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Crise anglophone : Le gouvernement annonce que les élèves vont reprendre le chemin de l’école au Nord-Ouest et Sud-Ouest

point de presse mincom

Ce lundi 26 août 2019, le gouvernement a donné un Point de presse sur la rentrée scolaire et les conditions de cette rentrée dans certaines régions du Cameroun. Ce Point de presse s’est tenu à l’auditorium du ministère de la Communication. Cette communication gouvernementale a vu la présence les ministres en charge de la Communication, l’Enseignement Supérieur, l’Éducation de base ainsi que les secrétaires d’État auprès d ministres des enseignements secondaires et de l’Éducation de base.


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Les ministres au point de presse du gouvernement – DR

Contrairement à ceux qui pensent que la rentrée scolaire n’aura pas lieu le lundi 2 septembre prochain dans les régions anglophones, le gouvernement dit avoir pris des mesures pour sécuriser la rentrée scolaire. « Tout est mis en œuvre, d’abord au plan sécuritaire, pour garantir le bon déroulement de la rentrée et l’année scolaires, mais aussi s’agissant des préparatifs d’ordre administratif et technique », a déclaré le Mincom au cours du point de presse.

« Le gouvernement tient, dans cette perspective, à rassurer les populations quant aux mesures prises par les autorités administratives et nos forces de défense et de sécurité, pour créer les conditions propres à garantir une rentrée des classes sécurisée, en dépit des menaces de toute nature que les hors-la-loi sécessionnistes continuent de proférer à l’endroit des populations ainsi que des élèves et des étudiants », ajoute René Emmanuel Sadi.

Selon un récent rapport du Fonds des Nations unies pour l’enfance 4 400 écoles ont fermé dans le Nord-ouest et le Sud-Ouest du Cameroun à cause de l’insécurité observée dans les deux régions depuis octobre 2016.

mincom discours

Je vous remercie de votre présence à cette conférence de presse conjointe, centrée sur la rentrée scolaire, et singulièrement, sur la mobilisation nationale, en vue de la sauvegarde du droit d’aller à l’école, pour chaque enfant des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Je me réjouis particulièrement, d’accueillir dans cette Salle Auditorium du Ministère de la Communication, les Membres du Gouvernement auxquels incombe la responsabilité directe de l’éducation, de la formation et de l’encadrement des jeunes apprenants, aussi bien au niveau de la base, du secondaire, que du supérieur.

Aussi, m’est-il agréable de souhaiter une cordiale bienvenue à Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement Supérieur, le Professeur Jacques FAME NDONGO, à Monsieur le Ministre de l’Education de Base, le Professeur Laurent Serge ETOUNDI NGOA, à Madame le Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Éducation de Base, Mme KILO Vivian ASHERI, à Monsieur le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Enseignements Secondaires, Chargé de l’Enseignement Normal, Monsieur Boniface BAYAOLA.

➢ Excellences, Mesdames, Messieurs ; Nous nous retrouvons ici pour évoquer une échéance toute proche, la rentrée des classes sur l’ensemble du territoire national, et principalement, dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Comme dans tous les pays du monde, il s’agit d’un enjeu capital, un temps fort dans la vie d’une Nation, une préoccupation majeure pour tous, pour les enfants, les parents, le Gouvernement, dans la mesure où c’est à l’école et par l’école, que l’on forme celles et ceux qui, au travers des générations successives, vont contribuer à l’œuvre de construction nationale. De toute évidence, sans l’école, point d’avenir, peut-on affirmer sans ambages. C’est dire toute l’importance que revêt la présente Conférence de presse.

