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Insécurité : Le Cameroun parmi les 10 pays en conflits dans le monde à surveiller en 2019

crise anglophone

Dans un rapport publié le 1er janvier 2019, l’Organisation Non-Gouvernementale (ONG) International Crisis Group (ICG) craint le pire pour le Cameroun en 2019 et considère que la crise anglophone est l’un des dix conflits à surveiller en 2019 dans le monde.


crise anglophone
Ville du Nord-ouest en crise – DR

Dans ce classement établi par l’ONG, le pays de Paul Biya occupe la huitième place,  derrière le Nigéria et le Sud-Soudan. L’ICG craint que le pays tombe dans une guerre civile au regard du regain de violence dans les régions anglophones. « Une crise dans les régions anglophones du Cameroun est sur le point de dégénérer en guerre civile et de déstabiliser un pays qui était autrefois considéré comme une île de calme relatif dans une région en crise », indique ICG.

L’Organisation relève que la situation sécuritaire s’est considérablement dégradée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest durant l’année écoulée. Elle estime aussi que ni le gouvernement, ni les groupes séparatistes n’ont l’intention de dialoguer aujourd’hui, une étape pourtant indispensable selon lui pour que la situation s’améliore dans les deux régions en crise.

International Crisis Group estime qu’«au moins 500 civils et plus de 200 membres des forces de sécurité » ont été tués depuis le début des violences. L’ONG considère ainsi que cette crise anglophone est l’un des dix conflits à surveiller en 2019 dans le monde.

Ci-dessous, le commentaire de l’ICG sur le Cameroun.

Une crise dans les régions anglophones du Cameroun est sur le point de dégénérer en guerre civile et de déstabiliser un pays qui était autrefois considéré comme une île de calme relatif dans une région en crise 

Le rythme de la crise n’a cessé de s’intensifier depuis 2016, année où professeurs et avocats anglophones sont descendus dans la rue pour protester contre l’utilisation croissante du français dans les systèmes éducatif et juridique. Leurs manifestations se sont transformées en manifestations plus larges contre la marginalisation de la minorité anglophone du Cameroun, qui représente environ un cinquième de la population du pays. Le gouvernement a refusé de reconnaître les griefs des anglophones et de faire de leurs dirigeants des forces de sécurité réprimant violemment les manifestations et les militants emprisonnés. Cette réaction a attisé la colère des anglophones à l’égard du gouvernement central, poussant de nombreux manifestants à réclamer uniquement l’autonomie et les droits groupes séparatistes, dont les attaques ont commencé fin 2017. L’élection présidentielle controversée d’octobre dernier, remportée par le président Paul Biya, âgé de 85 ans et au pouvoir depuis 36 ans, et à laquelle peu d’anglophones ont voté, n’a guère aidé.

Près de dix milices séparatistes combattent maintenant les forces gouvernementales, tandis que deux organisations donnent des instructions de l’étranger: le gouvernement provisoire d’Ambazonia (nom présumé de l’État anglophone autoproclamé) et le conseil de gouvernement d’Ambazonia. Les séparatistes sont opposés non seulement aux forces de sécurité camerounaises, mais également aux groupes «d’autodéfense» progouvernementaux. Les gangs criminels des régions anglophones ont profité du chaos pour étendre leurs activités.

Selon les estimations de l’International Crisis Group, les combats ont déjà tué près de 200 soldats, gendarmes et policiers, faisant environ 300 blessés et tué plus de 600 séparatistes. Au moins 500 civils sont morts dans les violences. L’ONU compte 30 000 réfugiés anglophones au Nigeria et 437 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays au Cameroun.

Pour désamorcer la crise, il faudra d’abord adopter des mesures de confiance. Celles-ci devraient inclure la libération par le gouvernement de tous les détenus politiques, y compris des dirigeants séparatistes; un engagement des deux côtés à appliquer un cessez-le-feu; et appui à une conférence anglophone planifiée, qui permettrait aux anglophones de choisir des dirigeants pour les représenter lors des négociations. Ces mesures pourraient ouvrir la voie à des discussions entre le gouvernement et les dirigeants anglophones, suivies d’un dialogue national dans le cadre duquel des options de décentralisation ou de fédéralisme seraient à l’ordre du jour.

Les autorités camerounaises ont pris des mesures encourageantes à la mi-décembre en relâchant 289 détenus anglophones, bien que des centaines de personnes, y compris des dirigeants séparatistes, soient toujours derrière les barreaux. On ne sait toujours pas si cela indique un véritable revirement du gouvernement, qui s’est montré déterminé à écraser les insurgés au lieu de répondre aux préoccupations des anglophones. Il n’est pas clair non plus que la publication puisse, à elle seule, persuader les séparatistes extrémistes de parler plutôt que de se battre.

Sans un compromis mutuel significatif, le Cameroun risque de glisser vers un conflit majeur et déstabilisateur.

 

Voici le top complet des pays en conflits dans le monde à surveiller en 2019

1. Yemen

2. Afghanistan

3. U.S.-Chinese Tensions

4. Saudi Arabia, the U.S., Israel, and Iran

5. Syria

6. Nigeria

7. South Sudan

8. Cameroon

9. Ukraine

10. Venezuela


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