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Abdelaziz Moundé à Cabral Libii : « Le choix de Martin Fayulu n’a rien à voir avec tes propositions de primaires »

Abdelaziz Mounde

Martin Fayulu, président du parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE) a été désigné ce dimanche 11 novembre, candidat commun de l’opposition pour l’élection présidentielle du 23 décembre. Cabral Libii, l’un des malheureux candidats à l’élection présidentielle 2018 dans un billet sur sa page Facebook officielle s’est bombé le torse en soulignant que la démarche des leadeurs de l’opposition de choisir un candidat unique pour affronter le candidat du pouvoir et de la majorité présidentielle est inspirée de sa proposition des primaires de l’opposition pour un candidat unique lors de la dernière présidentielle au Cameroun.


Abdelaziz Mounde
Abdelaziz Moundé – DR

« Je ne boude pas le plaisir que ma proposition fasse recette en RDC., un pays en crise. Cette reconnaissance en mondovision par des opposants congolais qui me citent, me conforte dans la conviction que j’avais raison. Quel gâchis!  2019 nous donne HEUREUSEMENT l’occasion de rattraper la victoire à l’Assemblée Nationale », a écrit Cabral Libii ce lundi 12 novembre 2018.

Abdelaziz Moundé, activiste politique a répondu à Cabral Libii et pense que le choix d’un candidat unique de l’opposition congolaise n’a rien à voir avec sa proposition pour l’adoption d’un candidat unique de l’opposition qui n’a pas été expérimentée. « ce qui s’est passé à Genève, le miracle des enfants du pays du scandale géologique, notre terre africaine du Congo n’a strictement rien à voir avec tes propositions de primaires aussi respectables qu’elles soient. Ce qu’il s’est passé cette nuit au bord du Lac Léman, où le premier des Camerounais y va pour le repos et les soins couteux, alors que les Congolais y sont allés, pour la première fois depuis l’ère Mobutu pour travailler, n’a rien à voir avec les ambiguïtés de tes positions et de celles de Nkou Mvondo », réagit-il.

Pour lui, le choix de Martin Fayulu « est simplement la résultante d’une démarche politique, assise sur la légitimité, une action militante concertée, la capacité à accepter une médiation et l’HUMILITE ! », poursuit-il.

Ci-dessous, l’intégralité de la réponse d’Abdelaziz Moundé.

CHER CABRAL LIBII. LE SUCCES DE LA COALITION CONGOLAISE A GENEVE N’A RIEN A VOIR AVEC TES PROPOSITIONS !

Par Abdelaziz Mounde

Puisque vous avez, Kamto et toi gagné. Le plus simple n’est-il donc pas de vous voir au moins pour qu’on filme comme les Congolais au lieu de multiplier les billets d’humeur sur facebook. De vous parler fraternellement pour faire preuve de votre bonne foi. Et de travailler, manifester et formuler ensemble pour une transition et un programme de transformation du Cameroun. Il y’a des moments où il faut faire stop au melon et aux ambiguïtés ! Nous avons un besoin et une soif de clarté et d’aller à l’essentiel : le Cameroun et non nos modestes personnes. Pas de pape infaillible ou qui a toujours raison ! Que les opposants au Cameroun aient le courage de s’avouer leurs fautes et ils verront des millions de Camerounais se mobiliser !

Tu as du talent, du courage. La niaque comme disait Pit Baccardi. Tu es de la trempe de ceux qui osent secouer, pour reprendre Jaures ou Jean-Baptiste Obama, le destin et leur destin. Du pur Hemlé ! Ta fine intelligence a permis de mettre ton aura qui pointait dans les médias au service d’une cause juste et fondamentale, dans le sillage d’autres Camerounais avant : l’inscription massive sur les listes électorales. Je trouvais d’ailleurs ridicule et fayot que tes partisans t’affublent du titre de Macron camerounais, car je pense qu’en la matière, autant que je crois que Hugo Nyamé avec son grand talent en bandoulière aura toujours Douleur comme point de repère, je pense que c’est à la France de s’inspirer du Cameroun. Bref d’avoir des Ouandié, Moumié, Um, Ahidjo, Ossende Afana français, soit ces figures d’exception qui à moins de 30 ou 40 ans, avaient réussi à gravir les échelons de la politique, construire une pensée et même diriger un pays.

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Mais, ce qu’il s’est passé à Genève, le miracle des enfants du pays du scandale géologique, notre terre africaine du Congo n’a strictement rien à voir avec tes propositions de primaires aussi respectables qu’elles soient. Ce qu’il s’est passé cette nuit au bord du Lac Léman, où le premier des Camerounais y va pour le repos et les soins couteux, alors que les Congolais y sont allés, pour la première fois depuis l’ère Mobutu pour travailler, n’a rien à voir avec les ambiguïtés de tes positions et de celles de Nkou Mvondo. Ce qu’il s’est passé dans la ville des suisse des horloges, ces trois derniers jours n’a rien à voir avec nous courses rusées contre la montre.

La désignation de Martin Fayulu n’est pas la conséquence d’une primaire hypothétique, d’un mystérieux tirage au sort – un jambo hasardeux -, de l’arrogance d’un parti leader à l’Assemblée ou de l’absence de conclusions claires des deux rencontres entre Kamto et Libii, de déclarations impétueuses sur la jeunesse ou la vieillesse de candidats de l’opposition, d’anecdotes sur les Sms échangés entre Akéré et Libii, des photos équivoques entre Kamto et Matomba exploitées par les Services spéciaux ou de déclarations à Eseka, chauffant à blanc des partisans sur l’avantage de l’âge sur les autres candidats, de la raideur de fanatiques sur leur héros de Bakassi et bien d’autres de nos adorées camerouniaiseries.