Du reste, pour en prendre toute la mesure, j’aimerais rappeler quelques dispositions de notre Constitution et des Conventions Internationales en la matière. Les Points 17 et 18 du Préambule de la Constitution du Cameroun, stipulent en effet ce qui suit : « La Nation protège et encourage la famille, base naturelle de la société humaine. Elle protège la femme, les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées » ; « L’Etat assure à l’enfant le droit à l’instruction. L’enseignement primaire est obligatoire. L’organisation et le contrôle de l’enseignement à tous les degrés sont des devoirs impérieux de l’Etat. » Par ailleurs, la Convention Internationale relative aux droits de l’enfant, entrée en vigueur depuis le 02 Septembre 1990, dispose entre autres, en son article 18, que « les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation, en vue d’assurer l’exercice de ce droit progressivement et sur la base de l’égalité des chances.»

A l’aune de la Loi fondamentale et de la Convention que je viens de rappeler, il est clair que la paralysie de l’activité scolaire observée dans les deux Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, depuis de longs mois, du fait des exactions inadmissibles des bandes armées de la nébuleuse sécessionniste, et qui a rendu les établissements scolaires et universitaires totalement ou partiellement inaccessibles aux élèves, aux étudiants et au personnel enseignant et d’appui, constitue, non seulement, des violations flagrantes des dispositions pertinentes des lois et règlements de la République, mais aussi, de véritables transgressions des conventions internationales relatives au droit de l’enfant à l’éducation. Tout a été mis en œuvre par ces bandes de hors la loi, pour entraver le bon déroulement des activités dans les divers ordres d’enseignement dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, tout au long de l’année scolaire et académique 2018 / 2019, qui vient de s’achever. Des mots d’ordre de grève ont été lancés, des menaces de toutes sortes ont été proférées à l’endroit des populations, des agressions physiques ont été commises sur des jeunes scolaires et des étudiants.

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Des bâtiments et des établissements scolaires entiers ont été détruits ou incendiés. Les populations ont été terrorisées et de nombreuses familles ont fini par sombrer dans une psychose généralisée, qui a entrainé un mouvement de désertion des jeunes scolaires et des étudiants. Pour tout dire, le tableau général récapitulatif des exactions commises par les sécessionnistes contre le système éducatif dans les deux régions ces douze derniers mois, est à tout le moins insoutenable. Les faits sont là qui parlent d’eux-mêmes, révoltants, et le Gouvernement se doit en pareille circonstance de mettre à la disposition de l’opinion, quelques éléments indicatifs de la gravité de la situation sur le terrain. A cet égard, il convient de relever par exemple, et à titre d’illustration, que vingt-sept attaques terroristes ont été perpétrées contre le système éducatif dans les Régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, entre le mois de Janvier et le mois d’Août 2019.

Par ailleurs, au courant de l’année académique 2018 / 2019, l’on a enregistré un total de dix-neuf enseignants et cinquante-huit étudiants kidnappés, dans les universités de Bamenda et de Buea. L’enlèvement suivi de l’assassinat par décapitation du nommé WOUNTAI VONDOU Olivier, Professeur d’histoire-géographie au Lycée de Nitop, par Bamenda, le 21 mai 2019, est encore présent dans tous les esprits. La liste est longue, il faudrait de longues heures pour énumérer toutes les exactions et toutes les abominations perpétrées par ces bandes armées sécessionnistes, qui dénotent une sauvagerie et une barbarie innommables !

Je puis néanmoins citer, sans être exhaustif, d’autres actes désolants : – le 22 janvier 2019 : des sécessionnistes ont tiré à balles réelles sur des élèves de l’Ecole Presbytérienne d’Azire. Deux de ces élèves, qui revenaient des classes, ont été grièvement blessés ; – le 03 février 2019 : des actes de vandalisme ont été commis dans des bureaux à l’ENIET / GTTS d’Oku et à l’ENIEG de Njinikedjem. Au cours de cette attaque, du matériel et des outils pédagogiques, dont des ordinateurs, ont été emportés. Ladite attaque, en créant une panique généralisée dans la zone concernée, a entrainé l’arrêt temporaire des cours, dans plusieurs établissements scolaires, ainsi que la fermeture des internats, notamment dans les établissements confessionnels du Département du Bui.

