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[Tribune] Hayatou-Ahmad ou l’histoire de la pluie et la mer

Ahmad Hayatou

L’historien du football, Claude Kana a proposé à ses lecteurs sur Facebook le mardi 24 novembre 2020, une tribune sur l’actualité de la suspension d’Ahmad Ahmad par la Fifa pour une durée de cinq ans. Il fait un parallèle avec l’ancien Issa Hayatou.


Ahmad Hayatou
Ahmad Ahmad et Issa Hayatou – Mtg

Chez moi à Dschang, les vieux sages disaient qu’en toutes circonstances, il faut savoir rester lucide, et passer le temps qu’il faut pour comprendre le temps. Il vaut mieux souvent faire les cent pas et ne pas mettre la charrue avant les bœufs, car ce n’est sans doute pas la bonne solution. « Alors, soyez patients, justes et gardez le bon sens, sinon un jour, vous pourrez fuir la pluie pour aller vous jeter dans la mer ». Telle est la sagesse qu’ils nous ont léguée.

Depuis ce lundi, les évènements se sont précipités au sommet de la CAF et nous interpellent. L’onde de choc provoquée par la suspension d’Ahmad parcourt encore le continent. On a l’impression d’avoir fui la pluie pour se jeter dans la mer. En effet, dans un communiqué publié sur le site de la FIFA, le président sortant de la Confédération africaine de football a été condamné à l’interdiction d’exercer toute activité relative au football pour 5 ans par la chambre de jugement de la Commission d’éthique indépendante de la FIFA. Ahmad Ahmad est accusé de détournements de fonds.

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La chambre de jugement de la Commission d’éthique indépendante « a jugé Ahmad Ahmad coupable d’avoir enfreint les articles 15 (Devoir de loyauté), 20 (Acceptation et distribution de cadeaux ou autres avantages) et 25 (Abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’éthique de la Fifa, ainsi que l’article 28 (Détournement de fonds) de son édition 2018 », détaille la FIFA.

« L’enquête sur le comportement de M. Ahmad au poste de président de la CAF entre 2017 et 2019 a porté sur diverses questions liées à la gouvernance de la CAF, dont l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque, ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical Steel et d’autres activités », précise le communiqué de la chambre de jugement de la Commission d’éthique, qui affirme avoir « établi » qu’Ahmad Ahmad « avait manqué à son devoir de loyauté, accordé des cadeaux et d’autres avantages, géré des fonds de manière inappropriée et abusé de sa fonction de président de la CAF. »

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Ainsi donc, Ahmad Ahmad a été jugé, et condamné, sur la base des faits avérée ! Issa HAYATOU, du fin fond de sa retraite doit s’étrangler de rire depuis hier. Lui qui a été suspecté, vilipendé, accusé, moqué, condamné par les médias, avec l’appui de certains de nos compatriotes, qui estimaient qu’il était temps de mettre fin à tout ça et d’ouvrir une nouvelle page pour le football africain, n’a jamais été condamné. On a fui la pluie pour se jeter dans la mer. On a remplacé un éternel suspect par un bandit. Le football africain rentre dans une nouvelle période de turbulences. Quelles seront les implications sur le football camerounais qui est dévasté depuis longtemps par un conflit fratricide entre la FECAFOOT et la LPFC ? Prenons le temps qu’il faut pour comprendre le temps.

Claude KANA

Historien du football

 


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