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Adèle Mbala s’interroge au sujet des négociations avec les leaders sécessionnistes : « Quelle honte y aurait-il donc à faire cela ? »

Adeline

Adèle Mbala, éditorialiste et directeur central chargée du suivi éditorial à la CRTV a employé sa plume pour se prononcer sur ce qui est jusqu’ici, officiellement une supposée négociation entre le gouvernement et les leaders séparatistes en instance de jugement.

Adeline
Adèle Mbala (c) Droits réservés

Le 2 juillet 2020, les rumeurs d’une négociation entre le gouvernement et les leaders séparatistes en instance de jugement ont enflammé la toile. Le 6 juillet 2020, René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a indiqué à travers un communiqué que cette information « n’est pas conforme à la réalité ».

Dans la rubrique Point d’exclamation diffusée sur les ondes du poste national le lundi 13 juillet 2020, la journaliste Adèle Mbala a réagi à cette actualité.

Pour la présentatrice vedette de la CRTV Télé, ce ne serait pas une « abomination » que les deux parties concernées ici s’asseyent sur une même table pour débattre d’une question d’intérêt général : le retour de la paix dans les régions d’expression anglaise en proie à une crise sécuritaire depuis quatre années. Parce que, conclut-elle, son éditorial : « il n’y aura au bout, ni défaite ni victoire, le seul gagnant étant le Cameroun reconstruit et développé ».

Leblepledparle.com a religieusement écouté la sortie d’Adèle Mbala et la propose.

 

 La sphère médiatique est en flammes. Les réseaux sociaux ont lancé l’alerte le 2 juillet (2020, Ndlr) criant sur tous les toits et sur tous les tons que le gouvernement de la République aurait entamé des négociations avec des sécessionnistes en instance de jugement pour le retour de la paix dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest. Les journaux, les radios et télévisions très convaincus de tenir le sujet de l’heure en ont fait leur choux gras jusqu’ en ce début de semaine. Rien n’arrête les flambées malgré le communiqué, les recadrages du ministre de la Communication. En effet, dans son style diplomatique tout en finesse a à peine pu refroidir l’ardeur de ces débats des tempos modernes qui écument les plateaux de télévision. Le porte-parole du gouvernement s’insurge encore et affirme que cette information « n’est pas conforme à la réalité ». Des mots toute en nuance qui valent tout leur pesant d’or sous la plume du Mincom puisque les développements qui suivent laissent entrevoir des rayons de lumière explicatifs quand ils réaffirment la disponibilité du gouvernement à rechercher des solutions pacifiques à cette crise qui perdure. Le gouvernement qui reste ouvert au contact, initiatives et propositions dans ce sens du strict respect du sacrosaint serment de l’Unité nationale et de l’intégrité territoriale. Et on se demande soudain qui donc veut faire prendre des vessies pour des lanternes ? Mais plus sérieusement les Camerounais épris de paix se surprennent à prendre précisément leurs désirs pour des réalités et vient alors la question essentielle : et si ce contact était avéré, où donc serait le crime ? Serait-ce donc une abomination pour les frères de renouer le dialogue interrompu par les armes pour reprendre ensemble les chemins de la paix ? Serait-ce un crime d’œuvrer ensemble pour stopper ce terrorisme qui a fait son lit sur le terreau des revendications depuis longtemps satisfaits aujourd’hui ? Il s’agit d’arrêter ensemble les flots de sang, de sueur et de larmes qui souillent la terre bénie du Cameroun. Quelle honte y aurait-il donc à faire cela ? Allumer enfin le calumet de la paix retrouvé entre des frères autour de la table de cet autre dialogue. Mais disons-le sans ambages, cette logique de paix ne se construira guère dans le vacarme médiatique ambiant sous la pression de la rue ou de l’opinion nationale et internationale. Aucune sérénité ne sera retrouvée dans ce contexte où les conditions du dialogue sont davantage divulguées et les vainqueurs désignés. Où le moindre compromis serait synonyme d’opprobre et de honte. Il faudra pourtant bien se parler, loin de la vindicte populaire pour avaler des couleuvres et consentir à ravaler des égaux surdimensionnés. Il faudra se regarder dans les yeux et se donner la main au nom de la paix. Il faudra créer les conditions de cet autre dialogue que l’on entend maintenant inclusif, général, ouvert, etc. comme si le grand dialogue national récemment initié par le chef de l’Etat l’était moins. Il s’agit de sortir le Cameroun de l’ornière, sortir du vacarme et de la gesticulation pour réellement construire les conditions de la paix, fut-elle la paix des braves parce qu’il n’y aura au bout, ni défaite ni victoire. Le seul gagnant étant le Cameroun reconstruit et développé.


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