in

Wilfried Ekanga : « Qui vous a dit qu’on est pressé de revenir dans un pays où un banal super marché est devenu un centre touristique d’attraction ? »

Claude Wilfried Ekang

Le militant du MRC a répondu aux Camerounais qui lui interdisent tout retour au Cameroun, dans une tribune qu’il a intitulée le « Négociations : le Syndicat des Malfrats ».


Claude Wilfried Ekang
Wilfried Ekanga (c) Droits réservés

Dans cette sortie épistolaire parvenue à la rédaction de Lebledparle.com le 15 décembre, l’analyste politique dénonce la supériorité des dépenses prévues par l’Etat en 2021, par rapport au budget récemment votée par le Parlement. Un Etat de fait qui n’est pas sans favoriser les détournements de fonds au sein du gouvernement tout en maintenant une population amorphe dans la précarité. Lebledparle.com vous livre ci-dessous, l’intégralité de son texte.

Le Syndicat des Malfrats

Selon la loi des finances récemment votée par le parlement, le budget des dépenses de l’Etat camerounais pour 2021 s’élève à 4 865 milliards de francs CFA. Les recettes attendues (dons inclus) se situent quant à elles à environ 3 456 milliards. Ce qui nous donne un déficit effrayant d’environ 1 409 milliards.

Le déficit désigne l’écart négatif entre ce que vous gagnez et ce que vous dépensez. C’est-à-dire que si ton salaire mensuel est de 500 FCFA et que tu dépenses 2 000 FCFA pendant les fêtes de décembre pour séduire « Bae », ton déficit sera de 1500 FCFA. Pour faire simple, tu as plus de sorties que de rentrées d’argent. A l’échelle nationale, cela signifie simplement que le Cameroun est dirigé par des ectoplasmes qui vivent au-dessus de leurs moyens.

C’est le Syndicat des Malfrats

Par exemple : pour 2021, il est prévu que les fonds alloués aux dépenses en carburant notamment, passent de 31 milliards à 35 milliards (soit une augmentation de 4 milliards). En d’autres mots, un personnage comme Manaouda Malachie estime donc que les 600 millions qu’il dépensait déjà pour le carburant dans son seul ministère ne sont même pas suffisants !

Les choses deviennent encore plus démoniaques lorsqu’on examine le montant des frais de représentation et de mission (c’est-à-dire l’argent qui servira à payer les voyages des délégations de 100 personnes pour des virées inutiles à Paris ou en Chine). Ici les fonds passent de 58 milliards sur l’année écoulée (ce qui est déjà colossal) à 70 milliards en 2021. Une augmentation de 12 milliards donc, juste pour faire la fête. Quelle guigne !

L’on constate alors que malgré l’énorme trou dans le budget en raison des faibles recettes, ce Syndicat macabre a décidé de grossir encore ses dépenses, et ce non pas pour des domaines créateurs de richesses, mais sur des pôles de jouissance insipides comme à son habitude. De vrais ectoplasmes !

A noter que 70 milliards, c’est plus élevé que le budget de la justice et même le triple du budget du ministère des affaires sociales ! On comprend pourquoi ils emprisonnent des fous et des femmes de ménage dans ce pays malade.

C’est un gang

Depuis l’avènement de Biya, la balance commerciale (c’est-à-dire le solde général entre les recettes d’exportation et des dépenses d’importation) n’a cessé de dégringoler, jusqu’à devenir continuellement déficitaire. Vous aurez un mal fou à trouver une année biyayiste où le Cameroun a vendu plus qu’il n’a acheté. Vu que le pays ne produit quasiment rien et compte uniquement sur la vente des récoltes de rente (cacao, café …) et du pétrole brut pour avoir des sous, la pauvreté générale est assurée jusqu’en 2035 !

De ce fait, quand Biya vous parle d’émergence, soit il enfume savamment ses adeptes, soit-il ne comprend lui-même rien à la moisissure qu’il raconte !

La crise du Coronavirus ayant conduit à une forte diminution de la demande internationale en brut, le Cameroun avait déjà perdu 79,4 milliards de FCFA de recettes pétrolières au premier semestre 2020. Cela représente une perte de 28,7% par rapport à l’année 2019 sur la même période, et c’est le ministère des finances lui-même qui l’avoue !

Ce qui n’empêche pas Motaze et tout leur Syndicat de Malfrats de manger encore plus qu’ils ne cultivent, dans une mafia sans commune mesure.

Des écailles brouillent la vue

Je suis amusé par deux types de Camerounais : ceux qui – par je ne sais quel miracle – pensent nous distraire avec des ragots de bidonville (parce qu’ils n’ont pas le niveau pour les grands sujets), et ceux qui nous disent : « tente de remettre les pieds au Cameroun ! ». Mais qui vous a dit que nous sommes pressés de revenir là où 90% de la population n’a jamais pris d’escalier roulant ou d’ascenseur, et où un banal supermarché est devenu une attraction touristique ?

Au contraire, nous avons choisi librement de sacrifier une partie de notre quotidien et de notre tranquillité pour ouvrir les yeux des gens qu’un syndicat de Malfrats a imbécilisé pendant deux générations entières. Dans ces pays industrialisés où nous sommes, même un sans-abri prend chaque jour l’escalator, le métro, le tramway, l’autoroute ou l’ascenseur, et est soigné dans des hôpitaux suréquipés.

C’est d’ailleurs pour ça que la quasi-totalité des biyaïstes de la diaspora préfèrent y rester, plutôt que de revenir s’installer avec vous « à la maison » où tout est censé être parfait. Vous n’avez jamais trouvé cela étrange ?

En bref

Pendant que tu te demanderas comment offrir à « Bae » un tour de soya chez Moussa, les membres du Syndicat des Malfrats n’auront qu’eux, aucun problème à louer une belle suite d’hôtel à la concubine pour la nuit du réveillon avec les frais de mission. L’argent de tes impôts est entre de bonnes mains (Ou entre de bons seins, c’est selon).

 


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fabrice Ondoa NoI

Licencié par KV Ostende, Ondoa souhaite attaquer son ex club en justice

Le gouverneur de Nord-Ouest suspend les activités Médecins sans frontières