– le 25 février 2019, des insurgés sécessionnistes ont provoqué un départ de feu au collège Espoir et à l’APAWYS Secondary School. – le lendemain, 26 février, d’autres bandes armées se sont introduites dans l’enceinte du Lycée de Santa, semant émoi et désolation, et emportant nombre d’effets appartenant aux élèves, dont des sacs de classe, des livres et autres fournitures scolaires. – Le même jour, une attaque à main armée a été perpétrée contre l’ENIET de Mbengwi, avec d’importants biens emportés. Du 04 février au 25 août 2019, de nombreuses autres exactions vont être commises contre des sites scolaires et universitaires dans ces deux régions, au nombre desquelles, et entre autres : – L’attaque du CES d’Atcha et de l’Ecole primaire du village Mbam, dans le Département du Bui, établissements érigés par la suite, en postes de commandement des bandes terroristes ; – Des incursions opérées dans les établissements scolaires du village Mbouh par Bangem dans le Kupe Muanenguba ; l’incendie des salles de classe du Lycée de Batoke à Kumba ; des tirs dirigés contre des étudiants de l’Université de Buea ; l’incendie du Presbyterian High School ; le viol de deux élèves qui revenaient de Mundemba après les examens du « First Leaving Certificate » ; l’incendie de l’école primaire publique islamique de Marem.

A cela s’ajoutent de multiples prises d’otages, généralement suivies d’assassinats de personnels éducatifs. Il en est ainsi des cas d’enlèvement, sur la même période, des proviseurs des Lycées de Mbiame, Bamenap, Bakingui, Bamenyam et Mudeka. L’enlèvement du Proviseur du Lycée Bilingue de Ntamouloun, ainsi que de dix-huit élèves et quatre encadreurs du Collège Catholique de Jakiri ; des étudiants de l’Ecole Normale de Bambili au cours de leur stage académique aux Lycées d’Atiela et Nitob ; de deux étudiants de l’ENSET de Kumba, à l’entrée de leur campus ; de plusieurs enseignants de la National Polytechnic School de Bambui ; d’une étudiante de la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université de Buea. Ainsi que l’enlèvement par les bandes armées sécessionnistes, de cent-soixante-six élèves du collège Saint Augustin de Kumbo ; de deux élèves et de l’Intendant du Lycée Technique de Bamenda ; de deux enseignantes du « Destiny Bilingual School » de Bonakama à Kumba.

On pourrait en outre, rappeler les enlèvements d’un groupe d’enfants se rendant à l’école, pour non-respect du mot d’ordre de « villes mortes » ; de la Déléguée du GCE Board pour le Nord-Ouest ; de la Directrice de l’école primaire « Steep by steep » à Bamenda ; du Surveillant Général de l’ENIEG de Wum ; des Directeurs des écoles publiques de Mbokevu, Ngemsiba Oku et Ngvuinkei, ainsi que de 19 enseignants dans la localité de Shinga-Oku. Il y a enfin, l’assassinat d’un enseignant d’une école primaire de l’Arrondissement de Mbiame, dans le Département de Bui, Région du Nord-Ouest, survenu hier, 25 Août 2019, perpétré par des bandes armées sécessionnistes hostiles à la reprise des classes dans le cadre de la rentrée scolaire 2019 / 2020. Comme vous le voyez, la liste des exactions est bien longue. Elle n’est pas complète pour autant, et il serait fastidieux d’énumérer tous les actes de barbarie commis par les sécessionnistes contre le système éducatif dans les Régions du Nord – Ouest et du Sud – Ouest.

