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Cameroun : Le militant du RDPC Saint Eloi Bidoung contre la succession de « gré à gré »

Elo Cam

Depuis quelques semaines déjà, certains leaders politiques ont suscité la curiosité de l’opinion publique au sujet d’une succession dite « de gré à gré qui serait en train de se préparer au sommet de l’Etat ». Un projet qui, bien qu’encore en gestation à en croire les protestataires, n’a pas de place au Cameroun. Se référant à une interview du président Paul Biya accordée à France 24 en 2008, c’est ce que réitère l’élu local et militant du parti au pouvoir Saint Eloi Bidoung dans une tribune parvenue à la rédaction de Lebedparle.com.  

Elo Cam
Saint Eloi Bidoung (c) Droits réservés

Saint Eloi Bidoung

Militant Rdpc

Révision constitutionnelle : le « Gré à Gré, inacceptable et irrecevable »

« L’oiseau a vu le caillou ». Jamais au Cameroun, une révision constitutionnelle ou une modification de l’ordre protocolaire de l’Etat, n’auront suscité autant de débats, de polémiques de querelles ; créé autant d’émois, de frustrations, de bagarres. Que cache cette fièvre comparable à celle du Covid 19 dont la température explose les thermomètres politiques ?

 La fièvre de la révision constitutionnelle.

Ils n’en mourront pas tous, mais tous Les camerounais  sont atteints  de la fièvre de la succession de Paul Biya, dans les bars on suppute, dans les partis ,la tension monte d’un cran, on se surveille , dans l’armée, on observe en guettant la moindre  faille pour prendre les responsabilités, dans les clans, on scrute tous les gestes de potentiels concurrents Franckiste, ngongohistes, marafiste, sadiiste, motaziste, kamtoiste, Essoistes, Nguteistes, kabrilistes s’affrontent verbalement, « mbeuliquement »  par réseaux  interposés.

Le Corona virus, tueur à large spectre, est relégué au rang de grippe bénigne de saison, par rapport au débat populaire sur une possible ou effective révision de la constitution.

Politiciens de tous bords, experts en « coeurelogie », politicards de bas vol, intellectuels de haute et basse voltige des plateaux, sans oublier les aboyeurs publics de la diaspora.

Tout le monde grelotte de fièvre, pas celle du covid-19. Mais du fait de l’annonce d’un projet de loi qui parle, pêle-mêle, d’une révision à la baisse de l’âge limite des candidats à une élection présidentielle au Cameroun ; qui pourrait être ramené à 65 ans (je vois déjà la charrette gouvernementale, remplie de recalés), de la mise en place d’un poste de vice-président de la République, de la relecture de la durée et du nombre de mandats au palais.

J’entends des murmures, des allusions et des commérages sur l’état de santé et les capacités du Président de la République. Est-ce, qui pourrait justifier une révision de la constitution de la République ? Je ne suis pas si sûr. C’est vrai que je n’ai pas une particule de «Pr» ni  «Dr» devant mon nom pour parler avec autorité, alors qui suis-je ? Peut-être un nouveau fou atteint de diarrhée verbale ou de constipation mentale qui s’interroge. 

Dites-moi chers camarades, si l’état de santé déclinant, une incapacité réelle ou soupçonnée du chef de l’Etat actuelle pourront-ils justifier un débat si houleux, puis, plus tard justifier une révision effective de la constitution du ? That is the question

Pour moi, tout ceci ne pourrait être qu’une agitation de surface sournoise, dont je ne connais pas encore ni l’épicentre, ni l’amplitude ni les acteurs encore moins les objectifs secrets.

L’opportunité d’une révision constitutionnelle : un élément majeur

Une révision constitutionnelle est un grand moment de la vie politique, sociale et économique de la République, elle doit être motivée par une raison grave ayant un impact et un caractère aussi grave dans la vie de la nation. Autant dire aux uns et aux autres, qu’il ne s’agit pas d’un jeu de foire, de chahut politique. A moins que l’on m’impose ou, au moins, qu’on me présente les causes évidentes et fortement déterminantes qui peuvent justifier une révision de la constitution actuelle du Cameroun. Comme le souhaitait le Président Barack Obama : « des institutions fortes ». , Pauvre Saint Eloi Bidoung », me dira-t-on «  si on t’explique le Cameroun et que tu l’as compris…c’est qu’on t’a ma expliqué ».

