Lebledparle.com, CWT
Dans une publication sur les réseaux sociaux ce mercredi 17 avril 2019, Christian Bomo Ntimbane, Avocat au Barreau de Paris est contre les représailles que subissent les artistes Longue Longue et Nyangono du Sud de la part de certains camerounais. Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de la tribune de l’Avocat camerounais.
JE DÉSAPPROUVE FERMEMENT LES VIOLS DE CONSCIENCE CONTRE LES ARTISTES LONGUE LONGUE ET NYANGONO DU SUD.
Je viens de regarder avec une énorme tristesse 2 vidéos des artistes Longue Longue et de Nyangono du Sud.
Pour le cas Longue Longue, après avoir critiqué ouvertement l’élection du président Biya dans une vidéo, on le voit devant le bureau du gouverneur du littoral revenir de manière voilée à ses précédentes déclarations. Il présente des excuses devant le bureau du gouverneur du littoral en sa qualité de représentant du chef de l’Etat.
En ce qui concerne Nyangono du Sud, Il apparaît dans une vidéo où il regrette des propos tenus contre le président du MRC Kamto à la chaîne vision 4.
Le fait commun à ces deux musiciens selon des commentaires lus est qu’ils veulent sauver leurs concerts en occident.
Je désapprouve donc ces pressions morales qui sont faites à ces musiciens pour les pousser à renoncer à leurs convictions politiques profondes.
Longue Longue, n’a pas fait campagne pour Paul BIYA. Tout le monde le sait. il a rejoint l’équipe de campagne du Bâtonnier Akere Muna avant de rallier la candidature du professeur Kamto. En tant qu’opposant à la réélection de Paul Biya, Il est politiquement libre de ne pas accepter sa victoire. C’est son point de vue qui ne remet en rien la décision du Conseil constitutionnel. De nombreux français dans les réseaux sociaux continuent à soutenir que Macron n’a pas été élu par les Français, mais par ce qu’ils appellent le système. Aux États-Unis après la réélection de Trump et sa prestation de serment, des millions d’Américains sont même descendus pendant des semaines dans les rues pour contester son élection. D’autres ont même introduit une pétition de signatures ayant abouti au recomptage partiel des voix. Faire des déclarations que tel candidat n’a pas gagné une élection est tout simplement une opinion politique. C’est la liberté d’expression. Même devant les tribunaux, de nombreux justiciables ont toujours dénié dans leurs déclarations des jugements devenus définitifs même si ceux-ci s’opposent à eux. Qui ne connaît pas cette affaire SEZNEC de 1924 dont la famille continue à clamer l’innocence de ce dernier alors que les jugements avaient été rendues et le dossier clos en 1929 ?
Dans le cas Nyangono, Il va sans dire qu’il a toujours manifesté sa proximité avec le candidat Paul Biya. On l’a vu prester avec joie devant la première dame Chantal récemment. À vision 4, Il a donné son point de vue sur le professeur kamto dont il n’est pas visiblement un soutien. Le pousser à renoncer à ses précédentes positions sur cet homme politique est une humiliation.
Chacun doit être libre de ses opinions politiques au Cameroun. Personne ne doit ‘obliger personne à aimer ou à détester BIYA ou KAMTO.
Obliger une personne à parler du bien d’une personne qu’elle désapprouve est une torture déshumanisante.