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➢ Mesdames, Messieurs ; Face à une telle situation dont nous mesurons tous la gravité, qui met en péril l’éducation d’une frange de notre jeunesse, comment ne pas s’indigner et condamner sans réserve, les actions insensées des hordes de sécessionnistes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Comment alors concilier l’aspiration de ces hors la loi à créer un Etat, à présider aux destinées d’un peuple et leur obstination farouche à compromettre l’éducation et la formation des jeunes qui sont les garants du devenir et de l’avenir des Nations, à travers la destruction des infrastructures scolaires, des assassinats d’élèves, d’étudiants, d’enseignants et autres responsables socio-éducatifs ? D’aucuns laissent entendre qu’ainsi, ils portent préjudice au Président de la République.

Oui, sans aucun doute, le Président de la République est bien le père de la Nation, et à ce titre, le sort des jeunes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest lui tient forcément à cœur, et c’est pour cela qu’il n’a eu de cesse de tout faire pour que tous ces jeunes, sans exclusive, retrouvent le chemin de l’école. Mais, si cette situation préoccupe au plus haut point le Président de la République, il faut bien le dire, il en va au premier chef, de l’intérêt de ces enfants eux-mêmes, qui, sans l’école, voient leur avenir compromis. Il en va de même, par ricochet, de l’intérêt des familles dont sont issus ces jeunes compatriotes, tout comme de leurs Régions d’origine qui, à l’instar des autres Régions, ont besoin d’une jeunesse scolarisée et formée pour assurer leur développement. Il en va, enfin, bien entendu, de l’intérêt du Cameroun tout entier, dont le devenir et l’avenir sont tributaires d’une jeunesse instruite, formée et outillée.

Le Gouvernement de la République dénonce donc une fois de plus cette situation inacceptable, à la veille de la rentrée scolaire, sur l’ensemble du territoire national, et en appelle à la mobilisation de toute la Nation, aux fins de permettre, en particulier à nos enfants des deux Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, de jouir pleinement de leur droit à l’éducation et à la formation. Le Gouvernement tient, dans cette perspective, à rassurer les populations quant aux mesures prises par les autorités administratives et nos forces de défense et de sécurité, pour créer les conditions propres à garantir une rentrée des classes sécurisée, en dépit des menaces de toute nature que les hors la loi sécessionniste continuent de proférer à l’endroit des populations que des élèves et des étudiants. Le Gouvernement par ma voix, s ainsi veut également saisir cette occasion pour, une fois de plus là, lancer un appel à Communauté internationale, aux pays amis du Cameroun où résident les commanditaires des menées insurrectionnelles dans le Nord-ouest et le Sud prendre conscience du grave préjudice qu’ils notre pays de l’étranger, Ouest, à cause à dénoncer ces actes pernicieux et à collaborer avec les autorités camerounaises à y mettre fin.

En tout état de cause, le 02 septembre prochain, les élèves inscrits dans les niveaux d’enseignement maternel et primaire d’une part, et dans ceux du secondaire d’autre part, vont reprendre le chemin de l’école sur l’ensemble du territoire national, pour le compte de l’année scolaire 2019/2020. C’est un moment dont l’importance n’est plus à démontrer, en raison du rôle primordial de l’éducation dans la construction nationale. Quant à la l’enseignement supé rentrée académique dans rieur, elle interviendra sous peu.

A quelques jours de ces échéance s majeures, tout est mis en œuvre, d’abord au plan sécuritaire, pour garantir le bon déroulement de la rentrée et l’année scolaire, mais aussi s’agissant des préparatifs d’ordre administratif et technique. Sur tous ces aspects, non moins essentiels, les membres du Gouvernement ici présents feront le point de la situation. Le Gouvernement, comme je l’ai dit tantôt, n’a ménagé aucun effort et continuera de prendre ses responsabilités pour que les jeunes filles et garçons du Nord-ouest et du Sud frères et sœurs Ouest, puissent, à l’instar de leurs des autres régions du pays, jouir de leurs droits à la scolarisation, à l’éducation et à la formation. Je vous remercie de votre bien aimable attention./.


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