06 juillet selon les résultats publiés,

Lycée de Bafia 300 candidats 106 admissions

Eseka 335 candidats, 80 admissions

Lycée d’Elig Essono 638 candidats pour 150 admissions

Lycée d’Ezezang Mendoum 130 pour 38

Lycée bilingue d’Ekounou 1600 pour 141,… pour ne citer que ces exemples.

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Face à l’incongruité de leur décision le gouvernement se ravise et les effectifs passent à 50 élèves par classe y compris les redoublants. L’on assiste ainsi à un amateurisme à nul autre pareil. Le peuple est transformé en cobaye de laboratoire.

Toutefois le problème demeure:

Que Deviennent Les Recalés?

que fera-t-on des admis au cep qui chercheront a intégrer l’enseignement secondaire?

2) Qu’en sera-t-il- des classes de CM2 car s’y applique également la règle de 25 par classe. Avec les potentiels redoublants, les effectifs à coup sûr seront doublés voire même triplés. Devons-nous les considérer comme les sacrifiés d’un système bancal?

3) cette mesure sera-t-elle appliquée dans les établissements privés? Car tout laisse à croire que les parents désemparés en quête de solution se tourneront vers ce secteur.

Assurément, afin de combler le manque à gagner du fait de la réduction des effectifs, les pensions dans ces établissements connaîtront une augmentation vertigineuse.

Situation à laquelle la MINESEC n’a visiblement pas pensé : Le Bien-Être Du Citoyen Moyen.

A côté de cela, se pose plus que jamais le sempiternel problème d’infrastructures.

Avant de penser cette mesure, il aurait fallu penser d’abord à la construction de nouveaux locaux afin de contenir tous les apprenants quel que soit l’effectif exigé, sans toutefois envoyer à la débrouillardise des milliers d’enfants qui ne demandent qu’à acquérir le savoir.

Tandis que sous d’autres cieux les gouvernements se battent pour assurer l’éducation et l’avenir de la jeunesse, chez nous l’on prend des décisions favorables au décrochage scolaire, à la délinquance et au banditisme.

Au 21e siècle, il est encore des lycées où les encadreurs subissent des effectifs pléthoriques (200 dans une salle de classe) faute d’infrastructures et de personnel.

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En 2016, Jean Ernest MASSENA NGALLE B. MINESEC de l’époque proposait déjà des effectifs à 24 par classes afin d’offrir aux élèves de meilleures conditions d’apprentissage.

Le projet a suivi son instigateur dans les méandres d’un labyrinthe sans issu. Pourtant ses suivants auraient gagné à étudier ce projet et le mettre en marche. On n’en serait pas là aujourd’hui.

Sans toutefois oublier le manque criard d’enseignants et leur mauvaise répartition sur le territoire national. Parce que, évidemment, afin d’encadrer la moyenne de 25 par classe, il faudra procéder au recrutement d’enseignants.

Mme la ministre met en application une mesure et demande par la suite aux responsables d’établissements de lui communiquer avant la rentrée 2021 leurs besoins en infrastructures et enseignants. Fallait y penser avant et se poser la question de la faisabilité dans le contexte camerounais.

Nous sommes une fois de plus face à un exemple de gestion approximative et calamiteuse du gouvernement en place, qui prête le flanc au marchandage des places et même légalise la corruption dans la communauté éducative.

Voici un pays qui va à vau-l’eau.

L’humain Étant Au Centre De Nos Préoccupations, nous appelons le gouvernement à plus de clairvoyance afin de sortir de cet imbroglio dans lequel il se perd et entraîne toute une nation.

Honorable François BIBA


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