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Cameroun : Cabral Libii estime que la gestion du Covid-19 par le gouvernement est un échec

Cabral Libii entretien

Dans une chronique publiée le 10 mai 2020 sur Facebook, le président national du PCRN, Cabral Libii s’est exprimé sur la gestion du Covid-19 au Cameroun.


Cabral Libii entretien
Cabral Libii – capture photo

Le député de la nation pense que le gouvernement du pays rate l’occasion de restaurer la confiance du peuple à travers une bonne gestion de la crise sanitaire du Covid-19. « Le Cameroun à l’instar de tous les pays du monde est donc dans l’impasse. Nous scrutons tous le ciel, à la recherche d’un signe du ciel d’espoir. En réalité, on n’exige pas à notre gouvernement de trouver la solution miracle contre pandémie. Elle n’est pas à portée de main. En revanche, ce qu’on lui demande c’est d’avoir la confiance du peuple dans la gestion de la crise sanitaire et économique du COVID19. Le peuple, conscient des enjeux, veut être sûr que les personnes qu’il a « mandatées » pour le diriger travaillent effectivement pour son intérêt et qu’ils font de leur mieux, malgré les moyens limités et les incertitudes », déclare-t-il en proposant les 5 piliers sur lesquels le gouvernement peut s’appuyer pour réussir ce pari.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité des explications de l’élu du peuple  dans le texte ci-dessous.

Crise Du Covid19 : L’ultime Occasion Manquee De Restaurer La Confiance Du Peuple!

Les grandes leçons que nous tirons de la crise du coronavirus sont l’humilité et la modestie:

1. La science ultra-avancée n’arrive toujours pas à décoder toutes les caractéristiques de ce virus. Son origine est-elle naturelle ou artificielle ? Provient-il des chauves-souris ou des pangolins? Y-a-t-il ou pas des fragments d’ARN de VIH dans son génome ou pas? Est-ce une arme biologique ou issue d’un croisement inter-espèce ?

2. La médecine archi-sophistiquée n’arrive toujours pas à trouver le bon médicament ou vaccin pour traiter les malades qui meurent par milliers chaque jour. Chloroquine, Remdesevir, Tocilizumab, la nicotine et même le cannabis ont déjà été essayé avec des succès plus ou moins mitigés à travers le monde. Aujourd’hui les malades sont mis sous respirateurs et quelques semaines après on les déconseille! L’hypothèse de la mise au point d’un vaccin efficace et consensuel, n’est pas pour demain…

3. Les politiques publiques en matière de santé sont hétérogènes et inefficaces. Aux premiers jours de l’épidémie, le confinement semblait une grande évidence. On critiquait même les pays qui n’avaient pas encore adopté cette stratégie. Certains y voyaient même « la main » qui allait détrôner des régimes perpétuels. Mais au fil du temps, son impact peu perceptible sur le fort taux de mortalité, est l’objet d’une remise en cause dans certains Etats. D’autres pays essayent de faire le grand saut vers l’inconnu en pariant sur l’immunité collective, sujette à toutes les craintes à cause de son coup humain « probable ». Par ailleurs, dans les pays les plus préparés et apparemment les plus rationnels en matière de gestion publique, comme en occident, la mortalité est catastrophique. Dans les pays fragiles africains, promis à l’apocalypse, la mortalité du coronavirus reste relativement faible et en dessous des fléaux habituels (paludisme, tuberculose, maladies diarrhéiques, accidents de la voie publique, etc…)

Aucun scientifique, aucun grand médecin, ni aucun gouvernement ne détient pour l’instant, la solution ultime à la plus grave crise mondiale de la décennie qui débute. Il faut avoir l’humilité et la modestie de le reconnaître.

Le Cameroun à l’instar de tous les pays du monde est donc dans l’impasse. Nous scrutons tous le ciel, à la recherche d’un signe du ciel d’espoir.

En réalité, on n’exige pas à notre gouvernement de trouver la solution miracle contre pandémie. Elle n’est pas à portée de main. En revanche, ce qu’on lui demande c’est d’avoir la confiance du peuple dans la gestion de la crise sanitaire et économique du Covid-19. Le peuple, conscient des enjeux, veut être sûr que les personnes qu’il a « mandatées » pour le diriger travaillent effectivement pour son intérêt et qu’ils font de leur mieux, malgré les moyens limités et les incertitudes.

