in

La loi portant réorganisation Associations artistiques et culturelles au Cameroun : L’intervention membrée de Cabral Libii à l’Assemblée nationale

Libii et bidoung m

La loi portant réorganisation Associations artistiques et culturelles au Cameroun, était au menu des débat à l’Assemblée nationale le 3 juillet 2020. Ce texte qui divise déjà les acteurs concernés, semble ne pas être partagée par leader du PCRN.


Libii et bidoung m
Cabral Libii et Bidoung Mpkwatt (c) Droits réservés 

Dans son adresse au ministre des Arts et de la Culture, l’honorable Cabral Libii a marqué son opposition à cette loi, indiquant que, les auteurs de cette loi ont « tout simplement tapé  à côté », car « l’alinéa 4 revisé met la loi sur les associations culturelles en totale contradiction avec la loi de 1990 ». 

Lebledparle.com vous propose l’adresse de l’honorable Cabral Libii au ministre des Arts et de la Culture.

Merci monsieur le très Honorable Président de me passer la parole.

Monsieur le Ministre des arts et de la culture, pour reprendre les propos d’une artiste musicienne, puisque nous parlons des artistes, je devrais vous dire d’entame que vous avez « appuyé sur déranger ».

 Vous avez d’autant plus « appuyé sur déranger » que vous troublez finalement la tranquillité des artistes reclus dans leur malheur.

Pourquoi je le dis ? Parce qu’échangeant il y’a deux jours avec un grand musicien camerounais, un des créateurs du groupe Macase, groupe qui a remporté plusieurs lauriers dans le monde, il me disait : « Honorable, depuis le mois de mars, je n’ai pas gagné 1000 frs CFA de mon art à cause du Covid-19 et pendant que je suis en train de ruminer mon malheur, j’apprends que vous avez une loi qui régit le secteur d’activité dans lequel moi j’exerce ».

Ça veut donc dire qu’il n’a pas été consulté. Il n’est pas indispensable certes, mais son collègue tout au moins quelqu’un d’autre de même acabit aurait été consulté, il l’aurait su. La preuve, est que c’est par nous que les artistes sont au courant de la loi.

Première question monsieur le Ministre, pourquoi n’avez-vous pas consulté les artistes ?

 Vous avez certainement suivi le tôlé général qu’il y a ; tous les collègues ici ont reçu dans les ib de leurs WhatsApp, des textes des artistes qui nous disent « sauvez-nous », « faites tout », « ne votez pas ce texte ». Pourquoi l’avez-vous fait ?

Vous avez dit en commission répondant à cette préoccupation, que les artistes seront plus et mieux consultés dans les textes d’application. C’est donc ça la gouvernance par embuscade. Au moment de consulter les gens pour bâtir l’essentiel, vous refusez de le faire. Vous voulez les consulter après pour les textes d’application. J’allais dire, c’est même un brin provocateur.

Et en plus Monsieur le Ministre, est ce que vous savez que vous avez tout simplement tapé à côté ? Et je vous le dis au sens propre. C’est bien que votre collègue de l’Administration Territoriale soit encore là, car vous avez révisé le mauvais alinéa de l’article 5 de la loi de 1990.

Pour approfondir :   Grand dialogue national : La méthode entonnoir de Paul Biya

L’alinéa 4 que vous avez révisé comme le disait mon collègue tout à l’heure au Minat, met la loi sur les associations culturelles en totale contradiction avec la loi de 90. Croyez-moi, je suis juriste dans une autre vie et au demeurant, si votre loi passe, et qu’il soit noté dans les minutes de l’Assemblée que le PCRN est contre, elle sera facultative pour les artistes parce que l’alinéa 3 dudit article est bien clair, les associations de fait, et Dieu seul sait que dans ce pays il y’en a en milliers, les associations de fait disais-je, d’intérêt socio-culturel, ne sont soumises ni au régime d’autorisation ni au régime de déclaration.

L’alinea que le Gouvernement aurait dû réviser, est l’alinéa 3 qui aurait donc levé cela en rendant obligatoire la loi que vous voulez faire voter. Mais vous vous entêtez, bien qu’on insiste depuis les travaux en commissions. Sachez que les artistes vont simplement, s’ils le veulent (d’ailleurs vous-même apparemment en connaissance de cause avez dit aux commissaires que ce n’est pas obligatoire), adhèreront à votre loi ou pas.

