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Marlène Emvoutou : « Être expatrié ce n’est pas être porteur du coronavirus »

Emvoutou Marlene covid

Dans une tribune publiée le jeudi 2 avril sur Facebook, la camerounaise Marlène Emvoutou est très remontée contre le traitement réservé aux camerounais de la diaspora qui sont de retour au pays et accusés d’être à l’origine de la propagation du covid-19 comme l’a titré à sa Une hier mardi le quotidien bleu Le Jour. Elle ne se contente pas seulement de critiquer, elle fait également 10 propositions au gouvernement pour stopper la circulation du virus au pays.


Emvoutou Marlene covid
Marlène Emvoutou – capture photo

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

Depuis 3 semaines, il n’y a plus d’école pour nos enfants, plus de travail, il faut être atteint de coronavirus à un stade critique pour être reçu dans leurs hôpitaux.

Nous qui sommes venus en Occident chercher le meilleur pour nous et pour nos familles restées en Afrique vivons un enfer ici.

Aujourd’hui, j’apprends que tous ceux qui retournent en Afrique, sont stigmatisés. Certains sont mis en quarantaine manu militari, et d’autres font l’objet de recherches judiciaires. ..

Être expatrié ce n’est pas être porteur du coronavirus.

Nous, expatriés sommes non seulement une force de proposition, grâce à nos diverses expériences, mais aussi un atout économique pour le développement du tourisme dans notre pays.

A cet effet, Je voudrais dire aux autorités de mon pays, que le coronavirus ne connaît pas les frontières, ne fait aucune discrimination sociale ou raciale …

Toutes les précautions cosmétiques qui visent à marginaliser une certaine catégorie de citoyens, ne font que renforcer le sentiment d’insécurité et d’injustice qui a pignon sur rue au sein de la diaspora.

Les frontières de notre pays ne pourront pas éternellement restées fermées au risque d’asphyxier notre économie …

J’ai du mal à imaginer les dirigeants du FMI ou de la banque Mondiale en visite de travail au Cameroun confinés dans un hôtel pendant 14 jours.

Il est question aujourd’hui de mettre sur pied une matrice pérenne qui nous permettra de combattre efficacement la propagation du coronavirus au Cameroun.

A cet effet, je préconise 10 propositions qui pourront soutenir l’action du gouvernement dans la lutte contre le coronavirus :

1 – la mise sur pied des unités de dépistage dans les aéroports.

Cette mesure peut être financée par une nouvelle taxe de des embarquements de 30 euros (20 000 fcfa)

2 – la création d’un nouveau formulaire de des embarquements aéroportuaires, dans lequel les passagers touristes s’engagent sur l’honneur à rester confiner dans un hôtel réservé à l’avance à leurs frais, pendant les 48 heures qui suivent leur arrivée au Cameroun dans l’attente des résultats du dépistage.

Le nouveau formulaire de des embarquements doit contenir des informations sur le lieu du séjour et les personnes à contacter au Cameroun en cas d’urgence.

3 – la suspension de la commercialisation des vêtements de secondes mains (friperie). Car il a été prouvé en occident que le virus pouvait résister pendant plusieurs jours sur un tissu.

4 – la suspension de la vente à sauvette qui sollicite un échange mano à mano dans un laps de temps.

5 – la fermeture temporaire des boîtes de nuit, cabarets. Les débits de boisson et les restaurants seront autorisés à faire uniquement de la vente à emporter.

6 – les marchés de vivres et les commerces devront ouvrir une fois par semaine afin de limiter le nombre de rassemblements.

7 – le ministère de la santé doit encourager la médecine de ville, afin de permettre le suivi à domicile des femmes enceintes et des personnes souffrant de pathologies moins contagieuses.

Ceci dans le but de libérer les accueils des hôpitaux en vue d’améliorer les conditions de prise en charge des cas critiques de coronavirus.

8 – le fond de solidarité qui vient d’être mis sur pied par le chef de l’état doit prioritairement être alloué aux obsèques des personnes décédées de coronavirus.

Compte tenu des mesures de distanciation sociale imposée lors des décès et l’urgence imposée dans ces cas, les familles ne pourront pas rassembler à temps les frais de cercueil, de morgue et d’enterrement des victimes.

Un soutien efficace de l’Etat sera la bienvenue.

9 – l’Etat doit encourager le télétravail, il est urgent aujourd’hui de limiter les contacts entre les agents de l’administration et les usagers.

La création d’un site gouvernemental qui permettra aux usagers de faire leurs démarches administratives.

10 – La prise de rendez-vous obligatoire devra limiter à 50 le nombre d’usagers reçus dans les différents bureaux administratifs.

Je suis convaincue que notre pays a plus que jamais besoin de tous ses enfants pour éviter une hécatombe.


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