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Massacre des élèves à Kumba : La curieuse sortie du gouvernement sur l’illégalité de « Mother Francisca school »

Plaque ecole Kumba

Au moment où des milliers de voix s’élèvent au Cameroun et à travers le monde pour condamner fermement l’attaque survenue le samedi 24 octobre 2020 au groupe scolaire « Mother Francisca International Bilingual Academy » de la ville de Kumba, dans la région du Sud-Ouest. Le gouvernement a certes fait un communiqué y relatif, mais s’est appesantit sur le caractère « illégal » de cet établissement.


Plaque ecole Kumba
Plaque de l’école attaquée à Kumba – capture photo

La boude du gouvernement

Comme dans les circonstances pareilles survenues dans le passé, le gouvernement a réagi à l’attaque de Kumba. Cependant, le fait curieux qui a attiré l’attention de l’opinion publique est la déclaration sur l’illégalité de l’établissement dans son communiqué datant du même jour. « Il y a lieu de relever, pour le regretter, que le complexe scolaire privé « Mother Francisca International Bilingual Academy » n’a lancé ses activités qu’en ce début d’année scolaire 2020/2021, à l’insu des autorités administratives compétentes, et n’a pu bénéficier des mêmes mesures de protection que d’autres établissements scolaires du Département de la Mémé », écrit René Emmanuel Sadi, ministre de la communication.

Cette sortie intervient après celle du préfet du département de la Mémé, Chamberlain Ntou Ndong, qui a déclaré à la presse que l’école, où l’attaque a eu lieu, est une école « non déclarée ». L’autorité administrative a invité les établissements de son département qui ne sont pas connus par l’administration à se faire identifier pour pouvoir bénéficier de certaines mesures de sécurité. On l’aura vieillie sur son acte de naissance et sa plaque. N’oubliez pas que nous sommes… Kumba !

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La colère de certains hommes politiques

Rolande Ngo Issi du PCRN a trouvé cette sortie maladroite et irresponsable. « Que le gouvernement n’en rajoute pas à la douleur profonde. Comment une école peut-elle ouvrir ses portes sans l’onction de l’autorité compétente, c’est un aveu d’irresponsabilité à punir sévèrement. Des solutions pérennes s’imposent et elles sont connues », déclare-t-elle dans un tweet le 26 octobre 2020.

Son homologue du FDC trouve les propos du Mincom scandaleux et décevant. « C’est décevant et scandaleux  d’entendre le ministre de la communication justifier de façon irresponsable l’incapacité du gouvernement à rassurer les populations chaque fois qu’un problème se pose. Le gouvernement cherche des subterfuges pour justifier son incapacité à protéger les populations face à un drame orchestrer par des voyous. Au lieu de se limiter à condamner tout simplement, le gouvernement s’attèle à jeter l’opprobre sur ses citoyens .Sinon comment comprendre qu’un communiqué puisse faire allusion au caractère clandestin de l’établissement. Était-il opportun de le mentionner ? Ou alors c’est  la clandestinité de cet établissement qui a provoqué ce carnage ? Si c’est le cas alors Madame le Ministre des enseignants secondaires doit présenter dans l’urgence sa démission et par la même occasion le Ministre de la communication doit présenter les excuses au peuple de cette déclaration inopportune au moment où toute la nation est scandalisée et debout pour pleurer ces innocents enfants arrachés  brutalement à la vie. Le FDC une fois de plus par ma voix témoigne sa solidarité aux familles éprouvées et éplorées », écrit Denis Emilien Atangana sur Facebook le 26 octobre 2020.

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Le mea culpa partiel du gouvernement

Dans un autre communiqué René Emmanuel Sadi dit que ce n’est plus l’établissement mais le 2e cycle qui n’était pas autorisé.

Une source journalistique indique que cette école existe depuis neuf ans et non 3 semaines comme a dit le mincom dans son communiqué. Au-delà de la querelle, quel est l’intérêt pour le gouvernent de dire que l’école attaquée à Kumba est illégale? Les écoles légales n’ont-elles jamais été aussi attaquées? Quand le gouvernement évoque l’illégalité de l’école où 7 enfants ont été massacrés, alors qu’il a encouragé les familles à envoyer lesdits enfants à l’école en garantissant leur sécurité, que faut-il comprendre ? Que c’est la faute  des parents ? Ça me rappelle le jeune enseignant tué au lycée de Nkolbisson où le MINESEC nous avait parlé d’un enseignant qui n’est pas à son poste. «Il était affecté à Foumban ». Parfois mieux vaut ne rien dire. Paix aux âmes de ces enfants. C’est l’expression pure et simple de l’incompétence!


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