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Jules Domche : « A l’intérieur du CNC, vous avez Christophe Bobiokono, GuibaÏ Gatama… Ailleurs ce n’est pas ce qui se fait »

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Un responsable de média tape sur le Conseil national de la communication (CNC). Jules Domche, directeur général de la télévision panafricaine VOX AFRICA, a relevé mardi 23 mai 2017 au cours de l’émission « La grande interview » (Canal 2 international) les faiblesses de cet organe en charge de la régulation du secteur de la communication au Cameroun.


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Jules Domche, directeur général de la télévision panafricaine VOX AFRICA – Capture Ecran

D’entrée de jeu, l’ancien journaliste de Radio Tiemeni Siantou estime que la constitution  du CNC n’est pas équilibrée. « La composition du CNC pose un réel problème. A l’intérieur du CNC aujourd’hui, vous avez Christophe Bobiokono, GuibaÏ Gatama, qui sont deux directeurs de publication. Ça c’est déjà un problème fondamental. Comment voulez-vous qu’il soit juge et partie ? Vous ne pouvez pas être journaliste, directeur de publication et vous prononcer sur vos concurrents. Quel que soit votre niveau de probité morale, quel que soit votre niveau de valeur, il y a à un moment  donné une suspicion qui peut être fondée ou non.  Ailleurs ce n’est pas ce qui se fait », argue-t-il.

Et de citer l’exemple de la France avec son Conseil supérieur  de l’audiovisuel. « Dès que vous y êtes nommé, vous abandonnez totalement vos fonctions. Vous ne faites plus rien. Vous ne faites que ça. Parce que la régulation, c’est un métier. Il n’est pas aussi simple. Deuxièmement, même quand vous n’êtes plus membre du Conseil, vous avez un an où vous n’avez pas le droit de faire  de déclarations publiques par rapport aux activités que vous avez eu à mener. Vous avez trois ans où vous ne pouvez plus travailler pour un des médias que vous avez eus avant. C’est pour donner la possibilité et la force au Conseil d’être plus compétent », explique-t-il.

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Jules Domche trouve que le CNC n’a pas les moyens d’accomplir ses tâches. A l’entendre, il lui manque par exemple le pouvoir de faire exécuter les sanctions prises contre les organes de presse ou les journalistes. « Qu’est-ce que ça donne aujourd’hui ? Les sanctions du CNC font rire ! Le CNC sanctionne et on organise des émissions pour se moquer du CNC. On sanctionne Aurore Plus, demain vous avez Aurore, On sanctionne L’Epervier, demain vous avez L’Epervier Plus. On joue avec les sanctions du CNC », constate l’ancien chef du bureau de Canal 2 International à Yaoundé.

Pour ce qui concerne la régulation proprement dite Domche soulève une autre série de problèmes comme la structuration de l’organe et son fonctionnement. « Il y a quand même des cas de figure assez ahurissants où on fait entendre des journalistes par des gens qui n’ont aucune connaissance du domaine. Ça c’est déjà un problème » souligne Jules Domche. Le journaliste aimerait voir précisées clairement les attributions et la mission du CNC  en termes de régulation.

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Car selon lui, l’on a l’impression que  le CNC est un organe juridictionnel qui attend les plaintes et prononce les sanctions. « Ce n’est pas ça la régulation, conteste-t-il. La régulation voudrait aussi dire que l’on puisse anticiper. Il y a tout un pan de la régulation qui n’est même pas du tout abordée par le CNC.   (…) Arrêtons de nous mentir à nous-mêmes, de nous voiler la face : la régulation de l’audiovisuel au Cameroun  n’a même  pas encore commencé, elle n’est même  pas encore à ses balbutiements. Il y a un travail énorme à faire », indique Jules Domche.


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