Les 5 piliers sur lesquels repose la confiance du peuple en ses dirigeants sont: le pragmatisme, l’efficience, la transparence, la concertation et le sens du bien commun.

Comment ces 5 piliers auraient-ils ou se manifester dans la gestion de cette crise?

1. le pragmatisme

Comment comprendre qu’un gouvernement aux ressources limitées puisse s’enfermer dans une tour d’ivoire et installer une bureaucratie étouffante, teintée de calculs pernicieux, dans la réception des contributions matérielles et logistiques venant des députés, des associations, des organisations internationales et même des partis politiques? Pourquoi paralyser des écoles, des lieux de culte, dans des zones rurales et zones d’éducation prioritaire quand on peut ouvrir en premier les bars en ville? Quelle rationalité permet de comprendre ces décisions ?

2. l’efficience

Selon les estimations du MINSANTE, la gestion de la crise du COVID19 va coûter 58 milliards. A quoi sert cet argent? Pourra-t-on en profiter pour démocratiser les tests de dépistage qui sont pour l’instant concentrés dans les grands centres urbains et réservés à quelques chanceux? Pourra-t-on en profiter pour renforcer les capacités des districts de santé, qui sont les unités opérationnelles de notre système de santé, en équipements et logistiques ?

Pour l’instant, les dépenses en matière de factures des hôtels de confinement, d’achats de mobiliers de sites de confinement dans les logements sociaux et les faits divers de mauvaise gestion des personnels du Centre des Opérations des urgences de santé publique (COUSP), nous font douter.

3. la transparence

Le Président de la République a récemment créé un fonds de lutte contre le COVID19. En dehors de la contribution étatique, des citoyens et toutes autres organisations volontaires sont appelées à y contribuer. La gestion de ces fonds aurait dû également être consensuelle avec un comité paritaire incluant L’Etat, la société civile, les partis politiques et des citoyens reconnus pour leur probité morale. En outre, on observe également une cacophonie sur les bilans statistiques de l’épidémie qui varie d’une source à l’autre. Certes, la compilation des informations est fastidieuse en raison de notre système d’information sanitaire désuet, mais la publication des chiffres doit faire l’objet d’un consensus après vérifications rigoureuses.

4. la concertation.

Une crise n’est pas gérée comme un événement ordinaire. Il faut mettre en place des actions urgentes, transversales et acceptées de tous. Pour le COVID19, un comité de crise aurait dû être mis en place, piloté par le Président de la République lui-même et comprenant des acteurs étatiques concernés, mais aussi, des scientifiques et experts, des acteurs de la société civile, les élus locaux et les partis politiques. Les décisions issues de ce comité auraient été consensuelles et acceptées par tous. Même en dehors des crises aiguës, la concertation doit demeurer permanente dans la gestion des affaires publiques.

5. le sens du bien commun

Les deniers publics proviennent de la sueur et du sang des contribuables. La gestion devrait donc être très rigoureuse. Surtout dans des pays à faibles ressources comme le nôtre. Une crise n’est pas l’occasion pour s’enrichir de façon éhontée. Les dirigeants devraient donc faire attention à la qualité de la dépense publique, surtout en ce qui concerne la passation des marchés publics du matériel et équipements médicaux et logistiques. L’appel à la concurrence, la sélection des meilleures offres qualité-coût et la transparence dans la sélection des concurrents même en situation d’urgence devrait hanter tous les dirigeants en charge de la gestion de la crise du COVID19 actuelle.

Les camerounais ne sont pas encore remis du choc des marchés scandaleux et foireux de la CAN 2019. Pendant que les auteurs se pâment allègrement de leurs forfaitures, le Président ajuste patiemment comme à son habitude, les SCENES du prochain ACTE d’humiliation…

Rien ne les oblige à ajouter les traumatismes financiers dans la gestion de cette crise sanitaire.

Au demeurant, il semble tard ou difficile pour les dirigeants actuels d’intégrer du pragmatisme, de l’efficience, de la transparence, de la concertation et le sens du bien commun pour (re)gagner la confiance du peuple.

Mais la bonne nouvelle que j’ai à vous annoncer chers compatriotes, est que ces 5 piliers sont bien intégrés dans notre projet de société du CAMEROUN QUI PROTÈGE ET QUI LIBÈRE LES ÉNERGIES.

Et ce Cameroun-là, arrive bientôt.

Tenez bon!

Honorable Cabral Libii


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