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Tribune : « Il faut arrêter de réduire Nathalie Koa à son passé, à son corps et au sexe »

NK KOAH

L’interdiction d’une conférence à laquelle Nathalie Koah a été invitée à l’Université catholique d’Afrique Centrale (UCAC), a donné lieu à des débats houleux au sein de l’opinion publique. Alors certains camerounais trouvent la décision du Recteur de cette institution juste, d’autres estiment que l’ex petite amie de Samuel Eto’o doit être reconnue socialement pour ce qu’elle est devenue à savoir : une femme d’affaire et influenceuse d’envergure. Du même avis que la seconde catégorie de personnes, Boris Bertolt a commis ce lundi 22 mars 2021, un texte dans lequel il invite les détracteurs de NK à changer de point de vue vis-à-vis d’elle.


NK KOAH
Nathalie Koah (c) Droits réservés

Une société qui veut progresser est une société de tolérance, mais également qui sait innover, qui respecte les hommes et les femmes, qui sait tirer profit des réussites. Et non celle qui vit en permanence sur son passé.

Or tout se passe comme si Nathalie Koah n’a plus droit à la vie parce qu’elle a eu par le passé des relations sentimentales sulfureuses. Pour cela une catégorie de camerounais réduisent sa vie à sa sexualité d’il y a 10 ans.

Non. Chacun de nous a une vie. Chacun de nous fait des erreurs. Chacun de nous a déjà fait face à des difficultés. L’important c’est de savoir les surmonter et d’en tirer profit.

Nathalie Koah a traversé une période de sa jeunesse où elle s’est retrouvée sur les feux des projecteurs du fait de sa relation avec une star. J’ai moi-même médiatiquement défendu cette star. Mais j’estime qu’après cet épisode on ne saurait réduire l’intégralité de sa vie à son corps.

Le vrai problème c’est que nous vivons dans un pays où beaucoup d’hommes ont encore du mal à envisager la réussite économique d’une femme. La femme est principalement réduite à son corps et à son sexe. Les hommes continuent de penser avoir le monopole de la réussite économique. La réussite des femmes sur les champs économiques est régulièrement associée à leur pouvoir à satisfaire les désirs sexuels des hommes.

Nathalie Koah après ces événements passés a su tirer profit. Elle a déployé son génie pour devenir entrepreneur. Elle emploie de dizaines de camerounais. La réussite est d’abord mentale avant toute chose. Elle a réussi là où beaucoup ont échoué. Au lieu de s’apitoyer sur son sort elle a trouvé en elle les forces, les énergies pour transformer des handicaps en atouts.

Je prendrais l’exemple de Kim Kardashian milliardaire et très influente aux Etats-Unis. Elle n’est plus réduite à sa sextape, mais est à la fois une femme d’affaires. Kim Kardashian a utilisé son influence pour contraindre Donald Trump à libérer des dizaines de femmes y compris noirs dans les prisons.

Vous ne pouvez pas continuer à enfermer les femmes sur leur passé. Vous ne pouvez pas continuer à limiter les femmes à leur corps et au sexe pour masquer vos difficultés d’affirmation de votre masculinité dans un contexte où les femmes investissent les secteurs traditionnellement dévolus aux hommes.

Nathalie Koah a une histoire comme tout le monde. Un passé comme tout le monde. Sa vie ne saurait se limiter à ces épisodes. Aujourd’hui, elle a surmonté les péripéties de la vie pour utiliser ses forces afin d’investir l’entreprenariat.

C’est la capacité à surmonter des difficultés qui fondent la réussite. Sortez de votre archaïsme intellectuel, mental, sexiste et patriarcal et laissons les femmes se déployer. La puissance d’une société contemporaine se juge également au niveau de libertés et de réussite dont jouissent les femmes.


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