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Marche du PCRN : Armand Okol fait des courbettes au Sous-préfet de Douala 1er

Armand Okol photo

Le président du PCRN de la région du Littoral a déposé auprès du Sous-préfet de Douala 1er une déclaration de manifestation publique pour une marche pacifique et silencieuse pour un retour à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. À deux jours de l’évènement le chargé de la communication en langue française de OMC et du PCRN dit à l’autorité civile avoir un rêve. En parcourant la tribune libre en question, le militant du PCRN souhaite que le Sous-préfet accepte que cette manifestation publique ait lieu. Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.


Armand Okol photo
Armand Okol – capture photo

Monsieur le Sous-préfet, i have a dream !

J’ai fait un rêve cette nuit. Je me trouvais dans les artères de la ville de Douala, noyé au milieu d’une foule immense, compacte, responsable. Et de peu, j’aurais crû revivre le remake d’un certain 23 Septembre 2018, lorsque l’ouragan cheminait vers le podium du stade Cicam pour communier avec le peuple. Mais cette fois-ci curieusement, sans que je ne sache trop pourquoi, la foule n’exultait pas, l’ambiance était assez morose, quelque chose d’inexplicable plombait la procession. En lieu et place d’effigies, de tee-shirts estampillés aux couleurs d’une organisation politique ou civile, les marcheurs arboraient tous le noir, cette couleur qui évoque et symbolise le malheur. Dans mon rêve, j’essayais de tendre l’oreille pour espérer capter un refrain devenu très populaire qui commence par les paroles [… Un et indivisible le Cameroun…], rien. Silence de mort. Mais en scrutant bien les visages, les compatriotes à mes côtés étaient à la fois animés par un sentiment de chagrin mais aussi de joie, ils/elles avaient l’air d’être crispés mais également rayonnants, c’était à la fois un moment de recueillement mais aussi de célébration, d’aucuns pleuraient mais d’autres souriaient. Les doigts pointaient vers le ciel, un peu comme si l’on désignait une silhouette, un esprit, plutôt une âme, oui une âme en peine, qui aurait vraissemblablement voulue se joindre à nous, mais qui n’y parvenait pas, malgré sa volonté et ses efforts surhumains. Et plus elle essayait de briser cet invisible obstacle qui se dressait entre elle et nous, moins on percevait ses traits, un peu comme si l’éloignement gagnait plutôt en intensité pour creuser davantage la distance. Bientôt la foule, plus digne que jamais, les gens se tenant désormais main dans la main, attristés mais satisfaits du succès de cette marche PACIFIQUE et SILENCIEUSE atteignaient un bâtiment sis à Bonanjo, où s’échappait sans qu’on ne sache trop comment des sonorités mélodieuses mais mélancoliques, on aurait dit un gospel, mais très exactement un chant de requiem fredonné par des voix d’anges suaves, perçantes et graves. C’est à croire que les cœurs certes meurtris vibraient tout de même au rythme d’une consolation du devoir accompli. J’essayais alors de changer de position dans mon lit pour mieux savourer ce rêve qui n’avait sans aucun doute pas fini de me livrer ses secrets que je me réveillais tout à coup. Oh zut!

Je comprends tout à présent, c’est cette conversation que j’ai eu avec mon camarade Jean Louis BATOUM au moment d’aller au lit qui a conditionné mon rêve. Nous faisions en effet le point des préparatifs de la manifestation publique déclarée par ses bons soins dans les services de la sous-préfecture de l’arrondissement de Douala 1er en sa qualité de Président Régional du PARTI CAMEROUNAIS POUR LA RÉCONCILIATION NATIONALE pour le Littoral (aux états de services éloquents et élogieux: confère le meeting de Cabral LIBII au stade Cicam le 23 Septembre 2018 dont il fût le PCO) et que nous envisageons tenir demain dans l’objectif et le but d’un plaidoyer pour la fin de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest en général, et singulièrement joindre nos voix et nos larmes à la suite de l’assassinat dans des circonstances effroyables et atroces de notre compatriotes Florence AYAFOR. Nombreux sont ceux qui diront que je suis un gros rêveur de croire un seul instant que cette marche peut avoir lieu. Mais tant qu’il ne sera pas 15h30 ce vendredi, je vais garder espoir. D’ailleurs qui peut me démentir si j’affirme que l’autorité administrative habileté à nous délivrer le récépissé de manifestation publique aujourd’hui même est comme nous soucieuse de la situation au NoSo. Je refuse aussi de croire que ce commis de l’État ayant une épouse, des filles sans doute, qui a probablement des sœurs, qui est né d’une mère, qui a des collègues femmes n’a pas eu un haut le corps en voyant la barbarie avec laquelle sa compatriote Florence a été arrachée à la vie. Je sais également que l’intellectuel qu’il est, est parfaitement conscient que la formation politique qui est à l’initiative de cette marche ne recèle que des pacifistes-réconciliateurs, donc aucun risque de troubles à l’ordre public possible. D’ailleurs comment pourrait-il en être autrement au vu de l’objet de la manif. Je suis persuadé que comme les Camerounais aiment s’exécuter à la dernière minute, notre administrateur civil a juste voulu prendre son temps pour éprouver nos nerfs. Je refuse de croire que c’est lui qui a mandaté ses collaborateurs, ceux même de son propre secrétariat de nous narguer en nous demandant, dans un ton narquois, d’aller organiser ladite marche dans nos maisons, au mépris total du pouvoir, de la force et du poids du peuple. Mon petit doigt me dit que le sous-préfet va démentir avec élégance ces bonimenteurs qui se laissent dire que seules les manifestations publiques organisées par les membres du parti au pouvoir ont droit de cité dans mon pays le Cameroun. Je crois fermement à l’avènement d’une nouvelle ère, d’une nouvelle génération et d’une nouvelle façon de faire des fonctionnaires, courageux, loyaux, impartiaux, et responsables.

I HAVE A DREAM!

Armand Okol


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