Elle est simplement la résultante d’une démarche politique, assise sur la légitimité, une action militante concertée, la capacité à accepter une médiation et l’HUMILITE !

– Les leaders congolais ne se sont pas livrés à longueur de posts sur facebook ou tweets ou de déclarations dans les médias sur les insultes et le mépris qu’ils reçoivent. Ils ont, suivant la proposition de la Fondation Kofi Annan, été au-dessus d’eux-mêmes, la première des victoires d’un être humain. Par conséquent, dans le sillage de démarches qu’ils menaient, je le rappelle déjà ensemble – oui c’est important – défini des critères précis : le poids politique matérialisé par la détention d’un mandat (député, gouverneur, etc.), l’implantation à travers le territoire à travers le fichier des militants et les résultats des précédentes consultations, la légitimité populaire et la capacité de mobilisation.

– Martin Fayulu est le symbole de l’action militante concertée aux côtés de ses pairs de l’opposition, autour de dénominateurs communs, donc une tradition de travail mutuel. Cela y compris avec des opposants dont il est éloigné idéologiquement. C’est un dur aussi ! Il a reçu des balles à la tête, s’est fait interpeller plusieurs fois, ayant été toujours en tête, bravant les forces de sécurité, de toutes les manifestations contre la volonté de Kabila de modifier la Constitution. Il a démissionné de son mandat de député pour protester contre la prolongation indue de mandat. Il s’est ligué de façon ouverte contre le Gouverneur de Kinshasa qu’il avait contribué à faire élire dénonçant ses dérives et sa mauvaise gestion. Il n’a pas cédé au chantage du pouvoir qui a scellé son hôtel à Kinshasa, situé entre la résidence du président et le Palais d’État, officiellement pour cause de redressement fiscal. Il a été une des chevilles ouvrières des travaux de la conférence nationale souveraine (1991-1992) qui a mis fin au régime du parti unique de Mobutu Sese Seko. Au côté de l’ex-archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, il a été vice-président de la commission économie, industrie et PME de cette même conférence.

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– Encouragés par la société civile, la coordination de la Marche des Laïcs et les mouvements citoyens comme LUCHA, les opposants congolais, comme on aurait pu le faire à travers une démarche conduite par des figures comme le Cardinal Tumi ou des fondations et associations telles Survie et le Redhac, comme on aurait pu suivre les chemins envisagés par le Cameroon Patriotic Diaspora et le forum de Paris auquel tu as assisté, d’Abel Elimbi Lobé et de bien d’autres initiatives, ont su faire confiance à la fondation Koffi Annan et choisir un terrain neutre. Loin des fans et appareils. Loin de l’hystérie et du chaudron virtuel, transpirant le suc de l’intolérance, de la haine et du tribalisme des réseaux sociaux utilisés par les Camerounais. Loin des positions radicalement différentes sur la coalition entre le capitaine ou président d’un parti et le candidat que ce parti a investi à la présidentielle. Bref loin du superflu et près de l’essentiel.

-Enfin l’HUMILITE ! Oui, mon cher Cabral Libii. C’est une une denrée encore plus rare que l’eau dans de nombreux quartiers de Yaoundé et de l’Extrême-Nord ou les routes goudronnées au Sud et à l’Est. Plus rare que la pierre verte du temps de Ptahhotep, l’un des premiers philosophes africains dont l’œuvre a porté sur cette vertu cardinale. L’humilité d’un Felix Tshisekedi qui dispose pourtant d’une formidable machine électorale à travers l’UDPS, le parti de son illustre père, de regrettée mémoire, opposant dit historique à Mobutu. L’humilité d’un Vital Kamerhe, figure majeure de la politique congolaise de ces 10 dernières années, disposant d’une audience et d’une crédibilité internationale et reconnu pour sa maitrise des dossiers. L’humilité de poids lourds, politiques et financiers comme Jean-Pierre Mbemba et Moise Katumbi, exclus de la présidentielle, mais qui disposent d’une influence de feu, maitrisant des pans entiers de ce pays sous-continent.

Bref, cette humilité, que beaucoup qui font référence à Dieu et aux livres saints invoquent, qui doit amener les hommes politiques camerounais à s’interroger sur des questions fondamentales :

– Comment peut-on pour le président Biya avoir le sourire même le rictus et s’estimer légitime quand on est élu par moins de 10 % de la population globale (+ de 25 millions d’habitants), quand sur 6, 5 millions d’inscrits seuls 3, millions de Camerounais se déplacent pour le vote ?

– pourquoi et comment les Camerounais plus de 15 millions en âge de voter boudent les inscriptions et même les urnes quand ils le sont ?

– Comment expliquer que depuis 1992, les échecs successifs de l’opposition n’aient pas conscientisé l’opposition et contraint les prétendants à comprendre que seule l’Union sacrée pouvait permettre dans la rue, dans les urnes et à travers la médiation comme dans le cas congolais précisément, de remporter les batailles essentielles ENSEMBLE : le changement du Code électoral, un programme de transition et des stratégies de mutualisation claires et sans équivoque !

Nous en avons la capacité. Reste la volonté et l’honnêteté…Travaillons-y !


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