Selon certains illuminés, le chef de l’Etat, Paul Biya, serait très malade en son palais et on nous le cacherait. La rue publique en parle d’ailleurs, un célèbre avocat au barreau du Cameroun, ancien bâtonnier connu pour ses effets de manches lors de la défense des leaders de l’opposition et de la société civile, attirait encore l’attention en fin de semaine dernière, sur (selon lui) «  l’état de santé de Paul Biya, de Chantal Biya et de …Brenda Biya ». Pauvre Franck Biya, Voilà toute sa famille décimée par la rumeur et les réseaux sociaux.

Le débat enfle, à savoir : serait-il donc normal ou non, que l’aîné, l’héritier prenne les choses de la famille en main ?  J’ai été offusqué ce week-end d’entendre une chose de la bouche d’une « créature » qui m’a fait froid au dos.  Un membre influent de l’élite du pays organisateur, tête pleine, les pieds sur terre et les mains chargées d’une fortune mal acquise ; nous vanter la paix et prospérité qui règnent en République sœur et voisine de Guinée Equatoriale. Et pour cause : Téodorino, le fils aîné, est vice-président de la République, aux côtés de Teodoro, le père, président de la République depuis bientôt une quarantaine d’années. Cette haute personnalité originaire du pays organisateur fait partie du club des « Franckistes », un cercle de dérangés et de flagorneurs qui manœuvrent les esprits tout aussi dérangés afin de les enrôler dans une accession au trône de Franck Biya par le biais du « Gré à Gré ».

Révision constitutionnelle : Quel électorat ?

Surtout pas le Congrès ou le passage en force, je vous en supplie. Le Congrès est constitué du Senat et de l’Assemblée nationale. Le Senat, avec 70 sénateurs plus ou moins élus et 30 nommés par le président de la République. Bien que dite chambre haute, elle n’est pas assez haute pour une opération de si haut vol et d’une telle gravité pour la vie de la nation. En ce qui concerne la chambre basse, les grabataires qui la composent ont encore de violentes querelles avec leurs propres consciences après les tripatouillages, les actes révoltants de corruption et de trafics d’influence qui ont permis leurs « élections » dans leurs circonscriptions de base. 

A la voie populaire, on m’opposera la désintégration de l’Etat du Cameroun du fait de la crise dans la zone anglophone, les zones d’insécurité ailleurs dans la République « Boko haram au nord et seléka à l’Est », les frais exorbitants de l’organisation d’un référendum et les effets de la pandémie ravageuse du Corona virus

Pourquoi donc agiter le pays avec cette histoire de révision constitutionnelle ? Pourquoi sondent-ils nos réactions ?

Pourtant le vrai le débat porte sur une solution à la crise anglophone par la redistribution des cartes, ou à un nouveau dessin de la carte du Cameroun.

Une affaire de tous

Vice-président : Vice ou sévices ?

Pour moi un poste de Vice-Président est un vice. Au moins un vice de forme, Puisqu’il en existe déjà au moins un, très influent qui dicte sa loi dans l’appareil de l’Etat et dans la vie de la nation (suivez mon regard).

Sauf s’il s’agira de trancher entre les « Franckistes », partisans du fils aîné du père (du premier lit) et les «Ferdinandistes» adeptes très zélés, beau-frère du père (du deuxième lit). Et pour cela, chaque camp affute ses armes lourdes.

La vice-présidence, c’est sans doute aussi la présidence des sévices pour un pays croulant sous le poids d’une soixantaine de « sinistres » pardon que dis-je, de ministres au Gouvernement. Des gens vivant grâce aux impôts et taxes payés par des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur contraints d’être vendeurs friperies, d’eau glacée ou moto taximen.

Pourtant Paul Biya a tranché le débat sur sa succession dans une interview à France 24 en 2008 : « Dans une démocratie qui fonctionne bien le mot dauphin raisonne mal. Les camerounais sont assez mûrs et le moment venu, il y aura des candidats l’idée de préparer quelqu’un, c’est des méthodes proches de la monarchie ou de l’oligarchie ».

Qu’il plaise au conseil constitutionnel de statuer en premier et dernier ressort en déclarant la révision constitutionnelle « inacceptable et irrecevable » le droit sera dit.


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