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Kah Walla : « la reprise de l’école dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun reste compromise »

CPP Kah Walla

La rentrée scolaire au Cameroun est prévue pour le 2 septembre prochain. Malgré les appels au retour à l’école dans les régions anglophones du Cameroun, la rentrée semble être compromise de ce côté pense le CPP. Lebledparle.com, vous propose la déclaration du CPP.

CPP Kah Walla
Kah Walla – DR

*Déclaration du Cameroon People’s Party sur la question du retour à l’école dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest*

A l’approche des deux dernières semaines des longues vacances, il est très clair que la reprise de l’école dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun reste compromise. Il y a deux raisons à cela :

▶ La violence en cours dans ces deux régions continue de mettre en danger la vie des élèves, des enseignants et de tout le personnel scolaire.

▶ Le régime Biya n’a entamé aucun dialogue de quelque nature que ce soit pour aborder les questions fondamentales qui ont donné lieu à la manifestation actuelle de la crise anglophone en octobre 2016.

Il est important de rappeler que la crise actuelle a commencé avec les avocats et les enseignants anglophones qui protestaient contre les graves dysfonctionnements du système juridique du common law et du système éducatif anglophone. Les avocats et les enseignants ont été rejoints par d’autres groupes professionnels : commerçants, motos-taxis, etc. au sein d’un regroupement appelé Consortium de la société civile anglophone du Cameroun, simplement connu sous le nom de Consortium par la plupart des Camerounais. Le Consortium a mené des actions de protestation non violentes pour exiger des réformes fondamentales dans le système juridique du common law et dans le système éducatif anglophone.

Le gouvernement a entamé des discussions et des négociations avec ce groupe, négociations qui ont duré plusieurs semaines.

Soudainement, le 17 janvier 2017, dans les 48 heures qui ont suivi les tables rondes avec ce groupe, le régime Biya a interdit le Consortium, arrêté ses dirigeants et les a accusés de crimes de terrorisme, de trahison, de rébellion et de divers autres crimes passibles de la peine capitale au Cameroun.

Certains de ces dirigeants sont toujours en état d’arrestation aujourd’hui et beaucoup ont été jugés et condamnés, souvent à des peines de prison de 10 ans et plus.

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Le gouvernement a procédé à la coupure d’Internet dans les régions anglophones, tiré sur les manifestants non armés et créé toutes les conditions pour radicaliser ce qui était un mouvement non-violent dans un mouvement armé réclamant l’indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par rapport au reste du Cameroun.

Au nom de la lutte contre les séparatistes armés, les troupes gouvernementales ont incendié des villages, commis des meurtres arbitraires, torturé et violé des citoyens innocents dans ces régions.

Des groupes séparatistes armés ont à leur tour incendié des écoles, commis des meurtres et des enlèvements arbitraires, torturé et violé des citoyens innocents.

Aujourd’hui, il y a plus de 530 000 personnes déplacées, plus de 50 000 réfugiés et au moins 2 000 décès causés par la crise anglophone.

C’est dans ces conditions que le gouvernement mène une campagne pour que les enfants retournent à l’école.

*La position du Cameroon People’s Party est la suivante.*

Le gouvernement camerounais sous le régime Biya ne peut pas mener une campagne de communication et espérer que les écoles reprennent dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun.

Le régime Biya est le principal protagoniste de ce conflit et le seul responsable de la dégénérescence des manifestations non-violentes en un conflit armé qui a décimé les régions du nord-ouest et du sud-ouest.

Il est de la responsabilité du régime Biya de faire en sorte que les écoles reprennent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun et que tous les enfants camerounais puissent aller à l’école.

A cet égard, le Cameroon People’s Party exige que le Gouvernement camerounais sous le régime Biya prenne les mesures suivantes :

1⃣ *Engager le dialogue pour un cessez-le-feu avec tous les groupes au Cameroun et dans la diaspora* qui mènent une lutte armée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

2⃣ *Engager un dialogue avec les syndicats d’enseignants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest* pour déterminer les conditions de la reprise de l’école et la garantie d’une éducation de qualité pour les enfants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cela comprendra des discussions sur des éléments tels que :

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▶ La sûreté et la sécurité des élèves, des enseignants et de tout le personnel administratif.

▶ Les mécanismes pour combler l’écart de trois ans en éducation que les élèves ont connu et les divers programmes pour les mettre à niveau dans leur travail scolaire.

▶ Les mécanismes pour aborder les réformes fondamentales que les enseignants avaient mises sur la table lors des discussions en 2016-2017 et qui doivent encore être traitées.

3⃣ *Engager un dialogue avec tous les acteurs clés du système éducatif,* y compris les organisations religieuses, les propriétaires d’écoles privées et les parents, afin de déterminer toutes les étapes clés et les éléments concrets pour assurer le retour à l’école.

4⃣ *Commencer la réparation et la restauration des écoles* qui ont été détruites pendant le conflit des trois dernières années.

5⃣ *Annoncer les étapes du processus visant à résoudre fondamentalement la crise anglophone.* Pour le Cameroon People’s Party, cela impliquera la fin du régime Biya afin de permettre aux Camerounais d’entrer dans une transition politique pour reconstruire notre pays.

Si le gouvernement camerounais sous le régime Biya ne prend pas les mesures concrètes énumérées ci-dessus, ce sera la preuve de son manque de bonne foi dans la protection des enfants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Il incombe au gouvernement d’assurer la sécurité de ses citoyens.

Il incombe au gouvernement de veiller à ce que les enfants aillent à l’école.

Au lieu de masquer les faits et de mener des campagnes de communication, le gouvernement camerounais sous le régime Biya devrait prendre ses responsabilités au sérieux et mettre en œuvre les actions concrètes énumérées ci-dessus.

*Kah Walla*

*Présidente nationale* *Cameroon People’s Party*

Douala, le 19 août 2019


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