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Célestin Bedzigui : « La privation abusive de la jouissance de leur liberté à des citoyens est un crime contre l’humanité »

Militants mrc cour d appel

Dans un texte publié ce 07 juin 2019, l’homme politique se dresse contre les arrestations, l’emprisonnement et les privations de libertés des militants, leaders et alliés du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), par le régime de Yaoundé, qu’il regrette avoir soutenu en 2018.

Militants mrc cour d appel
Militants du MRC, manifestants devant la Cour d’Appel du Centre – (c) DR

« La privation abusive de la jouissance de cette liberté à des citoyens est un crime, un crime contre leur humanité, un crime contre l’humanité. Afin que nul n’ignore. », écrit-il.

Lire le texte ci-dessous :

LA ‘’VOYOUCRATIE’’ CONTRE LA DEMOCRATIE 

L’arrestation et l’embastillement de concitoyens parmi lesquels mon collègue Sa Majesté Biloa Effa à la suite de leur participation à la dernière marche pacifique de leur parti politique est une abomination, un acte qui relève incontestablement de la ‘’ voyoucratie’’ gouvernante qui écrase la démocratie pour laquelle les Camerounais se battent depuis plus des décennies.

Et lorsqu’ est évoqué par les autorités le prétexte de menace de trouble à l’ ordre public pour interdire les manifestations publiques, s’ agissant de l’ exercice d’ un droit constitutionnel reconnu aux citoyens de notre pays, force est de faire le constat que de telles décisions sont une violation de la loi fondamentale de notre pays. En s’en prenant et en brutalisant les manifestants qui devraient bénéficier plutôt de leur encadrement, ce sont les forces de l’ ordre qui en vérité troublent l’ ordre public.

Voilà le tableau onirique et kafkaïen de ce que fait endurer a ce peuple un régime qui au fil du temps semble s’enivrer de l’illusion de sa toute-puissance en s’ éloignant chaque jour davantage des normes et des pratiques communément admises en démocratie, dans un pays où nous avons cru avoir engagé le pays depuis 1997 dans la ‘’démocratie apaisée’’.
Lorsque quelque mois avant l’élection présidentielle d’Octobre 2018, nous avons décidé d’apporter notre soutien au candidat Paul Biya, c’était sur la foi et au constat que sous sa guidance, les dernières années avaient vu éclore des pratiques allant dans le sens d’un perfectionnement de la démocratie et du respect de l’esprit de tempérance, de respect des libertés fondamentales et de la dignité humaine des citoyens.
Par mon soutien, je m’engageais à assurer un soutien critique qui me commande aujourd’hui de tirer la sonnette d’alarme lorsqu’est franchi la ligne rouge de la violation de la décence civique.

Tel est le cas ce jour où force est malheureusement de s’interroger, depuis cette élection où pourtant le candidat que nous avons soutenu a obtenu un score plus qu’ honorable de 71% qui lui confère une légitimité incontestable, pourquoi ce régime manque tant d’ une assurance sereine. D’où vient cette fébrilité et cette frilosité qui semblent s’être emparées de l’ esprit de ceux-là qui ont la charge de la gestion des espaces d’ expression de la démocratie et de la loi dans notre pays sinon de l’exacerbation de certains de croire qu’ils sont au dessus des lois et des autres citoyens???

Aujourd’ hui, jurant contre toutes les avancées obtenues jusque-là, le Cameroun semble être tombé entre les mains de sécurocrates à l’esprit imbibé du mépris du Droit et dont les actes et les décisions révèlent l’esprit d’un Etat-voyou et scélérat, en totale rupture avec l’esprit républicain au renforcement duquel nous sommes attelés depuis des années.

Il s’ agit bien là des signes d’ une dérive et d’ une régression qui conduit immanquablement vers un naufrage dans les chutes d’ un rejet massif par le peuple d’ une caste dont les faits d’ armes sont l’ incompétence et l’ incapacité a apporter des solutions aux problèmes quotidiens des Camerounais et aux défis politiques, économiques et sécuritaires auxquels le pays est confronté.

Le moment est venu de dire Non ! Non à cette dérive et à cette régression civique et à la violation permanente des droits constitutionnels.

A titre personnel, je dis NON en forme de rappel de ce nous croyons savoir des plus hautes autorités de notre pays quant à leur attachement aux droits, aux libertés et aux valeurs républicaines, pour attirer l’ attention sur la grave déliquescence observée dans la pratique et la gestion politique du pays. Comme tout patriote, mon souhait le plus ardent est d’entendre la « doxa » s’en indigner et le « Primus inter Pares » clamer : Assez !!!

En chœur avec la « doxa », ce grand nombre de Camerounais torturés par le spectacle répugnant et désolant des brutalités et incarcérations infligées des concitoyens , nous disons NON à la ‘’voyoucratie ‘’ qui dévoie l’ autorité de l’ Etat en en faisant un outil entre les mains de sécurocrates zelés pour qui la violation des droits des citoyens est la démonstration qu’ils s’offrent de l’illusion de leur toute puissance, alors que leurs us abaissent la respectabilité de notre pays aux yeux de l’ opinion nationale et de la communauté internationale.

L’homme nait libre et vit pour être libre ; c’est dire que la liberté est une dimension de son humanité. La privation abusive de la jouissance de cette liberté à des citoyens est un crime, un crime contre leur humanité, un crime contre l’humanité. Afin que nul n’ignore.

S.M. Célestin BEDZIGUI
Chef Traditionnel
Président du PAL, Parti des Modérés


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