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Cameroun : Le prof Vincent-Sosthène Fouda souhaite la libération de Gervais Mendo Ze

Vincent Fouda Sosthene
Vincent Fouda Sosthene

« Le professeur Gervais Mendo Ze a donc été jugé et condamné comme le furent Victor Hugo et Émile Zola mais à la seule différence que, eux, ils trouvèrent asile en Angleterre », c’est en ces mots d’introduction que le professeur Vincent-Sosthène Fouda demande la libération de Gervais Mendo Ze dans une missive envoyé aux médias. 

Vincent Fouda Sosthene
Vincent Fouda Sosthene

20 ans de prison c’est aussi le tarif de l’exil de Victor Hugo en Angleterre. Le  mercredi 12 novembre 2014 jour de l’interpellation et de l’incarcération du professeur Gervais Mendo Ze, j’avais pris la parole et j’avais écrit : « Pour le professeur Gervais Mendo Ze, je prends sa défense » largement repris par la presse écrite et celle en ligne. En substance je disais il y a 5 ans que « je refuse cette atmosphère de mise à mort, cette odeur de brûlé, quand le peuple demande de voir le gouvernement à son service on ne devrait pas lui servir du sang et de la chair humaine car il y a longtemps que nous avons cessé d’être cannibale. » Je demandais un procès équitable et juste pour le professeur Gervais Mendo Ze. Certains diront qu’il a donc eu ce procès tant réclamé et que je devrais donc applaudire des deux mains. Oui, aujourd’hui il est condamné à 20 ans de prison,  je choisi de faire son éloge. J’utilise le mot « éloge » au sens de « vive marque d’estime » que je dois au professeur Gervais Mendo Ze comme universitaire. C’est ce terrain qui a permis notre rencontre et façonné mon admiration.
Je le fais afin que que les générations futures sachent quel était le coup bas…
Quelle ignoble traîtrise a fait au pays tant de mal,
Parce que la politique ne se nourrit que de cabales…
Rassurez vous, j’écrirai un ouvrage, parce que c’est le travail de l’universitaire, du chercheur, et il sera bien documenté,
la thèse en sera forte, le propos assuré,
La bêtise cabalistique se veut Roi,
Les médias la servent, et leur crédit fait Foi…
Et au fond, dans une conscience noyée règne à quelques fâcheux près.
Beaucoup le voulaient corde au cou, menottes aux poignets
Dans le box condamné, non accusé, promu au gibet
Comme un trader, il a fait tanguer la CRTV
C’est à cause de lui qu’il n’y a plus de télévision d’État au Cameroun !
Mais non le professeur Gervais Mendo Ze n’est que la crapule exhibée pour faire diversion
Son incarcération/mort n’empêchera pas notre propre disparition.
Mais entre nous,
Quand on doit livrer un homme, un des nôtre, à la peine la plus lourde, qu’on ait à affliger à un vieillard plus proche de la tombe et moins présent dans la vie, une peine aussi lourde, le jugement ne devrait il pas être unanime ? Parce que les preuves d’un crime si inouï devraient être d’une évidence sensible à tout le monde : le moindre doute dans un cas pareil doit suffire pour faire trembler un juge qui va signer un arrêt de mort. Une peine  aussi longue synonyme de condamnation à mort.
La faiblesse de notre raison, notre soif de sang, les tribulations de nos propres malheurs voire de notre mal-être et l’insuffisance des lois se font sentir tous les jours ; Ils ont pris le dessus sur ce jugement.
Chers juristes, honorables universitaires et biens pensante presse, à quelle occasion découvre-t-on mieux la misère ? N’est-ce pas quand une seule voix fait rouer un citoyen ? N’est ce pas quand la condamnation d’un des nôtres provoque dans nos familles des réjouissances ? N’est ce pas quand nous nous disons dans notre indifférence que l’esprit de Dieu est sur nous ?
Il fallait dans les bois sacrés, cinquante voix au-delà de la moité pour oser prononcer un bannissement. Qu’en résulte-t-il ? Ce que nous savons tous intimement : Que nos ancêtres étaient plus sages et plus humains que nous.
La condamnation du professeur Gervais Mendo Ze appelle maintenant à un autre jugement ; celui de la clémence, celui de l’amnistie du Chef de l’État Paul Biya. Le professeur Gervais Mendo Ze ne devrait pas mourir en prison comme ce fut le cas le samedi 15 novembre 2014 avec son excellence Jérôme Mendouga le premier diplomate du Cameroun indépendant.
Le professeur Gervais Mendo Ze a été sans cesse en quête de ce qui est beau et bon (kalon kagathon) voilà pourquoi il a enseigné la stylistique. Ne l’oublions pas il a d’abord étudié longuement. Il a écrit pour rendre le beau et le merveilleux – voilà pourquoi il chante, mais avant de chanter il compose, il a œuvré pour faire voir la beauté et la bonté humaine, c’est à dire la vie juste et morale et dans la situation qui est la sienne, l’ignorance la recherche, la quête.
Ce qui a fait condamner le professeur Gervais Mendo Ze aujourd’hui ce n’est pas tant les chefs d’accusation portés contre lui, je n’y crois pas, mais la calomnie et l’envie du grand nombre, avant lui ce fut Socrate et il avait prévenu. Je me dois de le dire aujourd’hui comme hier et comme demain, oui aucun justiciable ne doit à l’impératif en aucun cas avoir à se battre contre cet anonymat de la foule sans visage, ces ombres sournoises, jalouses et insidieuses ; on ne peut pas discuter avec elles, les mettre face à leurs incompréhensions et au final les faire taire.
Maintenant, qu’il est là, humilié et déshabillé, condamné à la potence et les services rendus à la Nation transformés en sévices – que faut-il faire ? Que devons nous faire face à la mise à mort du savant, du philanthrope car rien ne nous a été prouvé qu’il y ait eu enrichissement personnel dans le dossier Mendo Ze ! Oui la question est que devons nous faire lorsqu’un des nôtre meurt au champ de l’humiliation assassiné par des magistrats gardiens intrépides de l’idée qu’ils se font de la justice ?
A la société des bien-pensants journalistes d’un jour, magistrats éternel, peuple diffus et invisible  parce que lâche à souhait, monde universitaire amnésique parce que en manque de culture, cultivons, ou plutôt cultivez,  (car ici la voix d’un marginal ne s’adresse qu’à la génération qui le suit), cultivez dans votre force, et surtout dans votre sagesse, l’héritage que vos pères ont agrandi avec tant de zèle, et quelquefois avec tant d’imprudence, l’héritage teint de leur sang ; et que le nom de Gervais Mendo Ze qu’on l’on couvre de souillure aujourd’hui fut hier béni par le pauvre et le riche.
Le prof. Vincent Sosthène FOUDA socio-politologue


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