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Clientélisme autour de l’octroi des polices d’assurance au Cameroun (Enquête)

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Le constat est d’André Léopard Onana. Dans une enquête dont Lebledparle.com vous propose ci-dessous l’intégralité, le journaliste effectue une incursion dans le secteur des assurances, théâtre de nombreux enjeux mais aussi d’irrégularités au Cameroun.

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Les assurances pointée du doigt (c) Droits réservés

L’attribution des marchés d’assurance aux entreprises Activa Cameroun et NSIA de la Côte d’Ivoire fait des gorges chaudes dans le milieu des professionnels des assureurs africains.

Au Cameroun l’on n’a souvent coutume de dire que si on t’explique le Cameroun et que tu comprends ce qu’on t’a mal expliqué. L’adage trouve son pesant d’or sur cette affaire de coptage dans l’attribution des polices d’assurances de la société Nationale de Raffinerie du Cameroun et les entreprises d’assurances Activa Cameroun et NSIA entreprise d’assurance basée en Côte d’Ivoire. En effet, la direction générale de cette entreprise et les compagnies d’assurance se sont retrouvées en procès, chacun accusant l’autre camp de tous les soupçons de corruption et de dilapidation de deniers publics. Mais derrière cette confusion, la justice soupçonne une « véritable machine à détourner des polices d’assurance » – des milliards de Fcfa étant en jeu.  À l’époque, les langues soutenaient que la Sonara n’avait pas renouvelé certaines de ses polices d’assurance, en omettant de le faire pour les plus importantes. C’est pour cette raison que, outre les compagnies d’assurances (notamment Activa et Insia ayant la Sonara comme cliente) qui seront pointées du doigt dans ce sinistre, les principaux responsables de ce démembrement de l’Etat n’échapperont pas aux auditions, notamment le directeur de l’Exploitation, Louis-Marie Tiako ; le chef du projet phase 13, Derrick Takere ; la responsable Finance et Comptabilité, Veronique Nkengue ;  le responsable de la Maintenance, Alain Wa Londa ; et  le responsable Qualité, hygiène, sécurité, environnement et inspection, Mohaman Nayelwa. Aujourd’hui, beaucoup d’observateurs n’arrivent pas à comprendre que l’affaire Sonara qui devrait faire changer la barque, bat son plein, l’on retrouve encore les mêmes compagnies en train de rafler les contrats dans les sociétés d’Etat, au su de tous. A l’observation dans cette affaire, l’on peut comprendre qu’au Cameroun, il est désormais inutile de passer un appel d’offre pour soumissionner à un projet car les individus tapis dans l’ombre et au bénéfice de leurs intérêts occultes parviennent toujours à détourner les marchés publics afin de forcer la place à leurs clients pour leur pourcentage en fin de compte. L’on pourrait même dire que, l’obligation de transparence qui existait jadis dans les procédures de passation d’un contrat d’assurance a laissé la place à la corruption, le favoritisme, le népotisme et le clientélisme qui gangrènent la société camerounaise actuellement laissant place à la mauvaise gouvernance. Comment des sociétés d’assurance accusées de mauvaise gestion et trainées en justice parviennent une fois de plus à gagner des marchés publics dans les entreprises publiques au Cameroun ? « Si des sociétés comme Activa et Insia sont en encore procès avec la Sonara, il est inconcevable qu’on les retrouve en première ligne dans d’autres démembrements de l’Etat à l’instar du Port autonome de Douala, et autres sociétés à capitaux publics», explique un expert.

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Selon certaines sources, ses sociétés d’assurances continuent de même à trouver des contrats dans les certaines sociétés d’Etat du Cameroun grâce à leur force de coptation par certaines hautes personnalités et membres du gouvernement qui les soutiennent au prix de leur pourcentage dans l’attribution des marchés d’assurances. « Dans ce clair-obscur mafieux, comment ne pas s’interroger sur le quasi monople de ces mêmes structures privées et étrangères, dans l’attribution des polices d’assurance, elles qui n’arrivent pas à payer les sinistres. IL est démontré que, dans le cas de Activa et Insia, que ces deux compagnies continuent de bénéficier des soutiens au ministère de l’Eau et de l’Electricité. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir comment la compagnie Nsia a facilement décroché un contrat d’assurance  la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel)», lâche un employé de la Sodecoton qui se souvient également que cette entreprise ivoirienne a désormais une offensive très poussée auprès de plusieurs sociétés étatiques camerounaises. 

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Pour mémoire, le programme d’assurance de la Sonara comprend en moyenne 33 polices d’assurance et couvre tous les risques auxquels sont exposés toute raffinerie ainsi que son personnel notamment les risques pétroliers, maritimes, environnementaux, sociopolitiques, de guerre et de responsabilité. Soulignons également qu’à la Sonara, les polices ont été regroupées en cinq lots qui couvrent le patrimoine, les chantiers et les projets, les facultés de transports et le brut, les équipements et les pièces de rechange, les risques de responsabilité civile et le parc automobile, les engins de chantier et les véhicules de mission.


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