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Blessée par balle le 26 janvier, Michèle Ndoki s’exprime en vidéo : « Je me cache depuis ce jour-là »

Capture Ndoki

Dans une interview accordée à France 24, la vice-présidente des Femmes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) Michèle Ndoki, blessée par des balle de la Police lors des manifestations du 26 janvier, dit être effrayée et se cache depuis l’arrestation des leaders de la contestation.

Capture Ndoki
Capture Vidéo Michelle Ndoki – (c) DR

« Je me cache depuis ce jour-là parce que c’est effrayant de se rendre compte qu’on est une cible, la seule », confie l’avocate.

Michèle Ndoki raconte comment elle était engagée à poursuivre la « lutte » avant d’être obligée de vivre désormais cachée. « Deux jours après la manifestation, pour moi, j’allais me remettre de mes plaies et  on aurait vu comment évoluait le débat politique sur le devenir de cette nation. Deux jours plus tard [Le 28 janvier, Ndlr], on arrête Maurice Kamto, on arrête Christian Penda Ekoka, on arrête Albert Dzongang et on va chercher Célestin Djamen à l’hôpital. », poursuit-elle.  

« Lorsque les figures marquantes de cette contestation finissent derrière les barreaux, forcément je me dis que mon tour va venir. Je crains donc que dans ma situation, me retrouver derrière les barreaux, signifie une dégradation sérieuse, si ce n’est définitive de ma santé », ajoute Michèle Ndoki qui confirme avoir été atteinte par des balles réelles d’un inspecteur de Police qui était à sa poursuite, lui disant d’aller « encore parler sur équinoxe ». « Il commence à me tirer dessus. Il est à deux ou trois mètres de moi (…) je recevrai trois balles (…) il s’agissait bien de balles réelles », laisse entendre la dame.

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Pour la militante du MRC, ces faits font du Cameroun une dictature où la contradiction est toujours considérée comme une menace au pouvoir. « C’est l’une des choses qui est dramatique dans le fait qu’aujourd’hui, on essaye de décapiter le MRC.  Les gouvernants ne réfléchissent pas plus loin que supprimer la concurrence. », regrette-elle.

« Le problème c’est que ça crée de la radicalisation (…) Ils ont déjà eu cette technique et ça n’a pas fonctionné. C’est ce qui s’est passé avec la crise anglophone », conclue Michèle Ndoki qui pense que l’arrogance et la sourde oreille dont fait montre le gouvernement pourra finir par radicaliser les Camerounais comme ce fut le cas dans les régions anglophones, aujourd’hui en proie à une crise sécessionniste.

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Depuis l’arrestation des centaines de ses camarades du parti dans différentes villes du Cameroun, il s’agit de la première sortie de Michèle Ndoki qui panse encore ses plaies, dans un lieu tenu secret. 

Ci-dessous, la vidéo :


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