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Ce que va prévoir la loi anti-tabac au Cameroun si elle est adoptée

Illustration paquets cigarettes neutres

Initiée par le ministère de la santé public et soutenue par la société civile, cette loi qui veut créer des mesures plus fortes pour la lutte contre le tabagisme au Cameroun attend toujours d’être présentée aux élus du peuple pour examen et adoption.

Illustration paquets cigarettes neutres
Illustration paquets de cigarettes neutres – DR

Selon les chiffres dévoilés par l’enquête globale sur le tabagisme chez les adultes (GATS – 2013), menée par le ministère de la santé publique en partenariat avec l’institut national de la statistique (INS), 1 100 000 d’adultes sont des usagers du tabac au Cameroun, parmi lesquels 13,9 % d’hommes et 4,3 % de femmes. Les adolescents ne sont pas en reste, près de 15 % des enfants dans les milieux scolaires ont déjà eu un premier contact avec la cigarette, selon l’OMS. Une pratique qui a sans aucun doute un impact sur le développement. En dehors d’être une réelle préoccupation pour la santé publique, les acteurs du tabagisme dépensent en moyenne 4 691 FCFA par mois soit près de 8,9 % du produit intérieur brute mensuel par habitant. La Coalition camerounaise contre le tabac (C3T), acteur le plus en vue au Cameroun dans la lutte contre le tabagisme se base sur ces chiffres pour justifier son combat depuis quelques années pour l’adoption d’une loi anti-tabac au Cameroun. Lebledparle.com vous propose de revenir sur quelques mesures qui pourraient être en application.

Impression des avertissements sanitaires sur les emballages avec notamment le fameux paquet neutre

Il pourrait constituer la mesure la plus emblématique du plan antitabac. Instaurés pour la première fois dans le monde en Australie fin 2012, les paquets de ce type ont tous la même forme, taille, couleur et typographie et ne comportent aucun logo des fabricants. L’emballage peut également comporter un avertissement sanitaire. Il a pour objectif de réduire l’attractivité du paquet de cigarettes

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Interdiction de la vente des produits du tabac aux mineurs et par les mineurs

L’industrie du tabac perd sans cesse des consommateurs car ils sont nombreux qui arrêtent de fumer ou meurent des suites de maladies liées au tabac, les jeunes constituent donc un maillon important pour les cigarettiers afin de recruter de nouveaux consommateurs. Interdire totalement l’accès à la cigarette à cette partie de la population est l’une des mesures efficaces pour réduire la promotion du tabagisme. Chaque jour dans le monde, entre 80000 et 100 000 jeunes deviennent dépendants du tabac, selon la banque mondiale. La plupart des gens commencent à fumer avant l’âge de 18 ans et presque un quart de ces fumeurs commence avant l’âge de 10 ans

Augmentation des prix par une fiscalité pour la santé publique

Augmenter le prix de la cigarette pourrait freiner les plus pauvres dans leur élan. Le tabac appauvrit ses consommateurs et représente une énorme charge financière pour le pays. Le coût du tabagisme à l’échelon national revêt plusieurs facettes : augmentation des frais de soins de santé, perte de productivité due à la maladie et la mort prématurée.

Interdiction de toutes formes de publicité, promotion et parrainage en faveur du tabac

L’industrie du tabac dépense des milliards tous les ans dans le marketing de ses produits. Les interdictions globales d’utilisation de toute stratégie de marketing par l’industrie du tabac permettent de réduire le tabagisme dans toutes les catégories de population. Une étude menée par la banque mondiale et réalisée dans 22 pays développés montre que les interdictions globales ont permis de réduire la consommation de tabac de 6,3 %. Une autre étude menée dans 30 pays en développement fait ressortir que les interdictions partielles se sont traduites par un recul de la consommation par personne de 13,6 % contre 23,5 % dans les pays ayant adopté des interdictions globales.

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Protection contre l’exposition à la fumée du tabac

Selon la GATS – 2013, ils sont 6 720 000 personnes qui sont exposées à la fumée secondaire du tabac dans les tous les lieux publics. La Convention cadre pour la lutte anti-tabac (CCLAT) reconnaît dans son article 8 qu’il est scientifiquement établi que l’exposition à la fumée de tabac provoque la mort, la maladie et l’incapacité. Une personne exposée à la fumée et les fumeurs ne sont donc pas différents. Pour cela la C3T propose la création des espaces 100 % non-fumeurs.

En adoptant une loi anti-tabac, le Cameroun pourrait suivre l’exemple du Sénégal qui a fait pareil en mars 2014 en promulguant un texte qui interdit toute publicité autour des produits du tabac ; interdit la vente de tabac à proximité des établissements scolaires et interdit aussi de fumer dans les lieux publics. Le Cameroun pourrait également suivre le modèle de sa commune de Bamenda 1er qui est la première commune et la seule déclarée non-fumeurs.


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