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Cameroun : Suite au décès de Me Sylvain Souop, à l’assassinat d’un enseignant à Nkolbisson, Viviane Ondoua Biwolé exprime son ras-le-bol

Ondoua B

Vivianne Ondoua Biwolé exprime son courroux face aux phénomènes horribles qui accablent la société camerounaise depuis un certain temps.

Ondoua B
Pr Viviane Ondoua Biwolé (c) Droits réservés

Le phénomène de mort suspecte, mieux encore de « crime rituel » comme le désigne l’experte en management public est une gangrène qui afflige les familles. Les crimes rituels de Mimboman en 2013 ou encore les « morts/crimes rituels » de Nkolbisson en disent long.

Dans le même registre de la tragédie, la semaine du 13 janvier a été marquée par la disparition subite de certains compatriotes : Kévin Boris Njomi Tchakounté assassiné par Brice Bissé Ngosso, l’un de ses élèves en classe de 4ème au lycée de Nkol Bisson.

Bien plus, Me Sylvain Souop, avocat au barreau du Cameroun s’est éteint au Centre des Urgences de Yaoundé(CURY). Sa mort fait encore couler beaucoup d’encre et de salive.

Face à tous ces drames, l’enseignant à l’Université de Yaoundé 2-Soa pense que « Nous devons objectivement et sans complaisance questionner nos processus institutionnels, sociaux et communautaires. Nous avons dépassé le stade des ‘’faits divers ‘’ ».

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la publication du Pr Viviane Ondoua Biwolé sur sa page Facebook.

 

 Que leur mort nous serve à quelque chose, de grâce !

Que nous dit la mort de maître SOUOP ?

Que nous dit la mort du jeune enseignant tué par son élève ?

Que nous disent les morts/ crimes rituels de Nkolbisson ?

Que de scandales !!!!

Je suis sans voix devant ces différents cas qui concernent notre quotidien, notre éducation et notre sécurité. Nous fréquentons tous les hôpitaux, les écoles, les lieux publics, les quartiers. Comment rester indifférents à ces évènements ?

 Nous les avons tous côtoyés de façon directe, indirecte ou virtuelle : maître Souop, mon voisin de bureau depuis 2014 nous a très souvent gratifiés de ses blagues et de sa bonne humeur. L’enseignant comme tous les enseignants a partagé son savoir, nos voisines de Nkolbisson nous ont vendu des avocats, nous ont servi à boire et nous ont esquissé un sourire et parfois des bouderies !

 Oui il s’agit de nous, de vous, de tout le monde ! Si la mort de maître Souop reste relativement discrète pour certains, celles de l’enseignant et des femmes de Nkolbisson sont d’une violence inexplicable. Nos sociétés ont-elles lâché leurs gardes fous ? Quels sont les points de contrôle ? Les points de vigilance ? Quelles sont les réponses institutionnelles à ces phénomènes ? Quelles sont les réponses sociales ? Quelles sont les réponses communautaires ? Quelles sont les réponses individuelles ?

Une grande partie de nos vies prend place dans un contexte d’organisation, nous vivons dans des sociétés d’organisation. On naît dans une organisation, l’école qui nous accueille quelques années plus tard est une organisation, l’hôpital que nous sollicitons tout au long de notre vie en est une autre, nous mourrons très souvent dans cette organisation, qui nous conserve un moment avant que le service de pompes funèbres s’occupe de nos restes. Lui aussi est une organisation.

 En tout temps, les organisations et les dirigeants qui les gèrent sont responsables de l’équilibre et du bien-être de la société. Questionnons la qualité de nos décisions, de nos organisations, l’Homme que nous sommes dans nos actions quotidiennes, sommes-nous des Hommes de grandeur ou de décadence ? Là est le nœud du problème.

Sans exagération ne faut-il pas organiser un « grenelle de la santé » ? « Un grenelle de l’éducation ? « Un grenelle de la sécurité » ? Sinon après l’indignation que fait-on ? Il est temps d’agir, de dire NON NON et NON ! Il y a des sujets au-dessus des enjeux partisans, il y a des sujets qui interpellent la République, c’est-à-dire nous collectivement et individuellement.

Les évènements décriés sont le fait de l’action des humains, ils doivent disparaître par celle des mêmes humains. Nous devons objectivement et sans complaisance questionner nos processus institutionnels, sociaux et communautaires. Nous avons dépassé le stade des « faits divers » !


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