TAGNE FOKO MICHEL
On ne le présente plus, sur la scène musicale (culturelle) Camerounaise voire africaine. Il est grand, et pas que de taille, mais aussi de cœur. L’artiste musicien, écrivain, chorégraphe de talent Ayissi Le Duc, de son vrai nom Fouda
Ayissi Luc Séraphin nous a accordé cette interview dans un air pas émoi, mais serein … !
30 ans de carrière, 50 ans d’âge et toujours sur scène. Après sa distinction, du 20 mai au titre de ‘’ Chevalier de l’ordre du mérite Camerounais 2013’’, Ayissi Le Duc s’ouvre à la presse pour la première fois la distinction en main !
« La culture c’est le repas de l’esprit » mtfoko
Bonjour Mr Ayissi, merci tout d’abord d’avoir accepté de répondre à mes questions et permettez moi de vous tutoyer le temps de l’interview. Qui est réellement Ayissi Le Duc ?
Je suis artiste, chorégraphe, danseur, Chanteur, auto-compositeur, interprète et écrivain
pour préparer à bien, cette interview, je me suis permis de donner la parole à quelque Camerounais de France, plus précisément de Paris, on dit de vous : » il est l’un des premiers promoteurs de la musique camerounaise en Occident, « on vous surnomme l’ » homme de toutes les cultures » on dit que vous êtes l’un des costauds de la musique africaine et on vous présente comme un fervent défenseur de la culture nationale sur la scène internationale. Jusqu’ici, on ne parle que des qualifications élogieuses des autres. Comment te définis-tu personnellement ?
J’ai quarante ans de chemin et trente ans de carrière professionnelle. J’ai été initié à la danse traditionnelle, par mon grand-père maternel à l’âge de neuf ans, d’où étant encore élève (étudiant) j’ai compris que l’art et la culture sont les missions de ma vie
Je me définis comme un simple être humain, qui est né dans une famille où la culture est innée (c’est un don de Dieu).
Quel regard as-tu sur le bikutsi de maintenant ?
Aujourd’hui, je peux dire que chacun fait de lui ce qu’il pense. Je prends l’exemple sur moi-même je sais que l’art (la culture) est sacré par rapport à mon expérience. Je suis conscient que je représente tout un état de culture de mon pays et de l’Afrique en général.
Je profite de l’occasion pour vous interpeller en disant qu’il y a plusieurs conceptions du bikutsi c’est-à-dire :
– il y a le bikutsi qui a le sens du civisme morale (un bikutsi noble qui parle du sens de la vie quotidienne, de l’amour et de tout ce qui peut être lié dans l’amour de l’être humain)
– de l’autre côté, il y a ceux qui font du bikutsi un domaine d’abattoir où on ne sait plus Qui est qui dans l’art du bikutsi…
Ce que je veux dire par là, c’est que je pense que, pour la sauvegarde de notre patrimoine culturelle du Cameroun, il faut le respect de notre art et culture que les désordonnés, prennent conscience et qu’il étudie leur parole avant de les chanter sachant qu’on a la responsabilité d’éduquer une jeunesse qui est appelée à émerger demain … ! Car cette jeunesse est le Cameroun d’aujourd’hui et fera aussi le Cameroun de demain
Présente-nous, ton dernier album ?
Mon dernier album c’est un maxisingle que j’ai dédié à l’amour de l’humanité et le nom de l’album c’est soûl bikutsi et les » neuf choeurs angéliques », je veux dire par là, le bikutsi de l’esprit et de l’âme par une musique qui élève, qui éveille, qui éclaire les êtres humains
Dans quel genre d’atmosphère ou dans quel esprit, as-tu écris les paroles de la belle chanson : « Je m’engage » issue de ton dernier album ?
Je suis inspiré par l’esprit divin, c’est pour ça que j’ai choisi le nom soûl-bikutsi et les »neuf chœurs angéliques ‘’, car pour moi, elles signifient les voix intérieures
Quels messages veux-tu ou voulais-tu partager avec cet album ?
Le titre phare de l’album qui est « je m’engage » parle d’un engagement en Amour où en amitié que l’être humain peut prendre vis-à-vis de l’autre.
La vie quotidienne, c’est un engagement en toute chose : amour, travail, société, entreprise, mariage, amitié, rencontre etc….
Amazing (comme dirait un anglophone), as-tu fais philosophie ?