Mais je voudrais vous demander Monsieur le Ministre, n’avez-vous pas vu qu’il y’a contradiction ? Je voudrais que vous aussi, Ministre des arts, vous répondiez à cette question. Vous dites et j’insiste dessus, que cette modification va extraire les associations artistiques et culturelles de la loi de 90.

Ce n’est pas vrai car l’article 4 de la loi que vous nous faites voter dit dispose que les associations qui veulent accéder au statut d’association culturelle sont créées dans les mêmes conditions que celles soumises au régime de la loi de 90.

Comment vous pouvez extraire une chose en précisant dans la loi que c’est même dans cette chose qu’il faut demeurer ? Voilà une contradiction qui est même simplement sémantique ; là ce n’est plus du droit, de la parole. Mais bon… comme ici on brasse de l’air… prenez ça comme cela.

Je vais vous demander également Monsieur le Ministre, quelle est l’inspiration qui vous a permis d’envisager l’encadrement géographique du génie de la culture ?

Monsieur Atanga Nji qui était ici tout à l’heure est de Santa, il y’a là-bas une belle danse traditionnelle le Banglog je pense, laquelle est dansée jusqu’à Mbouda. Mais désormais avec cette loi, cette danse va être cantonnée à Santa parce qu’il y’a désormais une géographie de l’art. C’est l’arrondissement.

Pour approfondir :   Une camerounaise élue Présidente de l'Association parlementaire du Commonwealth

C’est aussi le cas si je suis un groupe de danse d’Obobogo Yaoundé 3, si je veux danser dans tout Yaoundé, je dois désormais me balader pour trouver d’abord une association si elle existe, dans les autres arrondissements pour que nous fassions une union pour qu’on puisse obtenir l’agrément que seul le Ministre que vous êtes, délivrez. Même pas les délégués d’arrondissement, de département et même régionaux !

Expliquez-nous cette géographie du génie que vous venez de créer.

Dites-nous aussi ce qu’est devenu l’Ensemble National, ensemble dont j’entendais parler étant plus jeunes par nos aînés. Il y avait là-bas des personnes recrutées parfois par concours par votre prédécesseur Monsieur Oyono que vous avez jetées dans la rue comme les malpropres, après 14 ans de clochardisation.

 Qu’en est-il du compte d’affection qui avait été créé en 2000 et qui devait être fourni à hauteur d’un milliard par an soit 20 milliards aujourd’hui, si mes calculs sont bons ?

Parlez-nous de la place des collectivités territoriales décentralisées dans votre organisation associative.

Vous n’avez pas défini le Mouvement culturel national dans votre loi. C’est étonnant parce que c’est une de vos innovations. Pourtant au regard de la loi votée ici en décembre, les CTD ont bénéficié à l’article 163, du transfert de compétences en matière culturelle, notamment l’organisation au niveau local des journées culturelles, des manifestations culturelles, de la gestion des orchestres et l’ensemble des rites traditionnels. Nulle part dans la loi fondatrice ça n’apparaît à moins que cela m’est échappé.

Quelle est donc la place des CTD Monsieur le Ministre dans votre géographie du génie ?

Quand même ces associations finiraient par contourner toutes les difficultés pour obtenir enfin de vous et de vous seul l’autorisation, lorsqu’on sait que les fédérations peuvent entrer en relation avec d’autres à l’extérieur qui ne soient ni terroristes, ni proscrites, et que ces jours les artistes comme Richard Bona, Charlotte Dipanda soient montés au créneau, ne s’est-il pas agi tout simplement de mettre au pas à travers cette loi tous ceux qui seront tentés de les suivre?

Car rien n’explique que pour interagir avec des associations ou organismes culturels étrangers, il faille au préalable recevoir votre accord.

Merci le très Honorable Président.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

viol

Un violeur incestueux récidiviste transmet le SIDA à sa fille

Atyam Ayo Evou Georgette

A peine sortie de l’école des Sages-Femmes de Douala elle décède d’une courte maladie