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SM Jean Rameau Sokoudjou : « Le blanc aurait cédé la place à un blanc-noir avec pour consigne de poursuivre la torture »

EAN RAMEAU SOKOUDJOU

Sa Majesté Fo’o Tchendjou 2 Sokoudjou actuel monarque de Bamendjou, est très inquiet de la dégradation du climat sociopolitique du Cameroun.

EAN RAMEAU SOKOUDJOU
SM Jean Rameau Sokoudjou

En 65 ans de règne, doyens des chefs traditionnels de l’Ouest regrette l’attitude de nos dirigeants et appelle à une prise de conscience collective.

Lebledpale.com vous propose le message Fo’o Tchendjou 2 Sokoudjou rendu public jeudi 10 octobre 2019.

Malheur à qui la flamme de ce pays va s’éteindre entre ses mains !!! Quand on ignore la direction du vent, on ne détache pas le sac du piment en poudre.

Du fond de ma cellule dans la prison secondaire de Doumé le 1er janvier 1960, convaincu d’être un candidat à la mort puisque beaucoup de mes compagnons m’avaient déjà précédé, j’écrasais une goutte de larme de joie, car pour moi, notre objectif était attendu à savoir-faire partir le blanc et obtenir la libération de ce pays.

J’étais loin d’imaginer que le blanc aurait cédé la place à un blanc-noir avec pour consigne de poursuivre la torture, l’oppression du peuple et préserver les intérêts du maître. J’ai souvent envie de penser que nous avions véritablement obtenu notre indépendance, mais les réalités me font vite comprendre que l’indépendance a été passé par là fenêtre pour donner a ceux qui n’avaient pas demandé avec des consignes strictes. Si non, comment expliquer que 60 ans après, nous soyons dans ce Cameroun à avoir une poignée qui pleure qu’elle est trop rassasiée alors qu’à côté le peuple pleure de famine, croupie dans la misère, la manifeste sous le regard amusant et moqueur des dirigeants ? Comment pouvons-nous expliquer qu’en 2019, le peuple côtoie au quotidien la misère alors que la nature nous a tout donné, je dis tout ce qu’il faut pour être heureux, que nous soyons dans des affrontements de types tribaux ? Le peuple a faim et est incapable de se soigner,

Ce n’est pas ce Cameroun que nous avons rêvé en nous sacrifiant pour sa libération du joug des colons !!! Les événements de ces derniers jours a savoir, l’assassinat sauvage d’une gardienne de prison dans le Nord-Ouest et les affrontements a Sangmelima nous parlent, nous interpellent et devaient faire peur à toute personne lucide. La montée de la violence verbale et physique n’est pas bon signe pour notre pays et chacun ou qu’il se trouve doit se sentir concerner, car personne n’a intérêt a voir ce pays s’embraser et malheur par qui cela peut arriver.

Celui qui empêche le sommeil a son frère devrait prendre des dispositions lui-même pour ne pas fermer l’œil. Que nos dirigeants cessent de jouer au ping-pong avec le peuple et trouvent des solutions concrètes et urgentes aux problèmes qui minent ce pays, car ça boue énormément dans la marmite. Que les politiciens qui ne sont animés que par leurs intérêts égoïstes et jouent avec le feu chaque jour en distillant la haine dans ce pays, en dressant les uns contre les autres sachent que la paix n’a pas de prix et que quand ça se casse deux fois ça ne devient plus que la ferraille. Le Cameroun doit être au-dessus de nos petits calculs et que chacun sache que l’affaire du « ngouong » est comme le cadavre de la chèvre, on ne le porte pas sur la tête, on traine au sol.

Que le peuple prenne conscience de ce que la violence ne sera jamais la solution, la guerre étant devenue aujourd’hui une guerre des intelligences. Que le peuple ouvre grandement les yeux sur ces petits malins qui pour leurs intérêts égoïstes sont prêts à tout. Nous pouvons avec les intelligences que nous avons dans ce pays, trouver des solutions sans avoir à verser du sang. J’avais pensé et espérer que le dialogue autour de l’arbre a palabres pouvait nous aider à nous parler, à nous pardonner et à nous réconcilier. Il a été appelé le grand dialogue et quand j’ai vu la façon dont les choses se mettaient en place, j’ai eu l’impression que la messe était déjà dite sans commencer et j’avais préféré actualiser mes propositions que j’avais déjà faites au Chef de l’État en 2008, remettre au Premier ministre et rester dans mon palais a Bamendjou.

Durant les 5 jours des travaux, j’ai prié mes ancêtres afin qu’ils touchent le cœur de nos dirigeants, qu’ils sortent de leurs profonds sommeils et écoutent ce peuple qui souffre, que nos dirigeants comprennent que quand un enfant pleure parce que sa mère a partagé la nourriture sans donner sa part, on ne le brime pas, mais on l’écoute, le calme en lui promettant qu’au prochain repas on va commencer le partage par lui. Qu’ils sortent des discours politiques caractérisés par la duperie et le mensonge et être pour une fois vrai et sincère avec le peuple ! Que nos dirigeants comprennent que ceux qui bavardent en face ne sont pas forcément contre le Cameroun, ils peuvent avoir des choses intéressantes pour ce pays et on gagnerait à les écouter.

Le dialogue est terminé, les portes de la prison se sont ouvertes en partie et quelques-uns de nos frères et sœurs qui « dérangeaient » un peu sont dehors. On ne peut pas dire que ce n’est rien, car tu ne peux pas lécher ton doigt et dire que tu as dormi affamé.

C’est déjà bien, mais pour la paix dans ce pays, nous pouvons faire mieux. Notre pays est dans une période très sensible de son histoire, que ceux-là qui veulent toujours verser de l’huile sur le feu fassent très attention, dans nos traditions, on ne prend les dimensions d’une maison que sur une autre, évitons le piège qui nous est tendu, que chacun mette de l’eau dans son vin et évitons que le reste d’eau en se versant la calebasse se casse également. Sauvegardons ce pays, car quand on se trompe de chemin on court seulement.

Que ceux qui ont fait foncer la voiture manifestent même leur volonté de sortir la voiture du creux, car l’histoire ne leur pardonnera pas.

Que les dieux de Bamendjou veillent sur le Cameroun et bon weekend a tout. N’oubliez pas la date du pèlerinage culturel au palais de la chefferie Bamendjou.

Retrouvons-nous le samedi 19 octobre 2019 au palais pour une journée culturelle ou chacun pourra me poser ses questions. Faites vos enregistrements ou plus d’informations en écrivant sur WhatsApp ou 694 041 313. Les seules choses qu’ont puissent laisser à la future génération sont le savoir, la paix et le sens de l’honneur.

Fo’o Tchendjou 2 Sokoudjou

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