La philosophie est empruntée du vocabulaire occidental. En Afrique, nous savons que l’homme est habité par la sagesse qui est un don, une connaissance spirituelle « Guide de l’Homme »
Parle-nous de ton œuvre littéraire « Mebegue« (sortit en 2004) et l’ »art de la danse et Spiritualité » (2009) ?
Mebegue, c’est le titre que j’ai donné à mon premier livre édité par l’édition panthéon de paris. Ça parle de la sagesse et de la vie quotidienne, car avant que les religions viennent dominer nos ancêtres Bétis, nos ancêtres appelaient Dieu ‘’mebegue’’ qui veut dire la connaissance qui est en soi car Dieu n’est pas autre chose que soi-même.
Et mon deuxième livre édité par les éditions de l’harmattan de paris parle cette fois-ci de la spiritualité universelle, car c’est les religions qui font les clans, le spirituel est unique et universel
Parle-nous de ton association « les Champs du futur » quelles sont ses actions, à quels buts elle a été crée etc… ?
Les champs du futur c’est une association humanitaire à but non-lucratif qui œuvre aussi dans le culturel (l’échange interculturel) son siège est à Paris
Elle a œuvré et continue à œuvrer pour aider les compatriotes à s’aider eux-même.
Quels sont les projets futurs d ‘Ayissi Le Duc ?
Je viens de créer une fondation au Cameroun qui s’appelle Otitié qui signifie étoile, nous sommes en ce moment en plein projet de construction d’une Académie d »’arts et cultures Ayissi Le Duc » sur un terrain de plus d’un hectare.
En même temps, je profite dès que le temps met permis pour faire des tournées quand je suis invité à l’international (je continue à porter les drapeaux du Cameroun hors des frontières pour montrer qu’il existe un pays remplie de richesse »qui est le Cameroun »)
Tu as fêté, ton 30e anniversaire de carrière l’année dernière. Dis-moi, qu’est-ce que ça fait, quand on a 30 ans de carrière ?
Oulala, 30 ans de carrière, déjà ce n’est pas donné, c’est une grande gratitude que le Ciel m’accorde, car j’ai eu 50 ans d’âge au même moment.
Je les ai fêtés à grand-cœur, au Cameroun pendant une semaine à l’hôtel Hilton de Yaoundé !
À l’occasion de la fête du 20 mai, le Cameroun t’a gratifié en t’élevant au titre de »Chevalier de l’ordre du mérite « Camerounais » » Qu’est que ça fait ?
Je ne peux qu’être à mon tour, très honoré de cette reconnaissance. J’en suis ravi et jusqu’à présent encore émue car j’ai été patient pendant 30 ans de carrière… !
Donc comme conseil mes frères, sœurs, l’Amour, la foi, et la patience paye !
Merci à son excellence monsieur Paul Biya président de la république du Cameroun
Quels sont tes meilleurs souvenirs dans le domaine culturel ?
Pour moi, tous les souvenirs sont meilleurs car j’ai travaillé avec beaucoup d’artiste international et j’ai rencontré des grandes personnalités du monde, j’ai un grand souvenir de l’amour de mes parents et grand-parent sans oublier tous les camerounais et les amis d’ailleurs.
Avec quels artistes as-tu travaillé jusqu’à maintenant ?
J’ai commencé à bosser avec des artistes nationaux et ensuite internationaux : Toto Guillaume, Galle jojo, Sale John, Axel Muna, Tokoto ashanti, Marthe Zambo, Anne marie Nzié, Govinal, Titi Edima, Eteme Queen, Julia Young, Manu Dibango, Yannick Noah (Saga Africa d’où j’ai participé à la chorégraphie et à la promotion télévisée de l’album), Black box etc…
Quels sont les artistes qui ont eu la chance ou l’immense privilège d’être initiés par toi, aux valeurs culturelles que tu prônes par la danse et ect… ?
Oufffff beaucoup d’artiste, en commençant par la famille c’est-à-dire, Chantal Ayissi, Imane Ayissi et ensuite Nyakam merlin, Solange Anaba etc…
Je continue toujours à leur souhaiter une bonne réussite… !
Quel message veux-tu partager avec la jeunesse ?
Je ne peux que leur demander, un état de penser correct, parole juste, action droite !
NB : vu que la jeunesse ne baisse pas les bras, je ne les encourage pas à se lancer dans la facilité ; qu’il aide les gens à les aider à s’aider eux-mêmes
Quels conseils veux-tu partager avec tes fans et lecteurs ?
L’amour l’humilité la connaissance qui libère le respect de soi et de l’autre.
Paris – Juillet 2013.
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