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Arrestation de Martinez Zogo : Le journal InfoMatin tacle Samuel Mvondo Ayolo

martinez zogo 670

Le quotidien InfoMatin de Dieudonné Mveng, paru ce mercredi s’est appesanti sur l’arrestation de l’animateur radio, Martinez Zogo survenue dans la matinée du vendredi 17 janvier 2020. 

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Martinez Zogo (c) Droits réservés

Depuis l’incarcération du chef de chaine de la radio communautaire Amplitude FM, les appels à sa libération fusent de part et d’autres. Pour InfoMatin, en décidant de faire embastiller l’animateur d’Amplitude FM, « le Directeur du Cabinet civil braque de nouveau les projecteurs des défenseurs de la liberté d’expression sur le magistère de celui qui préside aux destinées du Cameroun ».

Lebledparle.com vous invite à lire l’intégralité de l’article paru dans les colonnes d’InfoMatin de ce matin.

En décidant de faire embastiller l’animateur d’Amplitude FM, le Directeur du Cabinet civil braque de nouveau les projecteurs des défenseurs de la liberté d’expression sur le magistère de celui qui préside aux destinées du Cameroun.

Sauf changement de dernière minute, une confrontation est prévue, aujourd’hui, entre Martinez Zogo et la plaignante Mme. Mvondo Ayolo. Détenu depuis vendredi dans une des cellules du Sed (Ndlr. Secrétariat d’État à la défense, érigé en une annexe de la prison centrale de Yaoundé-Kondengui), le chef de chaîne d’Amplitude Fm a été auditionné, hier, par le procureur de la république près le tribunal de première instance de Yaoundé-centre administratif. Ce dernier aurait décidé de proroger la garde à vue du célèbre tribun, indique une source.

Selon des sources proches du dossier, le présentateur de l’émission « Embouteillage », sur Amplitude FM, a été traîné devant cette juridiction par le directeur du cabinet civil (DCC) de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo. Lequel l’accuse d’outrages à l’endroit de son épouse. Plusieurs signaux, en provenance du bureau du magistrat, indiquaient qu’un mandat de dépôt allait être émis contre l’homme de média au terme de l’audition.

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Hier en journée, dans une démarche désespérée, le Réseau des communicateurs indépendants de l’audiovisuel (Intermedia) a publié un communiqué présentant ses excuses au couple offensé, quant aux « propos malveillants qui ont été tenus à [son] endroit par certains membres de [son] réseau ». « Nous nous engageons à prendre des mesures internes, afin qu’à l’avenir de tels comportements ne soient plus récurrents », peut-on y lire. Mais cet acte de contrition semble avoir été sans effet.

Au-delà des faits reprochés à Martinez Zogo, c’est davantage l’attitude belliqueuse du DCC qui détonne. Si on est bien d’accord qu’aucune offense, ni diffamation, ne doit être tolérée par voie de presse contre un citoyen, quel qu’il soit, l’acharnement de l’ex-ambassadeur du Cameroun à Paris, elle, est de celles qui font désordre par ces temps de crises sociopolitiques tous azimuts.

En effet, si la loi sur la communication sociale donne le droit à celui qui se sent diffamé de saisir les tribunaux, elle lui permet également, en première intention, de laver son honneur à travers un droit de réponse. C’est du refus de diffuser cette réplique que se manifeste la mauvaise foi, voire l’intention de nuire du mis en cause.

Or, au moment de faire arrêter l’animateur, par des éléments du secrétariat général à la Défense en charge de la gendarmerie, Samuel Mvondo Ayolo n’avait pas cru devoir user de cette démarche, qu’affectionnent par ailleurs plusieurs dirigeants camerounais pour se mettre au-dessus de la mêlée. Tout se passe ainsi comme si le DCC avait choisi le marteau pour tuer une mouche, une attitude qui du coup déteint sur tout l’exécutif du pays.

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En effet, si jamais Martinez Zogo était envoyé en prison, ce que les observateurs, et plus encore les défenseurs de la presse retiendraient, ce sera une énième atteinte à la liberté d’expression par le régime de Paul Biya. Encore un mauvais message passé par le gouvernement auprès de la profession, lira-t-on bientôt dans les rapports, avec des conséquences inimaginables sur l’image du Cameroun à l’extérieur. Personne n’en retiendra la cause.

La posture du DCC est d’autant plus à blâmer que jamais, au grand jamais, le sommet de l’État n’a jamais porté plainte contre un journaliste. Paul Biya observe toujours une pondération de grand sage, face à tous les outrages déversés à son encontre par voie de presse. Seuls quelques rares zélés, de temps à autre, se chargent d’user de cette arme à double tranchant. Il en est de même de son épouse, Chantal et de leurs enfants, attaqués sans arrêt sur papier, dans l’audiovisuel que sur les réseaux sociaux.

À l’image de leur chef de l’État d’époux et de géniteur, ils choisissent toujours de laisser parler les gens. Ça n’en fait pourtant pas des faibles, au contraire, son silence fait de la famille présidentielle un modèle d’élévation spirituelle et morale. Les plus proches collaborateurs de Paul Biya, à qui on reconnaît par ailleurs le droit de demander justice et réparation, devraient s’inspirer de cet exemple. À contrario, la tentative de saisine par eux des tribunaux, plutôt que de les desservir, s’avère dévastatrice pour celui qui préside aux destinées du Cameroun.


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