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Ndoumbe Dibobe : « Il y a des morguiers qui faisaient des trafics sur les corps à l’hôpital Laquintinie »

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Ndoumbe Dibobe, plus connu sous le nom de « Ndoumbé le morguier », était sur les antennes de la radio privée, ABK Radio mercredi 4 décembre 2019. Lui qui a travaillé pendant 27 ans comme croque-mort principal à l’Hôpital Laquintinie de Douala a fait des révélations inquiétantes au cours de l’émission ABK Matin.

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Ndoumbe Dibobe (c) Droits réservés

Cet ancien croque-mort désormais à la retraite est revenu sur son ancien métier, pour expliquer les pratiques mystiques qui ont cours dans les morgues au Cameroun : « J’ai porté les dreadlocks pendant 38 ans. J’ai été chauffeur de Lapiro de Mbanga, j’ai été garde des médecins, vigile à l’hôpital pendant 04 à 05 ans, puis adjoint d’hygiène, ensuite responsable de la propreté et hygiène à la morgue de l’Hôpital Laquintinie et une fois qu’on m’a proposé d’être morguier, j’ai accepté. J’ai été croque-mort pendant 17 ans et je n’ai jamais vu un mort se réveiller. Je dormais à la morgue au milieu des corps. Je n’ai jamais eu des écorces (gris-gris) dans ma vie. J’ai travaillé avec la foi. Je n’ai jamais mis les gants, ni le masque pour faire mon travail de morguier », raconte-t-il.  

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Dans la suite de son intervention, il reconnait l’existence de certaines pratiques à l’instar des trafics d’organes dans les morgues. L’ancien croque-mort révèle que tous ceux qui se sont essayés dans ces pratiques malsains ont été récompensés à la hauteur de leurs actes : « Il y a des morguiers qui faisaient des trafics sur les corps à l’hôpital Laquintinie, mais ils ont subi des conséquences. Je n’ai jamais fait de trafic d’organes à l’Hôpital Laquintinie. C’est officiel. Quand on entre à la morgue on toque 03 fois parce que l’homme qui est mort se repose, mais son esprit est là. C’est interdit de pleurer à la morgue parce que les esprits sont là et les pleurs font fuir l’esprit qui veut le calme. Il y a un inspecteur de police que j’ai sauvé à la morgue. Il vit encore jusqu’aujourd’hui et est en service à Ngaoundéré. On l’avait emmené et j’ai refusé de lui injecter du formol. Puis j’ai interdit les pleurs et chassé tout le monde. Je lui ai parlé et 30 minutes après, il s’est réveillé ».

 Concernant son départ en retrait anticipé, il s’explique « Je n’ai jamais été suspendu de l’hôpital Laquintinie en 17 ans. C’est l’AVC qui m’a fait laisser mon travail ».

 S’agissant de ses relations avec les morts : « Je cause avec les morts jusqu’aujourd’hui parce que c’est un don. Je n’ai pas de totem, ma puissance vient du ciel. Je suis le père des morguiers, j’en ai formé plusieurs. Je ne porte plus des rastas, mais je suis rasta dans l’esprit ».

Il réclame en fin sa pension retraite : « Depuis 17 ans, que je suis en retraite je n’ai rien perçu comme pension retraite. J’ai fait des tours à Yaoundé (au ministère de la Fonction publique) sans succès », indique-t-il.


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